Alors que Paris s’apprête à retrouver, à partir du 23 mars prochain, Le Pré aux clercs, chef d’œuvre immémoré de Ferdinand Hérold qui est à l’opéra-comique ce que Les Huguenots sont au grand opéra, on se penche sur une partition qui compte quelques joyaux. A commencer par ce qui est peut-être l’air le moins oublié de l’ouvrage, « Jours de mon enfance », indubitablement rossinien, par la forme qui enchaine cavatine et cabalette, et par la virtuosité de l’écriture. Une publication du label Malibran remet en haut de la pile l’interprétation de cet air par Renée Doria. Que la soprano française délivre une leçon de style et de diction n’étonnera personne. Mais, sauf à être totalement désabusé, comment ne pas s’extasier, à 4’30, sur l’élégance de la cadence couronnée par un Si aigu subtilement filé pendant près de dix secondes. De l’acrobatie vocale ? Non, de l’art, et du grand !
Ferdinand Hérold, Le Pré aux Clercs, Paris, Opéra-Comique, du 23 mars au 2 avril (plus d’informations)