Vendredi 25 novembre dans les salons de la Maison de l’Amérique Latine, Viorica Cortez a reçu les insignes de Chevallière de la Légion d’Honneur des mains de Roselyne Bachelot, décoration amplement méritée pour cette immense artiste particulièrement attachée à la France. Lors de son discours introductif, la ministre a rappelé les grandes étapes d’une carrière exceptionnelle, citant quelques uns de ses prestigieux partenaires à la scène : Alfredo Kraus (avec lequel elle chanta La Favorite mais aussi ce qu’elle considère elle-même comme ses plus belles représentations de Werther), Plácido Domingo (Hoffmann passionné au point d’endommagé la précieuse robe de sa Giulietta), Joan Sutherland, Montserrat Caballé, Jon Vickers et des chefs aussi prestigieux que Claudio Abbado ou Riccardo Muti. « Viorica Cortez est aussi une véritable comédienne qui sait donner à ses personnages l’intensité dramatique et l’émotion qui touchent le coeur du public ». Roselyne Bachelot a également souligné une diction parfaite, une voix somptueuse, chaude et puissante et la vastitude de son répertoire, d’Eboli à Semiramide en passant par La Favorite, Amneris, Azucena, mais aussi Baba la Turque ou Clytemnestre, « de Bach à Messiaen et de Monteverdi à Schönberg ». La ministre a également rappelé que Viorica Cortez fut à son époque qualifiée de Carmen pour la vie ou encore de Carmen du siècle, et a cité les propos de son mari, le compositeur Emmanuel Bondeville qui avait écrit pour elle un Antoine et Cléopâtre : « Ce panorama vocal exceptionnel represente l’étonnant éventail artistique d’une cantatrice dont le talent aux facettes multiples possède le rare privilège d’unir la perfection technique à la plus émouvante humanité ».
Dans sa réponse , Viorica Cortez, très émue, a manifesté sa reconnaissance, son bonheur et sa fierté de recevoir cette décoration. elle qui chérissait la France depuis sa prime jeunesse roumaine. Viorica Cortez a dédié cette médaille à sa fille Catalina, trop tôt disparue, et dont c’était le désir le plus cher de voir sa maman un jour ainsi récompensée. « Sur toutes les scènes avec passion. j’ai défendu le magnifique répertoire français » a-t-elle conclu avant de remercier ses nombreux amis présents, ajoutant (avec on humour habituel) que cette décoration l’e’ncourageait à rester en bonne santé pour pouvoir progresser dans l’Ordre de la Légion d’Honneur !
La cérémonie était suivie d’un mini-concert1 au cours duquel le mezzo soprano interpréta « Mon coeur s’ouvre à ta voix » et la Barcarolle des Contes d’Hoffmann témoignant d’un art encore exceptionnel.
1. Programme du concert :
Violeta Paraschiv (ms) : « Les chemins de l’amour » (Poulenc) et la Habanera (Bizet)
Paul Gaugler (ténor) : « Après un rève » (Fauré) et « Ah ! Lève-toi soleil » (Gounod)
Viorica Cortez (ms) : « Mon coeur s’ouvre à ta voix » (Saint-Saëns)
Marius Brenciu (ténor) : L’Invitation au voyage (Duparc) et « Changeons propos » (Enesco)
Alexis Vassiliev (contre-ténor) : « Plaisir d’amour » (Martini)
Viorica Cortez et Alexis Vassiliev : Barcarolle des Contes d’Hoffmann (Offenbach)
Alina Pavalache : piano et chef de chant