Forum Opéra LE MAGAZINE DE L'OPÉRA ET DU MONDE LYRIQUE
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Les brèves...
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2005
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28/05/05
La nouvelle saison stéphanoise Jean-Louis Pichon, directeur de l'Esplanade Opéra-Théâtre de Saint-Etienne, et le chef de l'Orchestre Symphonique de la même ville, Laurent Campellone ont dévoilé, mardi matin, la programmation de la saison prochaine. A l'évidence, la saison 2005-2006 porte la marque du jeune chef qui devrait diriger la plupart des ouvrages programmés. Au vu des remarquables progrès accomplis par l'Orchestre de Saint-Etienne sous son joug, il y à beaucoup à attendre de cette première "résidence forcée". Comme de coutume dans la cité stéphanoise, les raretés voisineront avec les tubes. Dans la première catégorie, on rangera Le Jongleur de Notre-Dame (les 10, 13 et 15 novembre) donné en ouverture du Festival Massenet, qui permettra aussi d'entendre le très rare oratorio Marie-Magdeleine (les 12et 14 novembre). C'est Jesus Garcia, jeune ténor américain, protégé de Domingo, qui chantera le rôle difficile de Jean, dans une production mise en scène par Pichon en personne. Marie-Magdeleine sera, pour sa part, confiée à l'un des spécialistes des oratorios de Massenet, Jean-Pierre Loré. Dans la distribution, Cécile Perrin et Marie-Thérèse Keller. Cette dernière offrira aux stéphanois un récital Massenet, le 17 novembre (Poème d'avril, Poème d'octobre, Expressions Lyriques). A période de fêtes, menu roboratif avec un florilège d'extraits d'Offenbach, Messager, Lehar, Hahn à partir desquels Bernard Pisani (mise en scène) et Laurent Touche (direction musicale) ont conçu "Il nous faut de l'amour" (les 29, 30 et 31 décembre). Avec deux Péricholes de choix : Marie-Thérèse Keller et Raphaëlle Farman. L'ivresse ne s'évanouira pas avec une nouvelle production de La Vie Parisienne (les 20, 21 et 22 janvier) dans une mise en scène "luxueuse" de Nadine Duffaut (coproduction Opéras de Toulouse, Reims, Avignon, Toulon, Nice...). Distribution tout aussi luxueuse menée tambour battant par Catherine Dune, Martine Olmeda et Loïc Félix. Suivra un curieux programme Berlioz, autour de La mort de Cléopâtre (+Carnaval Romain, extraits des Nuits d'été, ouverture de Benvenuto Cellini) et chanté par Béatrice Uria-Monzon (les 10, 12 et 14 février). Le grand événement de la saison sera sans nul doute la redécouverte du Polyeucte de Gounod (les 7, 10 et 12 mars), chef-d'oeuvre méconnu, emmené par une équipe des grands jours composée de Jean-Pierre Furlan, Cécile Perrin, Claire Larcher et Evguenij Alexiev. Pichon assurera la mise en scène, Campellone la direction musicale. Deux tubes concluront la saison : Turandot de Puccini, les 12, 14, 16 mai et La flûte enchantée du divin Mozart, les 16, 18 et 20 juin. Dans la désormais classique production de Pichon, Cristina Piperno, remarquée à Gênes, et Jeong-Won Lee s'affronteront à coup de contre-ut. Rié Hamada et Carlo Cigni arbitreront le combat. Enfin, cerise sur le gâteau, La Flûte enchantée résonnera dans la cité stéphanoise. D'une distribution petit format (Chantal Perraud, Sébastien Droy, Marc Mauillon), se détache Ingrid Perruche, dont la Pamina devrait être une jolie prise de rôle. Giuseppe Grazioli dirige, Eric Chevalier met en scène (les 16, 18 et 20 juin). Il est à noter que l'opéra de Saint-Etienne multiplie les co-productions (avec l'opéra Royal de Wallonie, l'Opéra de Nice, le festival de Martina Franca), et que ses propres spectacles sont exportés dans le monde entier (Dialogues des Carmélites à Santiago du Chili, et à Séville). En parallèle à la saison lyrique, l'Esplanade développe sa programmation concerts. Au programme cette année, Ein deutsches Requiem de Brahms, la Passion selon Saint-Jean de Bach, Les Quatre derniers Lieder de Strauss (avec Barbara Ducret) et bien d'autres surprises, le tout en collaboration avec les formations du Conservatoire. Saint-Etienne, une ville qui voit décidément l'avenir en musique ! [AB] Jeffrey Tate à la tête du San Carlo Die walküre qu'il avait dirigé en mars au Teatro San Carlo de Naples avait