Votre
saison 2003-2004 s'achève à Pesaro avec Matilde di Shabran.
Débuter au ROF était-il un objectif au sein de votre carrière
? Dans l'affirmative, de quelle manière ce projet s'est-il inscrit
dans votre parcours ?
Le Rossini Festival est une manifestation
de grand renom, sinon LE festival pour tout qui apprécie et chante
Rossini. Plus qu'un passage obligé, la possibilité de travailler
avec le ROF est un moment important pour une artiste. La rencontre artistique
avec le maestro Alberto Zedda a été déterminante.
J'ai eu le privilège de travailler avec lui, notamment pour plusieurs
Comte
Ory mais aussi pour les Sonnambula de Liège et de Compiègne.
Dès ce moment, nous avions parlé de ce projet de débuts
au ROF. Au-delà de volontés communes, les éléments
se mettent en place lentement dans notre métier, dans ce cas précis
sur une période de cinq ans.
Il était effectivement prévu
que vous débutiez au ROF l'année dernière, en reprenant
justement la Comtesse Adèle du Comte Ory, des incompatibilités
de calendrier rendant le projet impossible. La Matilde di Shabran
est-elle un projet plus intéressant pour vous ?
Même si je retrouve toujours
la Comtesse Adèle avec un immense bonheur, la rareté dans
tous les sens du terme de Matilde, rendait pour moi ce projet beaucoup
plus intéressant. Intéressant et porteur d'une toute autre
responsabilité. Venir à Pesaro pour une telle prise de rôle
est un vrai challenge. En effet, je ne connaissais pas Matilde di Shabran
avant que cette opportunité se présente. Rareté de
l'oeuvre, mais aussi rareté du type de personnage semi-serio que
je n'ai pas l'habitude de fréquenter. Cette accumulation de points
positifs a rendu le projet vraiment excitant. Certes, je peux trouver des
points communs entre Adèle que j'ai beaucoup chantée et cette
Matilde semi-seria, notamment sur le plan d'une extrême féminité
et de la séduction. Séduction beaucoup plus développée
chez Matilde. Matilde di Shabran me semble aussi offrir, au niveau
du jeu et de l'intrigue, beaucoup plus de possibilités dans l'évolution
de cette figure féminine au sein de ce cadre très militaire,
excessivement figé où elle parviendra par la seule force
justement de cette féminité non seulement à amener
Corradino à l'amour et encore davantage à l'humanité,
mais elle provoquera également de profondes modifications chez tous
les personnages qui l'entourent.
En quoi Matilde di Shabran diffère
d'un rôle typiquement comique rossinien et comment parvenez-vous
à traduire cet aspect semi-serio ?
Il s'agit de sauvegarder, à
tout moment, un équilibre. Equilibre dans le jeu et le chant. L'évolution
de Matilde au cours de l'oeuvre est très importante ; si elle entre
en scène avec sourire et désinvolture, si elle aborde le
pari de séduire Corradino presque par jeu, elle va réellement
frôler la mort et réaliser combien elle aime sincèrement
cet homme. Les interactions entre Matilde et les autres personnages l'aident
également à définir tantôt un moment de pure
comédie, tantôt un moment de réelle tendresse, voire
une action qui tend à se dramatiser théâtralement.
Cependant, il faut veiller à ne pas basculer dans l'autre extrême
et ne jamais perdre de vue que la comédie n'est pas loin. Psychologiquement,
Matilde est beaucoup plus fouillée qu'un rôle purement comique
et permet donc expressivement une toute autre palette vocale, que ce soit
en termes de couleurs ou d'intentions. Dans cet opéra, je pense
que le théâtre est essentiel à la continuité
vocale.
