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21 mars 1925 : 100 ans d’émerveillement

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21 mars 2025

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En 1914, Colette est une autrice installée et respectée dans les milieux littéraires. Elle n’a certes pas perdu cette liberté d’expression et de ton qui l’ont toujours caractérisée et qu’elle met alors aussi au service du journal Le Matin où elle tient la rubrique de la critique littéraire et où elle va bientôt décrire les premiers moments de la Grande Guerre.

C’est dans ces temps troublés que Jacques Rouché, directeur de l’Opéra de Paris nommé peu auparavant non sans remous (il est parfumeur et n’a guère d’expérience de la direction de théâtre) et qui le restera plus de 30 ans, sollicite l’écrivaine pour qu’elle réalise un livret. Colette accepte sans hésiter et va écrire en 1916 un conte qui s’inspire en partie de la croissance de sa fille Colette, née trois ans plus tôt. L’idée de confier la musique à Maurice Ravel, qui est alors, avec Claude Debussy, le compositeur français le plus en vue, s’impose rapidement. Elle lui propose d’abord le livret en vue d’un ballet, mais Ravel n’est pas très intéressé. L’hésitation, faite de tentatives et de renoncements et amplifiée par les horreurs de la guerre, dure trois autres années. Et puis, soudain, le compositeur se lance. Entretemps, Colette a transformé le livret pour un opéra. Une fâcherie avec Rouché détourne encore le projet pendant quelques autres années lorsque Ravel se décide soudain à achever la partition, en quelques semaines, en 1924.

Un contrat est passé avec Raoul Gunsberg, directeur de l’Opéra de Monte-Carlo pour la création de cette oeuvre nouvelle, à laquelle Ravel met la dernière main à peine quelques jours avant la création, voici 100 ans tout juste. Les moyens sont considérables : George Balanchine règle la chorégraphie, Victor de Sabata dirige, l’oeuvre fait forte impression, mais ne sera pas épargnée par les critiques lors de sa création parisienne à l’Opéra-Comique peu après.

Si le public loue une orchestration de génie et une inspiration musicale très riche, une partie de ce dernier et des critiques trouve la musique compliquée, un peu snob, voire mièvre. Colette, elle, se dira ravie non seulement de sa collaboration avec Ravel, mais aussi impressionnée par ce qu’il a fait de son texte. Il faut dire que l’ingéniosité du compositeur est sans égale, par exemple lorsqu’on passe, la nuit tombée, dans le jardin.. « Il y a bien des endroits dans L’Enfant ou vous renoncez à vous-même pour découvrir cet autre vous-même que l’éternité ne changera pas. » écrira Roland Manuel.

Mais un centenaire vaut bien une intégrale ! Voici celle proposée par l’orchestre philharmonique de Radio-France et Mikko Franck, concert dont un disque a été tiré et où vous reconnaître notamment la si regrettée Jodie Devos en 2021.

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