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Un jour, une création : 31 mars 1901, naissance de la petite sirène tchèque

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31 mars 2016

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Familier, de par certaines de ses propres compositions symphoniques, de l’univers féérique des forêts et des légendes afférentes, Antonin Dvořak n’eut aucun mal à accepter de bonne grâce le livret que lui présentait (non sans trembler un peu tant la réputation de sévérité du compositeur avec les librettistes de ses opéras était établie), le jeune Jaroslav Kvapil, intitulé Rusalka. Non seulement le compositeur ne changea pas un vers du texte, lui-même inspiré par les quelques auteurs ayant produit des variations sur le thème d’Ondine, de La Motte-Fouqué à Andersen ; mais il en fit la musique en quelques mois seulement, au coeur de l’année 1900, dans une villa à la campagne rebaptisée depuis « Villa Rusalka », à une soixantaine de kilomètres de Prague. Jolie maison dans le parc de laquelle se trouve évidemment un petit étang, lui aussi immanquablement rebaptisé du nom de la jeune femme des eaux qui a eu le malheur de tomber amoureuse d’un humain.
Ce 31 mars 1901 au Théâtre national de Prague et sous la direction de Karel Kovařovic, l’oeuvre remporte un triomphe tel qu’en un instant, elle jette un voile sur tous les autres opéras de Dvořak, passés (il y en avait déjà 8 autres) ou à venir (son dernier opus lyrique, Armida, étant totalement oublié). C’est aujourd’hui,  même devant l’opéra tchèque par excellence, La Fiancée vendue de Smetana, l’oeuvre lyrique en langue tchèque la plus célèbre dans le monde. Et c’est justice, car Rusalka est un miracle d’équilibre, qui nous plonge – c’est le cas de le dire – dans un tourbillon de sentiments et d’atmosphères que sert une orchestration de génie et, comme toujours avec Dvořak, une inventivité mélodique irrésistible. Sommet parmi tant d’autres, l’hymne à la lune, au début de l’oeuvre, est un chef d’oeuvre de sensibilité mais aussi de sensualité dans lequel Rusalka parle de son amour pour l’homme venu se baigner dans l’étang. Le voici interprété par l’une des grandes titulaires du rôle ces dernières années, Renée Fleming, ici dans la production devenue fameuse de Robert Carsen pour l’Opéra de Paris il y a une quinzaine d’années, sous la direction inspirée de James Conlon.

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