On note dans l'écriture également
combien le génie de Rossini était grand pour traduire davantage
en profondeur et en l'espace d'un instant cette évolution entre
comique et semi-seria. Combien sa galerie de personnages est fouillée,
précise tout en formant un ensemble cohérent au niveau du
plateau. Le personnage travesti d'Edoardo qui annonce les grandes figures
alla Tancredi, Malcolm et autre Arsace, semble un tout isolé et
plus monolithique dans cette oeuvre face à la complexité
de Matilde ?
Ce personnage d'Edoardo est un tout,
à part, un vrai héros romantique avec ses deux scènes
typiques et un très beau duo avec le ténor. Il ne prend effectivement
à aucun moment part à une action comique. Mais de manière
générale, le travail de cadrage tant vocal que théâtral
de Rossini au niveau de tous les personnages, qu'ils soient comiques, romantiques
ou semi-serie, est très fouillé et précis. Différente
mais complémentaire, la typologie très contrastée
de ces personnages est un des grands attraits de cette oeuvre superbe qui,
ne l'oublions pas, est une oeuvre de jeunesse pour le compositeur. A peu
de choses près, c'est également un ouvrage dont les thématiques
principales sont entièrement neuves, notamment pour Matilde et on
en revient à ce qui m'attire dans la partition. Enfin, cet opéra
mérite une toute autre place dans le répertoire.
Même si on sait que vous regardez
rarement en arrière, préférant regarder l'avenir,
pouvons-nous prendre un moment pour examiner ce qui a été
accompli cette saison ? Quel regard portez-vous sur ces expériences
? Retenez-vous un fait ou une rencontre marquante ? un enseignement pour
l'avenir ?
[Annick Massis / Leïla, Venise
- Avril 2004]
Je retire des enseignements de tout
ce que je vis, quelle que soit la nature de l'expérience, positive
ou moins. Une vie d'artiste, de chanteur se construit également
pas à pas. Il est important de retirer de chaque rencontre, de chaque
production des enseignements pour l'avenir. Je pense sincèrement
et avec reconnaissance, avoir eu une saison très riche. Un enregistrement
d'airs sacrés en "live" à Paris, puis les retrouvailles avec
Lucia à Nice,
ensuite des productions nouvelles et importantes comme
Semele qui
fut une très belle expérience pour moi. Haendel et un rôle
comme Semele bien sûr et l'importance de ce répertoire haendélien
pour moi, les retrouvailles avec Marc Minkowski, la rencontre avec quelqu'un
comme le metteur en scène Mac Vicar, le Théâtre des
Champs-Élysées et puis c'était Paris, ma ville...
Il était important pour moi d'aborder un rôle comme celui-là
chez moi. Ensuite, une double rencontre qui m'a comblée de bonheur
avec Les Pêcheurs de Perles au Teatro Malibran pour les forces
de la Fenice et donc deux rencontres marquantes avec le maestro Viotti
et Pier Luigi Pizzi, deux immenses personnalités avec qui je n'avais
pas encore collaboré. Venise, la Fenice, Leïla, le répertoire
français chanté par une Française à l'étranger
et en Italie particulièrement, entourée de Marcello Viotti
qui voue à ce répertoire un immense amour et puis Pizzi,
une rencontre qui compte avec un homme pour qui j'ai depuis toujours une
profonde admiration. J'ai réalisé un rêve car je désirais
réellement le rencontrer au détour d'une production. J'ai
reçu un accueil formidable à Venise, cela a été
un très beau cadeau. Après ces débuts à Venise,
il y a eu mes débuts à l'Operhaus de Zürich avec Les
Boréades de Rameau, un retour au baroque donc. Les Boréades,
ce fut aussi une prise de rôle avec la reine Alphise, à nouveau
pour Minkowski et une rencontre scénique très intéressante
avec Laurent Pelly. Effectivement, avec le recul, ce fut une saison émaillée
d'éléments très différents et importants, tout
en restant cohérente avec mon identité vocale. Finir cette
saison avec Pesaro est un immense cadeau et représente quelque chose
de très grand.
