Jérôme Royer

 

1974 Pilar Lorengar (Fiordiligi), Teresa Berganza (Dorabella), Jane Berbié (Despina), Tom Krause (Guglielmo), Ryland Davies (Ferrando), Gabriel Bacquier (Don Alfonso) London Philharmonic Orchestra Sir Georg Solti DECCACD: 430 101 2

 

Très belle version en dépit de tout ce qu’on en a dit à l’époque de sa publication et encore aujourd’hui. Le trio féminin est superbe de voix et d’engagement et Gabriel Bacquier compose un Don Alfonso truculent à souhait et pour tout dire idéal ! Les deux officiers sont un peu inférieurs à leurs partenaires : Tom Krause est un peu lourd de timbre et de style et Ryland Davies un peu léger de timbre. Ceci étant, le tout est homogène et la pulsation donnée par Sir Georg Solti qui a opté pour une vision théâtrale rend cet enregistrement particulièrement vivant. A connaître !

 

1977 Kiri Te Kanawa (Fiordiligi), Frederica von Stade (Dorabella), Teresa Stratas (Despina), Philippe Huttenlocher (Guglielmo), David Rendall (Ferrando), Jules Bastin (Don Alfonso) Orchestre Philharmonique de Strasbourg Alain Lombard EratoCD: 2292 45683 2

 

Version déroutante qui vaut surtout pour la distribution féminine. Le duo formé par Kiri Te Kanawa et Frederica von Stade est idéal d’harmonie vocale même si la première a une vision un peu superficielle de son rôle. Teresa Stratas, irrésistible de drôlerie, en fait tout de même des tonnes. Les hommes ne déméritent pas mais ne peuvent soutenir la comparaison avec les plus grands. Quant à la direction d’Alain Lombard, elle est par trop statique et prive l’œuvre de ses multiples facettes.

 

1982 Margaret Marshall (Fiordiligi), Agnes Baltsa (Dorabella), Kathleen Battle (Despina), James Morris (Guglielmo), Francisco Araiza (Ferrando), José van Dam (Don Alfonso) Wiener PhilharmonikerRiccardo Muti EMICD: N.A.

 

Voilà l’exemple typique d’une version dont on ne peut dire ni du bien ni du mal tant ses qualités ressemblent à ses défauts. La direction de Riccardo Muti se veut latine et elle l’est incontestablement aux dépens cependant de la subtilité inhérente à l’œuvre. Si la distribution est très alléchante sur le papier, elle n’en demeure pas moins déséquilibrée, Agnès Baltsa étant un peu lourde de timbre pour Dorabella, James Morris songeant déjà à Wotan et Francisco Araïza se révélant encore bien inexpérimenté dans l’écriture mozartienne.

 

1984 Rachel Yakar (Fiordiligi), Alicia Nafé (Dorabella), Georgine Resick (Despina), Tom Krause (Guglielmo), Gösta Winbergh(Ferrando), Carlos Feller (Don Alfonso) Drottningholm Court Theatre Arnold Oestman L'Oiseau lyreCD: 414 316-2(3CD)

 

Cette version est la première de la discographie à choisir une optique « baroque ». L’orchestre est considérablement allégé et composé d’instruments anciens. Le gain immédiat d’une telle option est une vivacité ardente doublée d’une finesse bienvenue de la part d’Arnold Oestman tant dans l’esprit que dans le rendu sonore. Ceci étant dit, à plus d’un moment le manque de consistance de l’orchestre se fait durement sentir. La distribution, en revanche, est de qualité et se fond admirablement dans le projet philologique du chef. A connaître en complément d’une version traditionnelle.