Toutes le confirmeront, le plus difficile quand on interprète Salomé, c’est la danse des sept voiles. Comment évoquer, quand on est soprano et non ballerine, la sensualité indécente de cette scène, fameuse justement par le parfum de sexe et de stupre qu’elle est censé dégager. A Bordeaux récemment, Mireille Delusnch et Dominique Pitoiset ont préféré contourner la difficulté, la chorégraphie luxurieuse étant remplacée par une vidéo, fort à propos d’ailleurs dans cette lecture psychanalytique de l’opéra de Richard Strauss. Catherine Malfitano, à Covent Garden, en 1997, dans la mise en scène de Luc Bondy, faisait moins de manière. Avec Kenneth Riegel pour partenaire, la soprano accomplissait la plus torride des saltations, sans même dévoiler un centimètre de chair (au contraire de son interprétation de 1990 à Berlin ou de Karita Mattila qui sur la scène de l’Opéra de Paris en 2003 osait le full monty). [Christophe Rizoud]