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Zuzana Marková : « Quand ma mère donnait des leçons de chant, je m’installais sous le piano » 

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Interview
19 avril 2023
La nouvelle Traviata à Toulouse

Infos sur l’œuvre

Détails

La  jeune soprano tchèque vient pour la première fois à Toulouse  et remplace Rosa Feola, initialement prévue pour incarner Violetta dans La Traviata, dont la première a lieu vendredi 21 avril, au Théâtre National du Capitole.

Arrivée soudaine à Toulouse ; comment cela s’est-il passé  ?

J’étais à la maison pour une période de repos et mon agent m’a appelé. Il a fallu que je m’organise avec mes enfants mais j’étais très heureuse de venir ici à Toulouse dont tout le monde me dit que c’est une des toutes premières places en France. Un excellent orchestre, des salles combles à chaque fois et une excellente acoustique. Je vais découvrir cela.

On dit que vous avez chanté très tôt dans votre enfance ?

C’est vrai ; mon grand-père était chanteur, ma mère était cantatrice, mais elle ne chante plus maintenant et j’ai grandi dans cette ambiance. J’ai vu mon premier opéra, Don Giovanni, à l’âge de trois ans et on m’a dit que je ne voulais pas quitter la salle quand c’était fini ! Quand ma mère donnait des leçons de chant je m’installais sous le piano. Je pense que ma chance a été que personne ne m’ait forcée ; personne ne m’a mis la pression pour que je fasse de la musique. Tout s’est fait naturellement : le piano, le chant et la direction d’orchestre, et à un certain moment, je me suis dit : « maintenant, il faut faire du chant ». Je me suis produite pour la première fois en Tchéquie à l’âge de 16 ans.

Aujourd’hui Violetta, Elvira et Lucia sont les rôles que vous chantez le plus. Vous avez chanté Lucia à Marseille à 26 ans : n’était-ce pas trop jeune ?

Je ne pense pas ; tout dépend de la technique et de la voix bien sûr ; lorsque je suis arrivée en Italie pour travailler ma voix, en 2011, je n’imaginais pas qu’un jour je chanterai du bel canto ; je chantai Mozart mais je n’avais pas la technique pour le bel canto ; avec mes professeurs j’ai beaucoup travaillé et acquis cette technique si particulière. Alors bien sûr, au début ce n’était pas parfait, mais qui est parfait ? Je pense qu’à Marseille j’étais prête : j’avais la voix et la technique. Bien sûr aujourd’hui je vois Lucia différemment.

Violetta est plus difficile ?

Pour moi, non, c’est différent. Bien sûr il y a la difficulté du chant mais il y a en plus dans Violetta le jeu, le personnage, son évolution tout au long des actes. Je ne sais plus qui disait : « Pour chanter Violetta il faudrait trois sopranos ! » pour rendre compte de la transformation du personnage. Mais ce n’est pas tout à fait vrai ; il faut simplement être capable de répartir ses forces tout au long de la pièce, ne pas tout donner au premier acte. Pour Lucia le focus est davantage sur la voix et la technique.

Vous êtes maintenant à l’aise avec ce rôle de Violetta ?

Non, jamais. C’est ma quatorzième production de Traviata. Certes je n’ai pas le trac comme au tout début mais c’est toujours différent et il faut recomposer avec les partenaires, le chef ; ce n’est pas un rôle facile, certainement pas. Violetta est du reste le rôle que je préfère, avec Lucia bien sûr. Aujourd’hui je suis demandée essentiellement pour le bel canto mais j’aimerais bien chanter davantage Mozart (Donna Anna que je voudrais reprendre).

Il y a un répertoire dans lequel vous vous projetez, dans dix ans par exemple ?

Vous savez, tout dépend de ma voix et de la façon dont elle va se développer. Va -t-elle évoluer ? ce qui est certain c’est que je ne forcerai pas ma voix pour aborder un nouveau répertoire si elle n’y est pas prête. Toutefois elle a déjà changé ; mes médiums sont plus puissants ; la couleur, les harmoniques sont peut-être plus riches aujourd’hui, mais ça n’est pas une différence fondamentale. Bien sûr j’aimerais que dans quelques années ma voix évolue et qu’elle soit dans dix ans différente de ce qu’elle est aujourd’hui.

Alors quels sont justement ces rôles dont vous pouvez rêver ?

Si on commence par Bellini, j’adorerais chanter Norma, mais chez Verdi j’aimerais aussi m’approcher de Desdemona, car j’ai déjà abordé Luisa Miller. Bien sûr j’adorerais chanter Lady Macbeth mais je crois que cela ne se fera jamais.

Etes-vous capable de vous ménager ?

Oui bien sûr parce que j’ai une vie de famille à préserver ; j’ai deux enfants (de 5 et 7 ans) et je veux absolument être autant mère que chanteuse. A Prague où nous vivons, avec toute l’aide de ma famille et de mon époux, nous essayons de trouver un équilibre, mais ce n’est pas toujours facile.

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