Dès demain soir, et pour tout le mois de mars, l’Opéra Bastille joue une production de l’Or du Rhin signée Gunther Krämer, qui marque les débuts de Philippe Jordan en tant que nouveau directeur musical de l’Orchestre de l’ONP, et surtout, les premiers pas in loco du Ring de Wagner. Que le chef-d’oeuvre monstre du maître de Bayreuth ait dû attendre si longtemps avant de faire son entrée au répertoire d’une salle pourtant inaugurée il y a plus de 20 ans reste un obscur mystère que l’on n’éclaircira pas ici : réjouissons-nous surtout que l’erreur soit enfin réparée, et espérons que la réussite artistique du projet soit à la hauteur de l’enjeu (c’est-à-dire considérable !). A en croire la ruée sur les billets, le succès du spectacle pourrait en effet être l’occasion de faire d’une pierre deux coups en remettant au premier plan le Prologue de l’Anneau du Nibelung, parfois négligé face à la Walkyrie. Les Dieux méritent pourtant une digne entrée au Walhalla…
Clément Taillia
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