Depuis
qu’il a découvert la voix de ténor en
écoutant Tino Rossi exsuder « Petit Papa
Noël », l’amateur d’opéra voue aux
fêtes de fin d’année un culte fétichiste qui
se cristallise dans le choix des cadeaux à déposer au
pied du sapin. Rien n’est assez lyrique pour ceux qui lui sont
proches. Cette année, afin de l’aider dans sa quête
effrénée, les plus zélés de nos
rédacteurs révèlent les présents
qu’ils comptent offrir à leur meilleur ami et, moins habituel mais charitable, à leur meilleur ennemi.
Les cadeaux de Noël de…
François LESUEUR
A son meilleur ami
Mon ami, ce mail est fait pour toi.
Par pitié ne reste pas sans voix,
Car à Vienne avec moi tu iras,
Le 20 décembre heureux tu seras,
Nina Stemme dans Walküre verras.
Puis vers Paris retournera.
A son meilleur ennemi
Un cadeau à mon pire ennemi : rien de plus facile. Dans une
enveloppe déposée sur son paillasson, le DVD de l’Aida de Verdi,
mise en scène par Franco Zeffirelli. Parce qu’il
déteste les péplums à la sauce hollywoodienne et
ne jure que par les huis clos intimistes à la Bergmann. Sur la
carte d’accompagnement : « Pour vous qui aimez
tant l’opéra ».
Nicolas DERNY
A son meilleur ami
J’offrirais le récital tchèque (DG) et le dernier disque Haendel (DG Archiv) de la belle Magdalena Kozena.
Le premier vaut pour son répertoire extraordinaire (Dvorak,
Janacek, Martinu) tandis que le dernier permet de mesurer le chemin
parcouru par la chanteuse en sept ans. Quelle
évolution ! A mon sens, elle devrait
réenregistrer le programme tchèque aujourd’hui,
avec un preneur de son digne de ce nom.
A son meilleur ennemi
J’offrirais… Anna Netrebko,
cette cantatrice, pardon, cette diva qui est incapable
d’articuler un seul mot lorsqu’elle chante
–même dans sa langue maternelle !- et qui a le chic
d’une actrice de films X. J’ajouterai au paquet cadeau un
saut en parachute au dessus de la Papouasie. Seules des heures de
pirogue pourraient les ramener en terre connue. Pendant ce temps, nous
écouterons Kozena.
Hélène MANTE
Barbara Hendricks - Endless Pleasure : J'offrirai ce disque à la fois à mes amis et à mes ennemis
parce que Barbara Hendricks a la bonne idée de le proposer en
téléchargement gratuit sur son site www.arteverum.com.
Bon, gratuit est un grand mot car il y a moyen de choisir combien on
donne; zéro euro étant l'option la plus
fréquemment sélectionnée par l'internaute. Je
graverai donc ce disque à l’envi et l’offrirai
à tous mes amis. Qualitativement, je n’ai pas encore pu me
faire une idée, dans la mesure où le
téléchargement prend plus d’une heure et
qu’après 27 minutes je n’en ai chargé que 28%.
Jean-Philippe THIELLAY
A son meilleur ami
Un jeu qui nous fera sortir de l'opéra ! pour allier plaisir,
découverte... et science : Harmonia Mundi propose un petit
coffret astucieux baptisé "Jeu des compositeurs" (il n'est pas
sur le catalogue en ligne de l'éditeur mais se trouve dans les
boutiques du réseau et sur Amazon). Sept familles de
compositeurs, selon les époques, à retrouver à
l'aide du CD audio. L'idée est excellente !
Chez Harmonia Mundi encore, le Don Giovanni dirigé par René Jacobs... parce que Sylvain Fort l'a encensé dans sa chronique.
Enfin, je mettrais au pied du sapin le film opéra Macbeth de Claude d'Anna car c'est une édition en DVD qu'on attendait depuis longtemps et qu'il fera passer un excellent moment au coin du feu.
