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Alessandro STRADELLA (1639-1682)
San Giovanni Battista
Oratorio a soli con stromenti
in due parte (Roma, 1675)
Anke Herrmann, Salome
Martin Oro, S. Giovanni
Antonio Abete, Herode
Frederik Anselberg, Consigliere
Elena Cecchi Fedi, Herodiade
Academia Montis Regalis
Alessandro De Marchi
Enregistré à Mondovi du 28 au 31 mars 2007
Durée : 77’34
CD Hyperion 0 34571 17617 8
Les feux de la Saint-Jean
De Stradella, on connaît l’existence picaresque, la mort tragique… et son San Giovanni Battista,
grâce aux enregistrements de Koopman et Minkowski. A
l’écoute de cette nouvelle gravure, on comprend la
fascination que peut susciter cette œuvre à
l’écriture d’une richesse harmonique et d’une
inventivité mélodique inépuisables.
L’intérêt majeur de cette réalisation sont
les Sinfonie de Lelio Colista,
contemporain de Stradella, que le chef intercale entre les
différents tableaux de l’oratorio et qui sont, d’un
point de vue musical, d’une opulence qui n’a rien à
envier à un Caccini ou un Marini.
Riche de son expérience du côté de Vivaldi et Händel, De Marchi
remonte aux sources du baroque italien et insuffle une fois de plus une
énergie et une dynamique toute personnelle à cette
musique. Attentif à la variété de
l’instrumentarium voulu par Stradella pour chacun des morceaux de
son oratorio, De Marchi et son Academia Montis Regalis
varient chaque numéro, sont attentifs à la richesse
orchestrale des airs, savourent et soulignent les dissonances,
frottements et retards qui fleurissent tout au long de la partition.
Pas une seconde d’ennui tout au long de l’écoute et
en même temps le sentiment de traverser une multitude de paysage
contrastés.
Comme pour son Orlando
vivaldien, on sera un peu plus sévère envers la
distribution, pas aussi convaincante que les instrumentistes. Le
problème n’est pas tellement musical mais davantage une
question d’adéquation au rôle : chacun des solistes
est vocalement impeccable mais on aurait aimé par exemple un
Jean-Baptiste avec un peu plus d’aura mystique que le très
humain Martin Oro. De même, si le rôle de Salomé, particulièrement virtuose et léger, convient à Anke Herrmann, on voudrait y entendre un timbre un peu plus corsé, un tempérament un peu plus fatal. En Herode, Antonio Abete est en revanche plus convaincant et bien chantant. Le reste de la distribution est solide, mais sans grand éclat.
Au final, cette vision madrigalesque donne une nouvelle dimension au
chef-d’œuvre de Stradella. On aimerait maintenant voir
exhumer d’autres œuvres du prolifique compositeur italien.
Sévag TACHDJIAN
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