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Roberto Alagna
Viva l’Opéra !
Disque 1
Giuseppe Verdi (1813 – 1901)
1. Rigoletto : “La Donna E Mobile”
2. Le Trouvère : “Di Quella Pira”
Gaetano Donizetti (1797 – 1848)
3. La Fille Du Régiment : “Ah Mes Amis”
4. La Fille Du Régiment : “Messieurs Son Père”
5. La Fille Du Régiment : “Pour Mon Ame”
6. L'Elixir D'Amour : “Una Furtiva Lagrima”
Giuseppe Verdi (1813 – 1901)
7. Macbeth : “O Figli”
8. Macbeth : “Ah La Paterna Mano”
Gaetano Donizetti (1797 – 1848)
9. La Favorite : “Un Ange, Une Femme Inconnue”
Almicare Ponchielli (1834 – 1886)
10. La Gioconda : “Cielo E Mar”
Giuseppe Verdi (1813 – 1901)
11. Aida : “Se Quel Guerrier Io Fossi”
12. Aida : “Celeste Aida”
Friedrich von Flotow (1812 – 1883)
13. Martha : “M'Appari”
Giuseppe Verdi (1813 – 1901)
14. Otello : “Dio, Mi Potevi Scagliar”
15. Otello : “Ma, O Pinato, O Duol !”
16. Otello : “Niun Mi Tema”
Pietro Mascagni (1863 – 1945)
17. Cavalleria Rusticana : “Mamma, Quel Vino E Generoso”
Umberto Giordano (1867 – 1948)
18. Andréa Chenier : “Come Un Bel Di Di Maggio”
Francesco Cilea (1886 – 1950)
19. L'Arlésienne : “E La Solita Storia Del Pastore”
Giacomo Puccini (1858 – 1924)
20. La Bohème : “Che Gelida Manina !”
21. La Bohème : “O Soave Fanciulla”
22. Turandot : “Nessun Dorma”
Disque 2
Claude-Joseph Rouget de Lisle (1760 – 1836), arr. H. Berlioz
1. La Marseillaise
Hector Berlioz (1803 – 1869)
2. L'Enfance Du Christ : “Le Repos De La Sainte Famille”
Georges Bizet (1838 – 1875)
3. Les Pêcheurs De Perles : “A Cette Voix”
Edouard Lalo (1823 – 1892)
4. Le Roi D'Ys : “Puisqu'On Ne Peut Fléchir”
Hector Berlioz (1803 – 1869)
5. Les Troyens : “Inutiles Regrets”
6. Les Troyens : “Ah ! Quand Viendra L'Instant”
7. Les Troyens : “En Un Dernier Naufrage”
8. La Damnation De Faust : “Merci, Doux Crépuscule”
Jules Massenet (1842 – 1912)
9. Werther : “Pourquoi Me Réveiller”
Charles Gounod (1818 – 1893)
10. Roméo Et Juliette : “C'est Là !”
Fromental Halevy (1799 – 1869)
11. La Juive : “Rachel, Quand Du Seigneur”
Giacomo Meyerbeer ( 1791 – 1864)
12. L'Africaine : Pays Merveilleux
Georges Bizet (1838 – 1875)
13. Carmen : La Fleur Que Tu M'Avais Jetée
Alfred Bruneau (1857 – 1934)
14. L'Attaque Du Moulin : Le Jour Tombe, La Nuit Va Bercer
Franco Alfano (1875 – 1954)
15. Cyrano De Bergerac : Roxane
Deutsche Grammaphon – 442 875 - 3
Compilation 2006
Petit Toto Noël
Le mercantilisme du couple Alagna a souvent été pointé du doigt. La parution de cette compilation (1) à
l’approche des fêtes de Noël donnera aux
contempteurs un supplément de grain à moudre. Les autres,
ou du moins ceux qui ne possèdent pas déjà la
discographie complète du ténor français, se
précipiteront sur ce nouvel album.
