On a un peu oublié Peter Cornelius. Comédien, violoniste, chef d’orchestre, poète et critique musical, il était aussi l’ami intime de Liszt et de Wagner, qui a beaucoup influencé son travail, mais avec lequel il sera un peu en froid à la fin de sa vie (ou du moins avec les plus acharnés partisans de la « musique de l’avenir »).
Cornelius est né voici tout juste deux siècles, à Mayence. Il rejoindra Liszt à Weimar, puis vivra à Vienne avant de s’installer à Berlin en 1864 où il écrira pour divers journaux.
Lorsqu’il meurt à presque 50 ans du diabète, il laisse une oeuvre relativement réduite, dans laquelle seul l’opéra « Le Barbier de Bagdad » (1849) reste encore un peu connue (et encore…).
Cette personnalité raffinée s’exprimait surtout dans ses lieder (pour lesquels il écrivait parfois les textes) ou encore, par exemple, dans un court Requiem pour choeur a capella, qu’on pourrait dédier à sa mémoire, pile 150 ans (aussi) après sa disparition.
Mais aujourd’hui il est question d’un anniversaire heureux ! Et pas n’importe quel jour ! Faisons donc plutôt la fête avec cet opéra qui, sans être l’unique de son auteur, est celui qui reste, faisant de Cornelius, comme de tant d’autres, l’homme d’une seule oeuvre, qui n’a pas été représentée sur scène depuis 2018 si l’on en croit Operabase.
Warner Classics vient tout juste de rééditer l’enregistrement de référence de cette ravissante partition, qui affichait en 1956 autour d’Erich Leinsdorf rien moins que Nicolai Gedda, Elizabeth Schwarzkopf et Hermann Prey avec le chœur et l’orchestre Philharmonia.