A son meilleur ennemi
Le DVD du concert des 3 ténors
à Rome 1990 dans les thermes de Caracalla - Version deluxe,
digipack avec slipcase s'il vous plaît -. De la bonne soupe.
Pardon du bon minestrone qui, avec les coffrets d'hommage à Big
Luciano aux titres plus dégoulinants les uns que les autres
("Sublime Pavarotti", "Pavarotti forever", "Pavarotti and friends",
"The voice, the maestro, the man, his music") assurera l'overdose ou la
crise de foie !
Viet-Linh NGUYEN
A son meilleur ami
La ré-édition en coffret cartonné de l'intégrale des cantates sacrées de Bach par Leonhardt et Harnoncourt
(Teldec). Parce que c'est beau, parce que c'est frais, parce
qu'au-delà de l'aspect pionnier, de l'intransigeance
musicologique et des lacunes des instrumentistes et des choristes,
cette intégrale mythique représente presque 20
années de travail, des centaines d'heures de bonheur et
d'adoration de la grosse perruque du Cantor.
A son meilleur ennemi
Une place pour Carmen le 4 décembre au palais omnisports de Bercy
: les Ukrainiens attaquent et ce sont des gaillards coriaces. Mon pire
ennemi, avec ses goûts conservateurs, sa passion des belles voix,
des mises en scène intimistes, et sa sacro-sainte horreur du
micro parviendra t-il à survivre à cette folle nuit
où des "scènes de masse accompagnent l'érotique
fascinante de Carmen (sic)" ? Avec des vidéos clip sur
écran géant en prime.
David FOURNIER
A son meilleur ami
Verdi : Un Ballo in maschera
(CD chez Andromeda avec Amelia : Anita Cerquetti ; Riccardo : Gianni
Poggi ; Renato : Ettore Bastianini ; Ulrica : Ebe Stignani ; Oscar :
Maria Manni-Jottini ; Teatro Comunale Florence, dir. Emidio Tiedri ;
Janvier 1957). Vient de reparaître chez Andromeda, dans un son
très correct. La voix de Cerquetti au sommet, sidérante.
Un monument bouleversant !
A son meilleur ennemi
Donizetti : Roberto Devereux
(DVD chez DGG avec Elisabetta : Edita Gruberova ; Roberto Devereux :
Roberto Aronica ; Duca di Nottingham : Albert Schagidullin ; Sara di
Nottingham : Jeanne Piland ; Lord Guglielmo Cecil : Manolito Mario
Franz ; Orchestre de Bavière dir. Friedrich Haider ; Mise
en scène : Christof Loy ; Mai 2005). Pour la (longue)
scène finale de Gruberova : c’est génial, vraiment,
mais ça peut donner quelques cauchemars…
Juliette BUCH
A son meilleur ami
Le coffret « Ingeborg Hallstein »
que l’on trouve facilement en Allemagne et qu’on peut
acquérir via Amazon Parce qu’on ne dira jamais assez
à quel point cette artiste trop peu connue, du moins en
France, est absolument extraordinaire. Née en 1936 , elle
est, Dieu merci, toujours de ce monde, et enseigne en Allemagne.
D’ailleurs, bien des jeunes chanteurs (et même des moins
jeunes) devraient d’urgence prendre contact avec elle pour suivre
ses précieux conseils. Pour qui ne la connaît pas, ce
coffret constitue une approche excellente et donne une image assez
juste, bien qu’incomplète, de l’art consommé
de cette chanteuse au demeurant très éclectique (elle a
créé Les Bassarides de Henze). Que ce soit dans
l’opérette : Rosalinde de Fledermaus, Dubarry, Hanna de Die Lustige Witwe, d’un charme inestimable, les lieder
: Schumann, Schubert, Wolf, Strauss, si
étonnants qu’ils remettent bien des pendules à
l’heure, Mozart : Constanze, Königin der Nacht
- anthologiques, et bien d’autres, tout prouve
qu’elle est l’incarnation d’une
musicalité absolue et d’un « chic »
raffiné. De plus, ses interprétations sont empreintes
d’un investissement profond et bouleversant, qu’on ne
trouve pas toujours chez ce type de voix, dite «
légère ». Et pour compléter le tout, les
photos qui figurent dans le livret d’accompagnement montrent
qu’elle était – et est peut-être toujours
– d’une beauté sidérante – fine et
délicate, sans une once de vulgarité. Dommage que ne
figure pas dans ce coffret - pourtant bien fourni -
l’enregistrement de ses airs de concert de Mozart,
probablement inégalé à ce jour et
particulièrement le rare « Schön Lacht der
holde Frühling » K 580, tout bonnement «
interstellaire »… Une bien belle artiste, dans tous les
sens du terme….
