Alors que le monde lyrique, haletant, est suspendu aux rideaux du Palais Garnier où aura lieu ce soir, 17 janvier, la première de Giulio Cesare – Haïm dans la fosse, Pelly à la mise en scène, Dessay en Cléopâtre – flash back sur la plus improbable des reines d’Egypte. En 1982 à Barcelone, Montserrat Caballe, au mépris de toute vraisemblance, nous offrait un « se pieta » à décorner les sphinx. Et – c’est là la magie de l’opéra – accompagnée d’un orchestre déliquescent, habillée d’un sac que l’on croirait taillé dans un destock du Marché Saint-Pierre, grimée comme une Butterfly qui aurait confondu Big Mac et sushi, plus Divine (la drag queen) qu’Elisabeth Taylor, jamais Cléopâtre ne nous a paru aussi belle. Christophe Rizoud