Ils y trouveront d’abord en une trentaine d’extraits
d’œuvres lyriques, un bon aperçu de la
carrière du chanteur de 1995 à aujourd’hui, de
Mantoue à Bergerac. Ils apprécieront, du premier,
l’insolence et l’ardeur plébéiennes. Certes,
ce duc là n’a de noble que le titre mais qu’importe
sa vulgarité quand le timbre déploie de tels
trésors de séduction. Qualifié souvent et à
raison de solaire, il éclaire une par une les plages des deux
disques, réchauffe avec la même intensité les mains
gelées de Mimi ou le sombre tombeau de Juliette.
Du dernier, de Cyrano mis en musique par Alfano et exhumé il y a
peu par Roberto, ils admireront l’engagement dramatique et la
force de conviction. Là encore, ce n’est pas un seigneur
qui chante – il y a dans les débordements comme une pointe
de roture - mais comment ne pas céder à une telle
clarté dans la diction. Eblouissante, elle confère aux
rôles français une évidence qui inscrit le
ténor dans la droite ligne des plus grands, Georges Thill en
tête, le seul peut-être à pouvoir se poser en rival
dans « Rachel, quand du seigneur ».
Entre les deux, l’intérêt ne retombe jamais. Il
existe assurément des Nadir plus élégiaques
– Vanzo est de toute façon irremplaçable – ou
des Macduff plus éperdus – qui, dans Verdi, peut lutter
avec Bergonzi – mais, à chaque fois,
l’interprétation subjugue.
Studio oblige, les enregistrements ne comportent aucune erreur de
parcours : les neuf contre-uts de La fille di régiment
claironnent, la reprise de « Una furtiva
lagrima » est variée comme au meilleur temps du bel
canto, le triple piano sur le contre-si bémol de « La
fleur que tu m’avais jeté » est observé
à la nuance près, le diminuendo à la fin de
« Celeste Aida » aussi.
Et si le programme peut sembler hétéroclite – on a
tout de même séparé les compositeurs italiens de
leurs homologues français – il présente au moins le
mérite de mettre en valeur la largeur de la palette,
l’apparente facilité avec laquelle Roberto Alagna a
franchi l’espace qui sépare Fernand (2) d’Otello ou Mylio (3) d’ Enée (4).
Le prince troyen offre d’ailleurs au ténor
l’occasion de montrer le meilleur de lui-même : la
prononciation – on l’a déjà soulignée
– et la tenue de la ligne, cette manière incomparable
aussi de traduire le déchirement du personnage sans en trahir la
virilité, l’héroïsme et la vaillance et puis
l’urgence du chant qui donne le vertige.
A côté de ce sommet, s’il fallait chercher à
redire, c’est Berlioz, paradoxalement, qui servirait encore de
prétexte ; dans un arrangement tonitruant de La
Marseillaise d’abord qui n’apporte rien ni à la
gloire de la France, ni à celle du chanteur ; dans un
récit de L’enfance du Christ ensuite, dépourvu
d’angélisme. Pour le reste, démonstration est faite
que Roberto Alagna compte non seulement parmi les meilleurs
ténors de sa génération mais aussi parmi ceux qui
ont marqué l’histoire du chant de ces soixante
dernières années.
Enfin, cerise sur le gâteau, plus que le système Opendisc dont l’intérêt semble relatif (5),
le livret à l’intérieur du coffret est tracé
de la plume enflammée de notre rédacteur en chef, Sylvain
Fort (6).
Christophe Rizoud
Notes :
(1)
Pour une critique de la plupart des albums dont se nourrit cette
compilation, on se reportera aux articles, à chaque fois
élogieux, de Yonel Buldrini pour Bel Canto et Cyrano de Bergerac, Vincent Deloge pour Berlioz et Airs d’opéras français, Christian Peter pour Nessun dorma.
(2) La Favorite de G. Donizetti
(3) Le Roi d’Ys de E. Lalo
(4) Les Troyens de H. Berlioz
(5) L'insertion du CD dans l’ordinateur permet d'accéder à une partie du site de Roberto Alagna, réservée aux seuls détenteurs de ce CD, comprenant des photos et des vidéos inédites.
(6) Sylvain est également l’auteur d’un excellent dossier sur Roberto Alagna
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