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NEW-YORK
03/03/2006
Giuseppe Verdi
LA TRAVIATA
Livret de F.M.Piave
D’après La Dame aux Camélias d’Alexandre Dumas Fils
Production : Franco Zeffirelli
Décors : Franco Zeffirelli
Costumes : Raimonda Gaetani
Eclairages : Duane Schuler
Chorégraphie : Maria Benitez
Dramaturgie : Kristine McIntyre
Violetta : Mary Dunleavy
Alfredo : José Luis Duval
Germont : Anthony Michaels-Moore
Gastone : Eduardo Valdes
Flora : Leann Pantaleo
d'Obigny : Earle Patriarco
Douphol : John Hancock
Grenvil : LeRoy Lehr
Annina : Diane Elias
Giuseppe : David Lowe
Un messager : Robert Maher
Orchestre et chœurs du Metropolitan Opera de New-York
Direction : Marco Armiliato
New-York, 3 mars 2006
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INCREVABLE TRAVIATA !
Angela Gheorghiu devait être la star de cette reprise.
Hélas, le climat new-yorkais particulièrement glacial en
ce début de mois de mars (-7° C), aura été
fatal à la chanteuse roumaine, bien connue pour ses annulations
à répétition. Mary Dunleavy lui succède
crânement « à la
volée » : le Metropolitan n’a même
pas eu le temps de modifier le programme. Sa Violetta est
attachante : un authentique tempérament, une
véritable empathie avec les différentes facettes du
personnage. Malheureusement, la soprano américaine fait un peu
partie de ces chanteurs à qui il faut quatre actes pour se
chauffer la voix ; or, La Traviata
n’en compte que trois. L’artiste ne sera vraiment en pleine
possession de ses moyens qu’à la fin du spectacle :
entre temps, nous aurons frémi de nombreuses fois à ses
diverses prises de risques : mi-bémol puissant mais
instable à la fin du premier acte, sons filés …
sur le fil !
Son Alfredo est l’insipide José Luis Duval : petite
voix sans grand caractère, chant scolaire, contre-ut discret,
interprétation inexistante. Contrairement à ce
qu’annonce sa notice biographique, on voit mal comment il
pourrait être crédible en Calaf, Manrico ou Don
José, même dans sa baignoire.
Anthony Michaels-Moore relève largement le niveau moyen de la
soirée avec un Germont plein de noblesse, d’une grande
délicatesse, au chant coloré et parfaitement
maîtrisé : on en regrette que davantage la coupure de
sa cabalette.
Nous ne reviendrons pas sur la production de Franco Zeffirelli
amplement détaillée à l’occasion d’une
précédente reprise
et qui bénéficie d’une bonne préparation
dramatique des interprètes (comme c’est souvent le cas au
Met pour ce type d’ouvrages).
Des seconds rôles globalement excellents viennent apporter
à l’ensemble une certaine cohésion. Les
chœurs sont parfaits. Soutenu par la baguette efficace de Marco
Armiliato, à qui l’on doit également deux beaux
préludes, le spectacle se tient.
Placido Carrerotti
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