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Anne-Sofie von Otter, mezzo-soprano
I LET THE MUSIC SPEAK
Avec Georg Wadenius, guitares
Fredrik Jonsson, Svante Henrysson, basse acoustique
Magnus Persson, percussions, batterie
Jörgen Stenberg, vibraphone, marimba
David Björkman, Roland Kress, Kalle Moraeus, violon
Jakob Ruthberg, alto
Anders Eljas, Benny Andersson, piano
Anna Wallgren, violoncelle
Magnus Lindgren, flûte, clarinette basse et saxo soprano
Pär Grebacken, clarinette
Lasse Englund, dobro et guitare
Karl Jakobsson, tuba
Mikael Augustsson, accordéon
The Flesh quartet, cordes et percussions
PROGRAMME
Benny Andersson (1946), Björn Ulvaeus (1945)
The Day Before You Came
I Let The Music Speak
When all is said and done
I walk with you, Mama
The Winner takes it all
Wings
Benny Andersson, Björn Ulvaeus, Tim Rice (1944)
Heaven help my heart (extrait de la comédie Musicale « Chess »)
Benny Andersson, Björn Ulvaeus
Ljusa kvällar om varen (extrait de « Kristina Frän Duvemäla »)
Stig Anderson (1931-1997), Björn Ulvaeus, Benny Andersson
I am just a girl
Benny Andersson, Björn Ulvaeus
Ut mot ett hav (extrait de « Kristina Frän Duvemäla »)
Benny Andersson, Mats Nörklit
After the rain
Benny Andersson, Björn Ulvaeus
« Money, money » (Bonus caché)
1 CD Deutsche Grammophon n° 00289 477 59 01 – durée 48’28
Enregistré en septembre 2004 à Stockholm, Atlantis Studio
DOUCE NOSTALGIE DES SIXTIES
Anne-Sofie von Otter n’a jamais caché son goût pour
la musique « pop folk » des sixties/seventies qui
a bercé son enfance et son adolescence, avant même
d’aborder le travail choral, puis de se lancer dans la
carrière de soliste que l’on sait, et qui allait se
révéler une des plus riches et des plus
éclectiques de sa génération.
Ce disque est donc un peu un « retour aux
sources », en quelque sorte, bien qu’il ne soit pas le
premier qu’elle ait gravé dans ce style de
répertoire. Il y avait déjà eu « Home
for Christmas » en 1999, qui flirtait déjà
avec la musique pop et folk, de manière plus
« classique », puis en 2001, « For the
stars » avec Elvis Costello, qui contenait
déjà une chanson de Benny Andersson et Björn
Ulvaeus, « Like an Angel passing through my
door ». Les deux enregistrements précités
avaient déjà été réalisés
avec les fidèles musiciens qu’on retrouve, pour la
plupart, dans le nouveau CD : Magnus Persson, Jonas Lindgren,
Kalle Moraeus, le Flesh quartet, et d’autres.
Il s’agit également d’un hommage marqué
à Benny Andersson et au groupe Abba, dont il fit les beaux jours.
Globalement, la tonalité du disque est plutôt nostalgique,
voire triste, avec quelques incursions dans un registre plus
léger, un peu ironique, comme dans « I am just a
girl », mais l’âme suédoise
n’est-elle pas, par définition, plutôt
mélancolique ?
Le style « cross over » dans le strict sens du
terme, n’a plus de secret pour Von Otter. Elle sait très
bien se glisser avec virtuosité dans la peau d’une
chanteuse pop, utiliser habilement sa voix dans ce registre et y faire
entendre avec art de très belles couleurs, en particulier dans
le grave. De plus, les musiciens sont excellents et les morceaux
très bien choisis.
Dommage que le timing du disque soit un peu
« light », car, comme il s’agit, somme
toute, d’un enregistrement fort agréable, on aurait
aimé que la durée en soit un peu plus
généreuse. De plus, les textes anglais ne sont pas
traduits, sauf pour les titres chantés en suédois, dont
la traduction est, elle, en… anglais .. Tant pis pour les non
anglophones !
Par ailleurs, on sait déjà qu’un CD
« Noël » avec Bengt Forsberg va
paraître très prochainement, toujours chez DG. Certes, on
l’aime beaucoup, Anne-Sofie, et bien sûr, on n’a rien
contre les disques de Noël, mais, pour changer un peu, on se
réjouirait, par exemple d’un récital Mozart, et on
se dit que d’ores et déjà, c’est fichu, du
moins pour cette année commémorative, qui touche à
sa fin ; ou de mélodies de Duparc ; ou de ces
étonnantes « Voix mystérieuses »
d’Offenbach entendues en mai dernier au Théâtre du
Châtelet lors d’un de ces formidables récitals dont
elle a le secret. Est-elle actuellement d’humeur changeante ou du
genre « retour vers le passé » ?
Peut-être. On lui pardonnera de toute façon, ces
états d’âme, car ce disque, sans être
renversant, est quand même très réussi, un peu
monochrome parfois, mais plaisant quand même.
Surtout, après la dernière chanson
« officielle », « After the
rain », ayez la patience d’attendre quelques secondes,
car il y a un « bonus caché », le fameux
« Money, Money » qu’elle avait donné
en bis au Châtelet en 2004.
Morceau où l’on retrouve le piquant, l’humour
ravageur, la gouaille, la hargne et le mordant qui font d’elle
une inestimable interprète de Kurt Weill et, bien sûr, des
textes de Brecht.
Juliette BUCH
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