Deux-cents ans après sa naissance, Vincenzo Bellini se porte bien dans le coeur des passionnés d'opéra et dans celui des maisons d'art lyrique. Son étoile brille haut au firmament du répertoire international ! Cet anniversaire est une belle occasion de tenter d'approfondir sa connaissance et la place qui lui revient au sein de l'opéra italien et de l'opéra tout court !

Suivant les recherches et les évolutions de nombreux précurseurs aux mérites plus ou moins oubliés, Gioachino Rossini pose les bases de l'opéra romantique italien et montre la voie au siècle... Vincenzo Bellini et Gaetano Donizetti s'affirment comme les deux principaux représentants de cet opéra romantique italien et même de l'opéra romantique tout court, car ils jouissent vite d'une faveur internationale immense et encore forte aujourd'hui, à laquelle n'eurent (et n'ont) pas droit les romantiques allemands, comme Weber ou Marschner, ni français, comme Auber, Herold, Halévy, Adam... malgré leur mérite respectif et incontesté.

La triste brièveté de la vie et de l'oeuvre de Vincenzo Bellini lui concède surtout d'avoir atteint la pureté de l'invention mélodique, à l'image du ciel toujour bleu de Catane... Tandis que, reflétant les nuances de couleurs de l'automne bergamasque, Gaetano Donizetti lance passionnément la recherche dans l'approfondissement du drame sans jamais compromettre la mélodie, et en même temps, l'exploration de l'âme romantique dans l'opéra d'esprit bouffe, avec une ironie et une tendresse nouvelles. Recueillant cette double quintessence de romantisme, Giuseppe Verdi (qui aura plus d'âge que Vincenzo et Gaetano réunis !) l'enflammera encore un peu, avant de lui insuffler une sagesse, une profondeur humaine où la mélodie s'inclinera devant le drame. Le drame, exacerbé par les compositeurs " fin de siècle " de la " Giovane Scuola italiana ", dernière grande époque de l'opéra italien.

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