[Annick Massis / Semele,
Paris - 2004]
Vous allez aborder la nouvelle saison
avec une prise de rôle qui généralement compte beaucoup
dans le parcours d'une lirico colorature : votre première
Violetta pour l'Opéra de Pittsburgh. A nouveau, cela se passe-t-il
au moment où vous le désiriez dans votre parcours ? Pourquoi
Pittsburgh ? Comment voyez vous cette première expérience
?
Il y a deux ans, je me suis rendue
à Pittsburgh pour la Lucia et je m'y suis sentie très bien.
C'est un endroit où l'on travaille bien, de toute façon,
aux Etats-Unis, on travaille et bien. J'ai été très
bien reçue et immédiatement après cette Lucia, la
direction m'a demandé la Violetta. J'ai de suite refusé,
je pensais sincèrement que cela était prématuré
dans mon parcours. Ils ont insisté et j'ai continué à
dire non. Lors de mes débuts au Metropolitan de New-York, à
nouveau avec Lucia, la direction de Pittsburgh était là et
a relancé le débat. L'idée avait fait son chemin.
Le personnage, à tous niveaux, me tente beaucoup même si à
ce moment-là je n'étais pas entièrement persuadée
de pouvoir servir Violetta vocalement et musicalement, dans toutes ses
dimensions. Une nouvelle rencontre avec les responsables de Pittsburgh
a fini de me convaincre. Pourquoi Pittsburgh ? Parce que j'y suis appréciée
pour ne pas dire aimée et les conditions humaines et affectives
sont primordiales dans ces contextes. Je pense que les proportions et l'acoustique
merveilleuse du théâtre conviennent bien à mon type
de voix. C'est, je pense, un bon endroit pour aborder ce monument du répertoire,
oeuvre très connue, marquée par les plus grandes. Cela constitue
un essai, un test personnel et on verra après cette expérience,
qui, je le sais, ne sera pas facile. Elle constitue un tout sur lequel
je réfléchirai pour la suite, notamment au sujet d'autres
propositions de Violetta qui m'ont déjà été
faites, notamment en France, mais dont il est prématuré de
parler actuellement. En général, on parle de la difficulté
de l'écriture hybride de Violetta qui réclamerait deux, voire
trois types de soprano différents. J'avoue être très
attirée par le personnage, théâtralement parlant. Pour
cette première expérience, j'attends beaucoup de la direction
d'acteurs, de la mise en scène tout en retrouvant John Mauceri à
la direction d'orchestre. La mise en scène devrait se partager entre
un certain classicisme et une modernité scénique. Cela me
convient puisque j'imagine Violetta immédiatement très grande
et moderne...
[Annick Massis / Lucia, Nice - 2003]
Gilda est également à
votre répertoire. Avec Violetta, cela constitue-t-il votre limite
en termes verdiens ?
Oui, j'attends les fruits de cette
Violetta. Sans parler de limite, cela me paraît pas mal. Après
Verdi, il me semble aussi qu'en matière de répertoire et
sans être péjorative, il y a beaucoup de rôles "en-deçà"
de Violetta que j'aimerais aborder, notamment dans le répertoire
français que j'affectionne beaucoup à côté de
mon répertoire belcantiste, comme Manon, Juliette, voire d'autres
raretés françaises. Dans leur pendant italien, en quelque
sorte, j'aimerais sincèrement beaucoup retrouver la Giuletta de
Capuleti, l'Elvira de Puritani ou Amina de La Sonnambula,
voire aborder d'autres figures féminines dans cette lignée.
Ce serait bien que j'approfondisse ces deux axes. Maintenant, d'une certaine
manière, Violetta peut, en matière de théâtralité,
voire de "dramatisme", me donner des clés et des réponses
dans ma réflexion sur des oeuvres comme Maria Stuarda et
sur la possibilité de les servir avec intégrité dans
un futur plus ou moins proche. Sincèrement, au-delà de la
rencontre avec Traviata, je pense que Violetta va m'ouvrir des horizons
ou me conforter dans certains domaines en précisant jusqu'où
je peux aller, sans déroger à mes principes d'intégrité
et de sincérité.