reçu un bon accueil. Existe-t-il un lien de cause à effet ? Toujours est-il que Jeffrey Tate vient d'être nommé directeur musical de la fameuse institution lyrique italienne en remplacement de Gary Bertini, décédé en mars dernier. Sa carrière du chef d'orchestre a débuté en 1978, à l'age de 35 ans, dans Carmen en Suède. Un an plus tard, il remplace au pied levé James Levine dans une production de Lulu au Metropolitan qui lui réserve alors une formidable "standing ovation". Devenu familier des plus grandes scènes lyriques, il occupe, entre autres, de 1989 à 1998 le poste de premier chef invité de l'Orchestre National de France ce qui lui vaut de diriger La tétralogie mise en scène par Pierre Strosser au Théâtre du Châtelet. Il faut dire qu'il a été à bonne école car dans le cadre des représentations commémorant le centenaire du Festspielhaus de Bayreuth, il était l'assistant de Pierre Boulez. Naples risque donc de passer à l'heure wagnérienne. Cela n'a rien d'incongru : Ravello et sa villa Rufolo, qui inspira au compositeur de Parsifal les jardins de Klingsor, ne sont pas si loin. [CR] Les récompensés du mois de mai Le mois de mai est celui des prix. A Sin Nuyng Hwang couronnée par le concours Musical International de Montréal, à Diana Axentii gratifiée du prix lyrique du Cercle Carpeaux, à Waltraud Meier et sa légion d'honneur (voir plus bas), s'ajoutent Bryn Terfel, John Adams et Dietrich Fischer-Dieskau. Le premier, fort de son Wotan dans Die Walküre au Royal Opera House, a été nommé artiste masculin de l'année au Classical Brit Awards. Au même moment, John Adams était distingué dans la catégorie musique contemporaine. De l'autre côté de la Mer du Nord, en Suède, Dietrich Fischer-Dieskau est l'heureux lauréat du quatorzième Polar music Prize. A 80 ans, dans l'impossibilité de se déplacer pour recevoir la récompense, le fameux baryton a été représenté par son neveu, le Dr Thomas Fischer Dieskau. Sacré "artiste unique dans chaque domaine du chant classique ainsi qu'interprète pénétrant et innovant de lieder", il empoche la coquette somme de 135 000 $. Il faut dire que le Polar music Prize est le prix le plus important du monde, qu'il a été fondé en 1989 par Stig Andersson, connu entre autres pour avoir été le manager d'Abba. Mamma mia ! [CR] 23/05/05 Saison franco-italienne à Bordeaux En 2005-2006, Bordeaux place sa saison lyrique sous le double signe de la France et de l'Italie à trois exceptions près : La dame de Pique, Les trois valses d'Oscar Strauss et surtout Don Giovanni. Offenbach (La vie parisienne, La fille du Tambour Major), Verdi (Aida, La Traviata) et Rossini (La Cenerentola, Il signor Bruschino) se partagent équitablement le reste du gâteau en concédant toutefois une part à Massenet (Werther) et Maurice Yvain (Pas sur ta bouche) dont on constate avec plaisir le retour sur les scènes françaises. Côté distribution, on relève le nom de Hui He dans le rôle d'Aida. La soprano a déjà été consacrée sur la scène girondine dans Tosca et Madama Butterfly. Elle endossera le kimono de l'héroïne puccinienne pour la première fois à La Bastille en janvier 2006. On attend aussi avec impatience de retrouver en Angelina Karine Deshayes, lauréate en 2002, après Natalie Dessay et Alexia Cousin, du concours des voix nouvelles. Nicolas Cavallier sera son Alidoro. Après avoir joué les Schmidt de service à Covent Garden auprès du Werther de Marcelo Alvarez, Gilles Ragon reprendra du galon en chantant à son tour "Pourquoi me réveiller". Même si à Bordeaux, "semper vivat Bacchus" est plus approprié. [CR] Art vocal à la Cité de la musique La deuxième édition de la Biennale d'art vocal, organisée conjointement par la Cité de la musique et le choeur Accentus, se tiendra du mardi 31 mai au dimanche 17 juin. Vingt-cinq choeurs, maîtrises françaises et ensembles internationaux offriront un large panorama du répertoire occidental et extra-européen, depuis la musique de la Renaissance jusqu'aux oeuvres du XXe siècle en passant par les musiques traditionnelles et le jazz-vocal. Parmi les vingt-neuf concerts proposés, dix sont gratuits. Pour ne pas les manquer, il suffit de consulter le programme complet. [CR] Sin Nuyng