Jérôme Royer

 

1995 Hillevi Martinpelto (Fiordiligi), Alison Hagley (Dorabella), Ann Murray (Despina), Kurt Streit (Ferrando), Gerald Finley (Guglielmo), Thomas Allen (Don Alfonso)Age of Enlightenment Sir Simon Rattle EMICD: 5 56170 2

 

Voilà une autre version avec instruments anciens qui, elle, ne tient pas ses promesses. Certes la direction de Simon Rattle déborde d’une effervescence bienvenue mais c’est bien là la seule optique du chef et cela finit par lasser d’autant que la distribution, pour n’être pas indigne, n’est en rien exceptionnelle. S’en détache toutefois Hillevi Martinpelto, Fiordiligi au timbre riche et expressif et l’excellent Alfonso de Thomas Allen.

 

1996 Sophie Fournier (Fiordiligi), Laura Polverelli (Dorabella), Sophie Marin-Degor (Despina), Simon Edwards (Ferrando), Nicolas Rivenq (Guglielmo), Patrick Donnelly (Don Alfonso) Grande Ecurie et la Chambre du Roi Jean-Claude Malgoire AuvidisCD: E 8606

 

Version sympathique tant par la jeunesse des interprètes que par la belle homogénéité qu’obtient d’eux Jean-Claude Malgoire. Certes les tempi du chef sont parfois déconcertants, voire contestables, mais l’ensemble garde une séduction à laquelle il est difficile de résister. Sur le plan vocal, tout n’est pas parfait loin s’en faut, notamment la Fiordiligi de Sophie Fournier très éprouvée (et éprouvante !) dans ses airs ! A connaître cependant !

 

1998 Véronique Gens (Fiordiligi), Bernarda Fink (Dorabella), Graciella Oddone (Despina), Werner Güra (Ferrando), Marcel Boone (Guglielmo), Pietro Spagnoli (Don Alfonso)Concerto Köln René Jacobs Harmonia MundiCD: HMC 901663.65

 

A sa sortie, cette version a suscité beaucoup d’enthousiasme et quelques grincements de dents. Force est de reconnaître qu’on ne peut rester indifférent devant l’interprétation de René Jacobs. La distribution, disons le tout de suite, est excellente avec notamment la noble Fiordiligi de Véronique Gens et l’Alfonso sournois de Pietro Spagnoli. Ce qui irrite dans cette version, c’est la brutalité presque constante avec laquelle Jacobs malmène son orchestre. En outre les sonorités rugueuses du Concerto Köln sont beaucoup trop mises en relief et donnent à l’ensemble un aspect bruyant malvenu. Pour les chanteurs seulement !

 

En conclusion, les versions qui s’imposent restent celle de Karajan (1954), Böhm (1962), Levine (1989) et Solti II (1994). Toutefois, pour les amateurs d’une esthétique plutôt baroquisante, il y a de grandes satisfactions à connaître les versions Östman (1984) , Malgoire (1996) et, dans une moindre mesure, Jacobs (1998).