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Un jour, une création : 4 avril 1812, le retour gagnant de Boieldieu.

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4 avril 2018
Un jour, une création : 4 avril 1812, le retour gagnant de Boieldieu.

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François-Adrien Boieldieu revient en France en 1811, après avoir passé 7 ans au service du prince Chakhovskoy, intendant des divertissements du tsar Alexandre. Il était temps car un peu plus, notre Boieldieu se serait retrouvé au milieu de la campagne de Russie. Si bien qu’il lui faut se refaire une petite place dans la vie musicale parisienne. Le librettiste Claude Godard d’Aucourt de Saint-Just lui trousse alors un livret pour un opéra comique à partir d’une pièce alors très en vogue qu’il renomme Jean de Paris.

Elle raconte l’histoire (inventée) du Dauphin Jean, futur Jean II le Bon, qui se déplace incognito en Navarre pour y rencontrer la princesse qu’on lui destine. Il fait halte dans une auberge tenue par Pedrigo et sa fille Lorezza où la rencontre pleine de non-dits, puisque la princesse a très bien deviné qui était ce mystérieux Jean de Paris, a évidemment lieu. Jean devra écarter, sans trop de peine, les prétentions d’un obscur Sénéchal sur la princesse pendant que Lorezza flirte avec Olivier, le valet du Dauphin, et tout finira bien.

Sur cette histoire ténue, dont Donizetti fera lui aussi l’un des ses opéras comiques une vingtaine d’années plus tard, Boieldieu élabore une partition habile dont l’instrumentation sera saluée avec admiration par Weber et même Schumann 35 ans plus tard. Souvent brillante, l’œuvre, habilement dédiée à Grétry, est créée triomphalement salle Favart, située au même endroit que l’actuelle. Elle restera longtemps à l’affiche et ouvre une série de succès pour Boieldieu. Il est bien difficile d’en trouver trace aujourd’hui tant elle est oubliée (une idée pour l’actuel Opéra-Comique ?), mais même s’il en reste une version intégrale fort mal captée et très datée sur Youtube, voici au moins l’ouverture, plus audible, par l’orchestre lyrique de l’ORTF, dirigé dans les années 60 par Jean-Paul Kreder.

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