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Un jour, une création : 22 septembre 1869, de l’or en barres.

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22 septembre 2019
Un jour, une création : 22 septembre 1869, de l’or en barres.

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On le sait, Wagner a construit sa tétralogie, L’Anneau du Nibelung, patiemment, avec de nombreuses pauses et autres tergiversations pendant plus de 30 ans, entre la découverte de la Mythologie allemande de Jakob Grimm, parue en 1835 et que Wagner lit en 1843, et la création de la nouvelle tétralogie à Bayreuth en août 1876. Trois décennies qui en font le fil rouge de son œuvre. Après avoir muri son projet, ce n’est pas par le livret de l’Or du Rhin qu’il commence (il le rédige entièrement à partir de quelques esquisses à l’automne 1852), mais par la fin, avec le texte du Crépuscule des dieux. Cependant, c’est bien la partition de l’Or du Rhin qu’il termine en premier, alors qu’il est déjà dans l’écriture de la Walkyrie. Il l’achève le 26 septembre 1854 et… la laisse dans ses archives. 10 ans plus tard, son nouveau protecteur et mécène Louis II, roi de Bavière, lui commande très officiellement et surtout très financièrement la Tétralogie et réveille alors les mythes endormis, entre manuscrits achevés et esquisses des suivants. Le roi attend, et attend encore. Il sait que le prologue, l’Or du Rhin, et la première partie de la Tétralogie, La Walkyrie, sont terminés. Il brûle de savoir à quoi cela ressemble et ordonne le 10 février 1869 qu’on produise ces deux morceaux, contre l’avis de Wagner qui voit dans son oeuvre un pan unique qu’il faut jouer ensemble. Mais peine perdue, l’Or du Rhin est donc créé voici 150 ans aujourd’hui à Munich. 

Wagner cherche du moins à imposer quelques cadres artistiques à cette création : il exige et obtient que ce soit le grand chef Hans Richter qui dirige et que la mise en scène –dont il ne s’occupera pas lui-même- soit confiée à Reinhard Hallwachs. Mais les répétitions se passent assez mal et la générale, fin août, en présence de Louis II ou encore de Liszt et de Pauline Viardot, mais sans Wagner, est carrément catastrophique.  Le roi est furieux, on change le chef d’orchestre, Hans Richter ayant eu le malheur de protester. C’est Franz Wüllner qui dirige l’orchestre lors de la première, presque un mois après cette générale piteuse. Wagner, qui désapprouve décidément cette exécution partielle de sa future Tétralogie, n’est pas présent, mais la représentation se passe sans difficulté, même si les critiques sont sévères, Wagner n’étant pas particulièrement populaire à Munich. L’un d’eux, commentant la scène d’ouverture écrira même qu’elle est digne « d’un aquarium à putes » (sic). 

Mais justement, cette scène d’ouverture contient un élément formidable, ce vrombissement des contrebasses venu des profondeurs de la terre, avant que les flots du Rhin ne scintillent à nos oreilles, annoncés par les cors et illustrés par les cordes. Pour cette page sidérante, rien de tel que le Philharmonique de Vienne, dans la version Solti.

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