Pouvez-vous nous confier les grandes
étapes de votre calendrier pour cette nouvelle saison 2004-2005
?
Traviata, à l'Opéra
de Pittsburgh (prise
de rôle)
4 représentations les 9, 12,
15 & 17 Octobre 2004
Violetta Valery Annick Massis
Alfredo Germont Eric Cutler
Giorgio Germont James Westman
Flora Bervoix Deborah Domanski
Direction John Mauceri
Lucia di Lammermoor, à
l'Operhaus de Zürich
4 représentations les 30 octobre,
6, 9 & 13 Novembre 04
Lucia Annick Massis
Enrico Stefano Antonucci
Edgardo Fabio Sartori
Direction Ralf Weikert
Mise en scène Robert Carsen
En janvier, des séances d'enregistrements
pour Opera Rara, des mélodies de Pacini, Mercandate, etc., sans
doute pour le prochain volume d'Il salotto. D'autres concerts à
confirmer aussi.
Les Pêcheurs de Perles
au Japon
Au mois de mars, une tournée
au Japon avec Les Pêcheurs de Perles et les forces de la
Fenice.
Rinaldo au Teatro dell' Archimboldi,
Scala de Milan
En avril, une longue série de
représentations pour mes débuts à la Scala avec une
nouvelle prise de rôle haendélienne : l'Almirena de Rinaldo.
Deux "casts" se partageront les spectacles du 2 au 17 avril 2005. Ottavio
Dantone dirigera et je retrouverai Pier Luigi Pizzi à la mise en
scène. A l'affiche, des artistes comme Sara Mingardo, Marco Vinco,
Darina Takova complèteront l'équipe.
Les Huguenots à l'Opéra
Royal de Wallonie
En mai et juin, je serai en Belgique,
pour l'ORW, où son public m'avait formidablement accueillie pour
deux Sonnambula en concert. Ce sera pour une autre prise de rôle
qui m'intéresse beaucoup, que je tenais à mettre à
mon répertoire et qui représente aussi une certaine rareté,
la Reine Marguerite de Valois, ma deuxième Reine de Meyerbeer avec
Marguerita d'Anjou.
5 représentations les 17, 19,
21, 23 & 25 juin 2005 à l'Opéra Royal de Wallonie.
Marguerite de Valois Annick Massis
Raoul
Gilles Ragon
Valentine Roxana Briban
Urbain Marie-Belle Sandis
[Annick Massis / Les Pêcheurs
de Perles, Venise - 2003]
Un scoop pour nos lecteurs ?
(Avec un sourire malicieux...) Un nouveau
projet rossinien, très beau et à nouveau une rareté
avec une version de concert de l'Adelaïde di Borgogna pour
Edimburgh, en août 2005 et la perspective d'un enregistrement live
et d'une belle et nouvelle collaboration avec la maison Opera Rara autour
d'une intégrale de cette oeuvre méconnue de Rossini. Il est
question de graver tous les airs alternatifs composés pour cette
oeuvre et je pense que Bruce Ford et Jennifer Larmore complèteront
l'affiche sous la direction de David Parry. Ce seront mes débuts
au Festival d'Edimburgh. Au-delà du lieu et de l'oeuvre, toute occasion
de travailler avec Opera Rara est un cadeau en sachant les conditions artistiques
et musicales optimales qu'offre cette maison de disques, où tous
les acteurs travaillent dans la passion.
A quoi Annick massis va-t-elle consacrer
immédiatement son après-midi de relâche ?
(Dans un éclat de rire parfaitement
placé) DEJEUNER, PLAGE, SOLEIL, AMITIE et FARNIENTE dans
la détente et la récupération puisque la prochaine
représentation est dans deux jours...
Mille grazie, Signora Massis...