A son meilleur ennemi
Le dernier CD de Magdalena Kozena : Airs de Haendel.
Parce que, malgré le choix des morceaux, à priori
alléchant, et les qualités indiscutables de cette
artiste : jolie voix, musicalité, tout ce
qu’on y entend a déjà été bien mieux
chanté par d’autres… Alcina, pour commencer : son
« Ah mio cor », surtout quand on a dans
l’oreille Joan Sutherland, Arleen Auger, Kiri te
Kanawa, Renée Fleming, et last but not least
Karina Gauvin….On n’y retrouve à aucun moment
l’investissement de ses illustres consœurs, ni la
qualité du timbre, ni les couleurs… En un mot, ce
n’est pas habité… Quant à Ariodante, on se
demande si on doit même en parler, quand on peut choisir entre
Janet Baker, Lorraine Hunt, Anne-Sofie von Otter et peut-être
bientôt Joyce di Donato …Si le « Dopo notte »
est techniquement propret, on y cherche en vain l’ardeur
guerrière et le triomphe solaire qu’on est en droit
d’y entendre… Quant au « Scherza infida », on
préfère le passer sous silence, de crainte
d’être trop cruel… Le reste est peu ou prou du
même acabit : le « Where shall I fly »
d’Hercules est autrement plus investi chez d’autres
(Baker, von Otter… encore), tout comme le « Cara speme
» de Sesto (Hunt, von Otter encore et toujours)…Quant au
« Destero dall’empia dite » d’Amadigi,
même Kiri Te Kanawa, dont la véhémence
n’était pourtant pas la qualité la plus
évidente, en donne une lecture autrement plus
passionnante… Au finish,
il n’y a guère que le « Lascia ch’io pianga
», bien qu’un peu scolaire, qui puisse tenir la
route… quoique, quand on l’écoute par
Bartoli…. Quant au chef Andrea Marcon, il est loin d’avoir
le panache d’un Minkowski, avec lequel Kozena avait
enregistré des cantates du même Haendel de bien meilleure
tenue. En conclusion, un disque qui, sans être
déshonorant, se révèle à mon sens
d’un ennui abyssal, et par conséquent plutôt
inutile, réservé aux fans inconditionnels de la
dame…
Petit rappel à propos de Haendel : qui connaît le CD « Russell Oberlin sings Haendel Arias »,
paru dans la collection DG « The Originals » ? Voilà
un disque magnifique, avec un chanteur exceptionnel, qui
possédait une des plus belles voix de contre-ténor
qu’il nous ait été donné d’entendre,
d’une homogénéité et d’une
plénitude rares…Et quel style, quelle musicalité,
quelle émotion, quelle sobriété, aussi…
Certes, il a été enregistré il y a plus de
quarante ans, et l’orchestre fera sans doute grincer des dents
aux baroqueux les plus intégristes, mais le chanteur ! Un
must ! Encore un autre cadeau de Noël pour mon ou ma meilleur(e) ami(e) !
Clément TAILLIA
A son meilleur ami
Une place pour Parsifal à l’Opéra Bastille, car mon meilleur ami aime forcément Wagner, et Waltraud Meier !
A son meilleur ennemi
L’intégrale des disques de Maria Callas, afin que mon pire ennemi se mette à aimer l’opéra, et devienne à son tour mon meilleur ami !
