C O N C E R T S 
 
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VERONE

21 & 23/07/02

 
Aïda
Opéra de Giuseppe VERDI

Direction musicale : Daniel Oren
Mise en scène, décors : Franco Zeffirelli

Aida : Michèle Crider / Fiorenza Cedolins
Amneris : Larissa Diadkova / Marianne Cornetti
Radames : Salvatore Licitra
Amonasro : Ambrogio Maestri / Alberto Gazale
Ramfis : Orlin Anastassov
Il re : Giambattista Parodi
La sacerdotessa : Antonella Trevisan
 

Arènes de Vérone, 21 et 23 juillet 2002



L'Aida nouvelle de Franco Zeffirelli fait fi du carton-pâte et innove avec des structures stylisées entièrement métalliques, faites de lattes de cuivre horizontales. Ça brille joliment sous les projecteurs, mais les scènes intimistes y perdent en poésie. L'élément principal du décor est une énorme pyramide tournante, dont les faces figureront tour à tour l'entrée d'un temple ou la statue de Pharaon. Les costumes sont somptueux et les scènes d'ensemble sont aussi grandioses et symétriques que possible, la seule originalité du spectacle résidant dans un ballet du triomphe pimenté de postures coquines style "soka dance" !

Daniel Oren déploie énergie et métier au pupitre. Avant la représentation du 23 juillet, il a dirigé, outre le choeur et l'orchestre, le public tout entier dans l'hymne national italien (très sympa) : le Président Ciampi, chef de l'État, faisait aux arènes l'honneur de sa visite...

Il faut un moment pour s'habituer à l'acoustique des arènes. L'orchestre et les choeurs, même síils sont très fournis, ne remplissent évidemment pas l'espace comme dans un théâtre fermé, et les chanteurs ne sont guère audibles quand on n'est pas en face d'eux. Mais passée la première demi-heure, on ne remarque plus que l'équilibre de l'ensemble et la facilité avec laquelle les voix passent.

Michèle Crider est une Aida généreuse mais à l'émission toujours un peu tendue. Fiorenza Cedolins, le surlendemain, m'a en revanche comblé par une voix souple et lyrique au timbre rond et lumineux, sur le souffle, capable d'ampleur et d'éclat comme de tous les raffinements de nuances et de phrasé (un contre-ut dolce tenu à volonté dans l'air du Nil). En Amneris, Larissa Diadkova est impériale, avec son timbre corsé, sa puissance, sa présence. Sa seule limite ce soir-là se situe dans l'extrême aigu : les si bémol du duo avec Radames ne sont qu'effleurés. On devrait bientôt parler de l'Américaine Marianne Cornetti, au mezzo ample et sonore, de superbe couleur également, et qui ne connaît, elle, aucune gêne de tessiture. Salvatore Licitra est un peu vert pour Radames et les aigus sont émis soit trop prudemment, soit à l'arraché. Mais la voix est vraiment très belle. Dommage que son jeu de scène se limite à effectuer une rotation quand il tient la note pour être entendu de tout l'amphithéâtre ! Ambrogio Maestri est un Amonasro d'une superbe autorité, au baryton rond et chaleureux ; Alberto Gazale est honnête, mais la voix n'est pas aussi bien placée. Deux basses plutôt engorgées et une prêtresse à la voix chaude complètent la distribution.
  


Geoffroy Bertran
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