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Un jour, une création : 18 juin 1821, la révolution Weber

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18 juin 2016

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Dès le début des années 1810, Carl-Maria von Weber avait pensé adapté une vieille légende parlant de balles magiques et diaboliques, mais il avait abandonné l’idée. C’est son ami Johann Kind, à Dresde, qui lui fait découvrir quelques temps plus tard la nouvelle de Johann Appel, Der Freischütz (qu’on peut traduire par Le franc-tireur), histoire fantastique propre à stimuler le génie mélodique de Weber, dont Kind, qui en tire le livret pour l’opéra à venir, change le cours pour imposer une fin joyeuse. Weber mit 3 ans à parachever sa partition, qui débute par une ouverture qui reste encore aujourd’hui son extrait le plus célèbre. Mais l’œuvre fourmille partout du génie wébérien et est accueillie à sa création au Königliches Schauspielhaus de Berlin dans une atmosphère de triomphe, comme partout en Allemagne puis en Angleterre, puis partout. C’est que l’événement est considérable. Plus que tout autre, Der Freischütz inaugure l’opéra national allemand, affranchi des influences italiennes, et dont les caractéristiques essaimeront dans toute l’Europe centrale et orientale. Weber, ne part pas de rien : il reprend et renouvelle la tradition du Singspiel allemand avec ses dialogues parlés, a beaucoup écouté ses contemporains, notamment Spohr, dans l’utilisation de l’orchestre, fait le choix d’un sujet fantastique à grand spectacle à la française, sans renoncer au charme mélodique finalement très italianisant. En somme, Weber réussit une synthèse proprement nationale qui ouvre une nouvelle ère menant à Wagner. Parmi les grands airs de l’œuvre, on compte  à l’acte II le solo de l’héroïne Agathe, qui tremble pour son franc-tireur de Max, tenté par le diable pour réussir le concours de tir qui lui permettra de l’épouser. Ce solo Wie nahte mir der Schlummer est ici superbement interprété par Nina Stemme, finaliste lors du concours « Singers of the world » à Cardiff en 1993, et où l’on remarque dans le jury, Dame Joan Sutherland.

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