Grazie a Lei e con piacere, Signor...
Entretien réalisé
en août 2004 par Philip T. PONTHIR
Actualité discographique
Dernières parutions
Une rareté française
avec
Persée et Andromède
de Jacques Ibert, opéra en 2 actes. Aux côtés de Philippe
Rouillon, Yann Beuron et sous la direction spirituelle de Jan Latham-Koenig,
Annick Massis confirme ses affinités de tout premier plan avec le
répertoire français de la première moitié du
vingtième siècle (2 cd chez AVIE AV0008).
Une rareté absolue dans la
discographie de Meyerbeer avec
Margherita d'Anjou, opéra
en 2 actes. Cet enregistrement, unanimement salué par la critique,
s'est de suite défini comme une des meilleures productions de l'éditeur
et sans doute comme un des plus représentatifs de l'art de la Massis
dans ses qualités belcantistes. La grande scène solo avec
violon est un pur bijou à découvrir (3 cd chez OPERA RARA
ORC25).
Un écho LIVE d'un concert
donné au mois d'octobre 2003 en l'Eglise Notre-Dame du Liban à
Paris :
Haydn & Mozart, Airs sacrés,
récital LIVE avec l'orchestre Colonne sous la direction de Daniel
Inbal. Affrontant un très ambitieux programme, la soprano confirme
son amour du répertoire sacré, qu'elle fréquente régulièrement.
Aux côtés de Vêpres, Exultate et Incarnatus relativement
connus que l'artiste marque de sa personnalité, nous découvrons
par exemple des pièces plus rares comme cet extrait d'Il ritorno
di Tobia de Haydn (1 cd chez CASCAVELLE VEL 3073).
Sont à paraître ou
en préparation pour les mois à venir :
Elvida de Gaetano Donizetti.
Pour la firme Opera Rara, les sessions d'enregistrements ont déjà
eu lieu et on a pu en découvrir quelques beautés en extraits
lors du portrait qu'Eve Ruggieri a consacré à la soprano
colorature il y a quelques mois. Opéra en un acte dans le genre
dramatique. Opera Rara annonce la sortie pour février/mars 2005.
Francesca di Foix de
Gaetano Donizetti. A nouveau pour la firme anglaise qui, apparemment, a
réalisé les qualités rares de cette artiste atypique
et les immenses services qu'elle peut rendre au répertoire que l'éditeur
défend aussi avec passion. Francesca est un opéra comique
en un acte, sorte de Veuve Joyeuse avant la lettre. Annick Massis devrait
pouvoir y délivrer toute la candeur et la spiritualité qui
font le prix de ses Comte Ory notamment. Sortie également
prévue en février/mars 2005.
Les Pêcheurs de Perles
de Georges Bizet. Une double sortie en Cd et Dvd au cours de la saison
offrira un écho des représentations magiques d'avril 2004
au Teatro Malibran. La soprano y reçut un accueil triomphal dans
un emploi romantique français, répertoire où elle
s'affirme comme des meilleures titulaires.
Matilde di Shabran de
Gioacchino Rossini. Le ROF, las de voir ses meilleures soirées éditées
sous d'autres labels, a depuis quelques années décidé
de publier ses meilleurs échos. La très rare Matilde devrait
donc sortir en cd au cours de cette saison, comblant ainsi un manque important
dans la discographie du Pesarese et sauvegardant une prise de rôle
majeure de cette belcantiste de premier ordre.
Adelaïde di Borgogna
de Gioacchino Rossini. Projet officiel de la très imaginative
Maison Opera Rara, le festival se tiendra à Edimburgh du 10 au 27
août 2005. Cette prochaine intégrale réunira donc outre
la Massis, Bruce Ford et Jennifer Larmore
Enfin, Annick Massis devrait participer
au prochain volume d'Il Salotto, sessions en janvier 2005, notamment
avec des pièces de Pacini et de Mercadante.
Philip T. PONTHIR