Benoît BERGER
Mon meilleur ami et mon pire
ennemi vont être gâtés cette année. Au
premier j’offrirai un album étonnant de la nommée Mary Schneider : « Yoddeling the classics »
; au second le « Héroïnes fantaisie »
d’Armande Altaï. Parce que l’un a de l’humour et
l’autre n’en a pas ! Schneider, c’est une force de la
nature ; une demi-folle sous acides dévoyant les classiques
– la Yodel ouverture vous laisse comme deux ronds de flanc !
Altaï c’est la même chose mais qui se prend au
sérieux ; une espèce de trou d’air qui suffoque
Mahler et aspire Orff. Mieux – pire ? – qu’Arielle
Dombasle ! Joyeux Noël…
Antoine BRUNETTO
A son meilleur ami
Cette période de Noël est toujours une torture : il
s’agit de trouver LE cadeau original ET qui fera plaisir... Mais
malheureusement on abandonne souvent l’originalité en
cours de route. C’est ce qui t’arrivera cette année,
Cher Ami, car le coffret des intégrales studio de La Callas,
on a déjà vu plus original ! Mais je pense que tu sauras
apprécier à sa juste valeur ce
parallélépipède rectangle (22x13x13 cm et 1,9 kg).
C’est merveilleux, indispensable et vu la variété
tu n’es pas près de t’en lasser !
A son meilleur ennemi
Pourquoi faire un cadeau à son meilleur ennemi ? Autant garder
ses sous pour gâter doublement son meilleur ami, non ? Remarquez,
je peux toujours lui offrir le coffret Callas : comme il a
déjà nombre d’intégrales d’elle
dans sa discothèque, tous ces doublons vont l’agacer
prodigieusement !
Pierre-Emmanuel LEPHAY
A son meilleur ami
J'offrirai un abonnement au Festspielhaus de Baden-Baden pour le reste de la présente saison (Jenufa, Elektra, Vaisseau Fantôme par le Maryinski, direction Gergiev, Sonnambula avec Bartoli, Fidelio avec Jonas Kaufman dirigé par Abbado, Tannhaüser dirigé par Philippe Jordan, avec entre autres Waltraud Meier...)
A son meilleur ennemi
A mon meilleur ennemi, je n'offre pas de cadeau, je garde mes sous pour
me payer à moi aussi l'abonnement au Festspielhaus !... Non mais
puis quoi encore !
Brigitte CORMIER
A son meilleur ami
La Malscène, Philippe Beaussant,
Fayard 2005. La récente élection de son auteur à
l’Académie française remet ce pamphlet dans les
vitrines de Noël. Diversement commenté ici même au moment de sa sortie, son sujet n’a d’ailleurs rien perdu de son actualité.
A son meilleur ennemi,
Haendel, Ariodante, Minkowski (Deutsche Grammophon 1997). Cet Ariodante
unanimement salué à sa sortie et qualifié «
d’enregistrement historique » est toujours
insurpassé. Il devrait agir comme une potion magique pour tenter
un rapprochement de points de vue et faire entrer un sceptique
insensible à l’opéra haendélien par la
grande porte.
Maurice SALLES
A son meilleur ami
La Musique à Versailles, par Olivier Baumont
(Editions Actes Sud /Château de Versailles / CMBV). Une somme
richement illustrée pour approfondir la connaissance très
insuffisante que nous avons des créations en lien direct avec le
patronage des monarques.
A son meilleur ennemi,
Un billet pour une représentation ou à défaut une reprise vidéo de l’Orfeo de Monteverdi proposé par les Théophanies à Rieux-Minervois
sous le patronage du Monde de la Musique et de Res Musica. Effectif et
chanteurs insuffisants, d’où des coupes claires, et une
exécution en forme de massacre. Je lui souhaite bien du plaisir !
