On a beau être sur Forum Opéra et, à ce titre, ne pas pouvoir résister à un contre-ut poitriné ou à des sauts d’octaves vertigineux, il est des moments où l’art d’un chef d’orchestre nous fascine au moins autant que la virtuosité d’une soprano filiforme. Bernard Haitink fait partie de ceux qui, chez votre serviteur, déclenchent immanquablement ce genre de moments. Devant des étudiants du Royal College of Music de Londres, transis d’admiration (on les comprend) le chef néerlandais dévoile, avec bienveillance et sobriété, les secrets de son talent. Mais il garde intact le mystère qui fait que lorsqu’on monte sur le pupitre, comme le disait Karl Böhm, « ou bien on sait, ou bien on ne saura jamais ». Clément Taillia
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