French Cantatas
François Collin de Blamont
Didon, cantate à voix seule et symphonie
Louis-Nicolas Clérambault
Le soleil, vainqueur des nuages,
cantate allégorique sur le rétablissement de la santé
du Roi
Jean?Baptiste Stuck
Héraclite et Démocrite,
cantate à deux voix et symphonies
Jennifer Smith, soprano
Mireille Delunsch, soprano
Thierry Félix, baryton
Les musiciens du Louvre
Direction : Marc Minkowski
1 CD Archiv Produktion "Blue" 471 730-2
Archiv Produktion réédite en série économique
(ligne "blue") certains enregistrements marquants.
Parmi ceux-ci, ces cantates françaises dirigées par Marc
Minkowski dont la première publication date de 1996, présentant
des úuvres méconnues publiées entre 1711 et 1723, sortes
de pièces de cour plus ou moins de circonstances, telle cette cantate
allégorique sur le rétablissement de la santé du Roi.
On regrette d'ailleurs que la plaquette d'accompagnement ne nous en
apprenne pas plus, ni sur les compositeurs, pratiquement inconnus, tout
du moins pour deux d'entre eux, ni sur les úuvres présentées.
Celles-ci sont réellement de mini-opéras d'un dotées
potentiel très émotif, alternant airs et récitatifs,
et racontant une véritable histoire à l'auditeur.
Pour interpréter ces miniatures, Marc Minkowski a fait appel
à des habitués du répertoire baroque français.
La première cantate commence par une tempête digne de celle
qui ouvrira Iphigénie en Tauride de Gluck, cinquante ans
plus tard. En trois récitatifs, toute l'histoire de Didon, depuis
l'arrivée d'Enée jusqu'à sa fuite, est déroulée.
Entre chacun d'eux est inséré un air d'"affect". Jennifer
Smith y déploie toute sa science du chant baroque, et tout particulièrement
une prononciation irréprochable, mais son timbre est hélas
déjà vieilli et abîmé.
L'exact contraire de Mireille Delunsch, qui dans Le soleil, vainqueur
des nuages, cantate allégorique sur le rétablissement
de la santé du Roi, fait admirer son timbre fruité et chatoyant,
accompagné, il faut l'avouer, d'une diction qui ressemble à
de la bouillie. Mais que cette voix est belle, et comme ce répertoire
lui convient à merveille !
La dernière cantate est une úuvre conçue pour deux voix,
une féminine qui pleure (Héraclite, Jennifer Smith), l'autre
masculine qui rit, au sens propre du terme, sur des vocalises en "i" (Démocrite,
Thierry Félix). Les deux personnages se parlent, quelquefois l'un
après l'autre, quelquefois simultanément en duo, mais sans
jamais se comprendre, et les rires de Démocrite se mêlent
aux lamentations d'Héraclite.
Pour ces trois cantates, Marc Minkowski est dans son élément,
et on reconnaît la "touche Minko" aussi bien que la sonorité
des Musiciens du Louvre : entrain, vivacité et précision.
Signalons au passage d'autres parutions de la collection "blue" : I
saw my lady weep, album de songs de Dowland ; Music
of the gothic era, dirigé par David Munrow (critiques à
paraître prochainement) ; Los ministriles, musique espagnole
de la Renaissance ; des concertos de Telemann sous la direction de Reinhard
Goebel, et une messe pour la fête de saint Isidore de Séville
placée sous la direction de Paul Mc Creesh.
Catherine Scholler
Commander ce CD sur Amazon.fr
Clerambault%20/%20Stuck%20/%20De%20Blamont%20-...<" target="_blank">