Richard CAP
A son meilleur ami
Simon Boccanegra
(Deutsche Grammophon, Piero Cappuccilli, Mirella Freni, José
Carreras, José Van Dam). Témoignage d'une production
légendaire de la Scala de Milan menée par Claudio Abbado
et Giorgio Strehler et qui fit sortir cet opéra de Verdi d'une
relative clandestinité, cet enregistrement de Simon Boccanegra
est sublimé par les plus grandes voix de l'époque. Piero
Cappuccilli en doge génois et père aimant déploie
des trésors de morbidezza, Nicolai Ghiaurov est un Fiesco au
timbre toujours aristocrate et somptueux. Le jeune Carreras dessine un
Adorno juvénile et fougueux, et José Van Dam est un Paolo
terrible, vengeur et sordide, un Iago avant l'heure. Seul personnage
féminin dans ce monde de trahisons politiques hantées par
les basses et les barytons, Mirella Freni est une Amélia
idéale avec ce timbre de velours qui la caractérise mais
aussi avec toute la véhémence nécessaire lors de
la salle du Conseil. S'ajoute à cela l'amour de Claudio Abbado
pour cette partition qu'il a tant dirigée, qui se traduit avec
poésie par un magnifique équilibre des timbres de
l'orchestre, de l'introduction jusqu'aux sombres couleurs conclusives
de cet opéra.
A son meilleur ennemi,
Very Best of Franco Corelli
(EMI). A toi qui as décidé d'aborder l'opéra en
achetant l'album "Baryton" de Florent Pagny, qui t'extasies devant le
moindre histrion venu chanter dans les émissions type "Nouvelle
Star" des extraits tronqués de 'E lucevan le stelle" ou "Nessun
dorma", j' offre ce que Franco Corelli a fait de mieux dans ce
répertoire afin de mesurer les mondes qui séparent tes
idoles des miennes. Ecoute ces mêmes extraits avec celui qui fut
le plus grand spinto de l'après guerre, écoute ce slancio
et ces aigus conquérants et... éduque toi !!!
Christian PETER
A son meilleur ami
Maria Callas : L’intégrale studio.
70 CD EMI Une somme. La totalité des enregistrements en studio
de celle qui fut sans conteste la plus grande diva du vingtième
siècle à un prix des plus attractifs qui est
déjà e soi un cadeau. Si bon nombre
d‘intégrales d‘opéras constituent encore
aujourd’hui des références, aucune n’est
vraiment dénuée d’intérêt.
Précieux également sont les récitals qui
dévoilent toutes les facettes de l’art de cette
interprète hors du commun.
A son meilleur ennemi
Verdi : Aïda (DVD Decca,
Alagna, Urmana, Chailly). Pour la production kitchissime de Zeffirelli
et le Radamès de Roberto Alagna qui est déjà
entré dans les annales, non parce qu’il se hisse au niveau
des plus grands mais à cause du scandale que l’on
sait….
Christophe RIZOUD
A son meilleur ami
Le livre de Régine Crespin, « A la scène à la ville »,
aux éditions Actes Sud plutôt que poche
(Babel) En hommage à celle qui nous a quittés cette
année, lionne sur le papier comme sur les planches, qui en 300
pages d’une écriture chantante, nous livre des
mémoires parfois un peu désordonnées mais hautes
en couleur, sincères, intelligentes, tristes et drôles
à la fois. Ca se lit comme un roman, mieux – la lionne
rode - ça se dévore ; exactement ce que Pylade
aurait aimé glisser dans les sandales d’Oreste.
A son meilleur ennemi
Encore un hommage à l’une de nos grandes disparues de
l’année : le CD « Beverly Sills &
friends » (Deutsche Grammophon 2007) dont le titre laissera
penser à mon meilleur ennemi qu’il s’agit
d’une version pour soprano de l’un de ses disques
favoris : « Pavarotti & friends ». Une
fois détrompé, il ne pourra plus jamais écouter
une autre Lucia, Anna ou Elvira sans attendre de
l’interprète la même extravagance dans les
ornements, la même assurance dans les contre-notes, la même
imagination dans les variations. En vain. Bien fait pour lui !
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