......
|
NANCY
12/01/2007
Véronique/Hélène de Solanges
(Cassandre Berthon - Agathe Coquenard)
Florestan de Valaincourt (Nigel Smith)
© Ville de Nancy
André MESSAGER (1853-1929)
VERONIQUE
Opéra-comique en trois actes
Livret d’Albert Vanloo et Georges Duval
Créé le 10 décembre 1878 au Théâtre des Bouffes-Parisiens
Mise en scène : Alain Garichot
Chorégraphie : Cookie Chiapalone
Décors : Denis Fruchaud
Costumes : Claude Masson
Lumières : Marc Delamézière
Hélène de Solanges / Véronique : Cassandre Berthon
Agathe Coquenard : Barbara Ducret
Ermerance de Champ d’Azur / Estelle : Marie-Thérèse Keller
Florestan de Valaincourt : Nigel Smith
Evariste Coquenard : Vincent Pavesi
Séraphin : Christophe Crapez
Loustot : François Piolino
Tante Benoît : Denise Marion
Orchestre Symponique et Lyrique de Nancy
Choeur de l’Opéra National de Lorraine
Direction : Merion Powell
Direction musicale : Nicolas Chalvin
Nancy, le 12 janvier 2007
|
De la dynamite
Véronique,
c’est de la dynamite… ou plutôt de la
nitroglycérine. Une petite chose délicate qu’il
convient de ne pas malmener sous peine de transformer un petit rien
pétillant en grosse Bertha kitsch et vulgaire. Ne pas demander
aux pages de Messager de donner plus qu’elles ne le peuvent
… et qui ne s’en contenterait : une pertinence
mélodique infaillible, une grâce et une
élégance que l’on a trop souvent entendue sombrer
sous la redondance expressive. Et certes, quelques mièvreries
dans le livret, mais aussi tant de rire, de naturel,
d’impertinence. Et puis, qui a entendu son
grand’père chanter l’escarpolette ne peut y
résister, que voulez-vous… Alors oui, Madame Ma
Chère entendue au sortir de la salle, oui, c’est
« nul » et « bête ».
Dame, ça tire plus vers du Marivaux de … fleuriste que
vers Lacan. Mais du nul et bête comme ça,
ç’est comme le champagne, ça fait du bien où
ça passe à condition de ne pas avoir le gosier
coincé.
Bref, tout ça pour dire que le duo Chalvin/Garichot a tout
compris. Côté orchestre, Nicolas Chalvin demande du nerf,
de la précision, de la finesse, et de l’attendrissement
sans ramollissement. Il l’obtient le plus souvent, parce
qu’il le veut très fort, mais parfois aussi tire
l’orchestre autant que l’âne, orchestre qui peine
à rattraper le picotin vocal. Certains dans la fosse
auraient-ils du mépris pour cette bluette ? En tout cas ils
en donnent l’impression…
Estelle/Ermerance de Champ d'Azur (Marie-Thérèse Keller)
et Evariste Coquenard (Vincent Pavesi)
© Ville de Nancy
Côté
scène, Alain Garichot fuit avec bonheur le fatras
conventionnel : fleurs à peine esquissées, les vrais
fleurs sont les demoiselles. Ane absent, c’est Florestan que
Véronique mène par le bout du nez. Le palais ?
Suggéré par de simples panneaux mobiles. Par
contradiction, les escarpolettes se multiplient avec impertinence. Mais
le livret se prête fort bien à ce jeu. Et c’est peu
dire que dépouillés des oripeaux habituels, lles
personnages se rapprochent de nous, et gagnent en
crédibilité : complètement conventionnels, et
en même temps si insolents.
Le plateau vocal est excellent, délicieuse Cassandre Berthon,
hilarante Marie-Thérèse Keller
déchaînée. Nigel Smith est chavirant. Autant que la
musique, la direction d’acteurs est réglée au
millimètre. Sans surabondances de seconds et troisièmes
degrés. Rien ne pèse. Entendez-vous, Monsieur
Savary ?
|
|