Né en 1939, compagnon de la non moins attachante Ann Murray, Philip Langridge était l’un des plus emblématiques ténors britanniques. Timbre clair mais généreux, jamais avili par les sons nasillards et pointus qui caractérisent trop souvent ce type de voix, son éclectisme et sa curiosité, qui l’ont menés avec bonheur des rôles mozartiens aux oeuvres de Britten, sans oublier le baroque (vous n’avez pas oublié l’incontournable équipe menée tambour battant par Gardiner, dans une version de référence des Boréades ramistes ? Il en est !), lui ont assuré une grande place dans le coeur des mélomanes. L’âge n’avait pas de prise sur sa passion, ni sur son talent : ces dernières années, on pu le voir en Loge, ou en étonnante Sorcière dans Hänsel und Gretel, de Humperdinck. Mais c’est aussi et surtout le rôle de Titus qui lui aura fait révéler toute l’étendue de son talent. Clément Taillia
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