Hwang, lauréate du Concours Musical International de Montréal Le jury de la quatrième édition du Concours Musical International de Montréal a rendu son verdict en reconnaissant le talent de l'artiste lyrique Sin Nuyng Hwang et en lui décernant le Premier Grand Prix de l'événement, prix auquel est rattachée une bourse de 25 000 dollars. Née en Corée du Sud en 1972, Sin Nyung Hwang n'en est pas à son coup d'essai. Après le deuxième prix du Concours international Valsesia Viotti, emporté en 1998, elle décrochait en 2002 le Prix Orfeon Pamplones au Concours International de Chant Julian Gayarre à Pampelune et elle chantait quelques mois plus tard le rôle de Barbarina dans Le Nozze di Figaro au Grand Théâtre de Genève. En septembre 2003, elle était lauréate du premier prix au Concours de chant d'Arles et demi-finaliste au Concours international de la Reine Sonja à Oslo. Ceux qui veulent l'applaudir sur scène en 2005 prendront des billets pour les productions de Don Pasquale à Brescia ou Dido and Aeneas de Purcell à Marseille. Ils pourront aussi écouter la jeune soprano chanter une oeuvre liturgique de Haydn au Théâtre de Besançon en se disant que, tel Paris, Sin Nuyng Hwang vaut bien une messe. [CR] 16/05/05 Le jubilé de Mirella Freni Même si elle demeure plus cousette que princesse, si le jupon des héroïnes de Puccini, Mimi surtout, lui sied mieux que la traîne des reines verdiennes, Mirella Freni n'en mène pas moins une carrière exemplaire, ne serait-ce qu'en terme de longévité. A 70 ans, la soprano italienne fête cette année ses 50 ans de carrière (3 février 1955 à Modène dans le rôle de Micaela) et le 40ème anniversaire de ses débuts au Metropolitan (La Bohème le 29 septembre dirigée par Fausto Cleva). La prestigieuse institution new-yorkaise marque l'événement en organisant un gala qui réunit sous la baguette de James Levine l'espace d'une soirée quelques uns des plus grands noms du monde lyrique : Frederica von Stade, Marcello Giordani, Salvatore Licitra, Dmitri Hvorostovsky, Robert Lloyd, James Morris autour d'airs et d'ensembles signés Ciléa, Thomas, Ponchielli, Boito, Giordano et Alfano ainsi que l'intégralité du troisième acte d'Eugène Onéguine. Pour l'occasion, Mirella Freni, nostalgique, se souvient du soir où Charlie Chaplin, à l'issue d'une représentation de La Bohème, vint en larmes l'embrasser dans sa loge en lui déclarant : "You are incredible, fantastic, but not only with the voice. You are a great artist". Emanant d'une telle personnalité, l'hommage ne pouvait qu'impressionner la jeune cantatrice qu'elle était alors. Elle ne peut aussi passer sous silence son amitié avec un autre géant, Luciano Pavarotti. Quand ils étaient enfants, leurs mères avaient l'habitude de les habiller de manière identique. Plus tard, ils eurent le même professeur Ettore Campogalliani. Et avant de se marier en 1981 avec Nicolai Ghiaurov, elle épousa l'un des meilleurs amis du tenorissimo, le pianiste Leone Magiera, celui même qui aujourd'hui organise sa tournée d'adieu (lire la brève du 26 mars). "Nous sommes comme frères et súurs" conclut-elle. On le serait à moins. [CR] Diana Axentii, prix lyrique 2005 du Cercle Carpeaux Pour la dixième fois, le Cercle Carpeaux, association de mécènes qui apporte son soutien à l'Opéra de Paris, vient de décerner son prix lyrique, destiné à encourager de jeunes solistes de l'Atelier lyrique, accessoirement doté de 7600 €. L'heureuse bénéficiaire est la mezzo soprano moldave Diana Axentii, élève de première année, qui chantait Constanza dans L'Isola disabitata de Haydn le mois dernier. Ceux qui voudraient déjà apprécier à tout prix son jeune talent devront passer la saison prochaine par la case Juliette ou la clé des songes à l'Opéra bastille. Elle interprètera le deuxième monsieur. Les autres auront la sagesse d'attendre ; la curiosité a ses limites. [CR] 05/05/05 La saison 2005-2006 à l'Opéra de Lausanne Bouillonnant et enthousiaste, Eric Vigié, le nouvellement élu directeur de l'Opéra de Lausanne, a présenté sa saison 2005/2006. Si l'originalité des oeuvres n'est pas des plus excitantes, il faut reconnaître au nouveau directeur le courage affiché de présenter des chanteurs locaux (et ils ne manquent pas !) dans ses productions. Ainsi, de cinq productions saisonnières habituelles, il peut aujourd'hui en présenter sept avec le même budget ! La production du rare Rita de Gaetano Donizetti (novembre 2005), celle de la version française du Directeur de Théâtre de W. A. Mozart et de La Canterina de Joseph Haydn (février 2006) seront chantées par ces "recrues" locales. La saison s'ouvrira avec Rigoletto de Giuseppe Verdi mis en scène par Arnaud Bernard. Le ténor Giuseppe Filianoti sera Il Duca di Mantova pour les deux premières soirées (Septembre 2005). La fin d'année sera festive et débridée avec la reprise de la production de l'Opéra Comique de La Vie Parisienne de Jacques Offenbach mise en scène de Jérôme Savary (décembre 2005). L'année du 250e anniversaire de la naissance de Mozart donnera l'occasion de quelques festivités en relation avec la musique à Lausanne quand Mozart y passa en 1766. Ainsi, l'Opéra de Lausanne produira une nouvelle production de Tom Jones de François-André Philidor plus joué depuis mars 1766 ! (janvier 2006) alors que Cosi fan Tutte de Mozart clôturera ces commémorations dans la mise en scène du mythique Giorgio Strehler (mars 2006). La saison lausannoise se terminera avec Il Capello di paglia di Firenze de Nino Rota mis en scène pas Nicolas Joel (mai 2006). Les récitals ? Supprimés, purement et simplement. Le lyricomane pourra le regretter mais, comme dans presque tous les théâtres lyriques, le public n'adhère pas en nombre suffisant à ces concerts pour justifier leur maintien. Dommage ! [JS] Waltraud Meier décorée A tout seigneur, tout honneur. La république s'incline devant l'Isolde royale de Waltraud Meier. La mezzo soprano allemande a reçu des mains du ministre français de la Culture et de la Communication, Renaud Donnedieu de Vabres, les insignes de commandeur dans l'Ordre des arts et des lettres. Une manière honorifique de saluer son inoubliable prestation dans le Tristan und Isolde de l'ONP le soir de la dernière représentation. [CR] C'est le printemps de la mélodie ! A défaut de températures de saison, le lyricomane embarquera pour le quatrième printemps de la mélodie que propose La Péniche Opéra (www.penicheopera.com) à Paris du 3 au 9 juin. Une fois de plus, il y aura du vent dans les écoutilles avec Dominique Visse le 3, Aurélia Legay le 7 et François Le Roux le 8. Impossible de fermer l'oeil entre le 4 et le 5 : une quarantaine de chanteurs écluseront le répertoire du genre d'hier à demain. Pour l'occasion, un disque intitulé "Les premières Mélodies du XXIème siècle" paraît chez Maguelone. La preuve qu'il peut parfois être bon de se laisser mener en bateau... [CR] Un nouveau "rédac' chef" pour Forum Opera Les mélomanes que nous sommes
le savent : même le meilleur des orchestres ne peut se passer de
chef. Forum Opéra n'échappe pas à la règle
et, après Camille de Rijck, a le plaisir d'accueillir à sa
tête Sylvain Fort. Agé de 33 ans, normalien, banquier, écrivain
(auteur d'ouvrages sur Puccini et Friedrich Schiller), notre nouveau rédacteur
en chef est aussi, bien évidemment, lyricomane. Dans la grande famille
que nous composons, il se rattache à la branche mozartienne (et
schubertienne). "De manière irréductible" ajoute-t-il. Au
delà du clivage Callas Tebaldi, lorsqu'il effeuille la marguerite
de ses interprètes, il aime beaucoup Alagna, Hampson, Bartoli, Mattila
; passionnément Fisher-Dieskau, Crespin, Pavarotti, Ludwig, Fassbaender,
Hotter, Prey ; à la folie, Janssen, Cebotari, Erb, Slezak, Seinemeyer,
Frida Leider, Titta Ruffo, Stabile, Pinza, Siepi, Lawrence Tibbett. Et
pas du tout ? Peu importe car il donne le ton dans son édito
: pour lui, l'opéra n'est pas seulement un spectacle mais une façon
de sentir et même de vivre. Une philosophie qui est aussi la notre
et qui régit cette confrérie d'âme, telle que l'édicta
Camille
, à laquelle nous nous réjouissons d'appartenir. [CR]
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Sin Nuyng Hwang Lauréate du Concours Musical de Montréal Brèves du 23/05/05 Mirella Freni Brèves du 16/05/05 Waltraud Meier (Ortrud / Lohengrin Staatsoper unter den Linden) Brèves du 05/05/05 |
Brèves des mois de : [Avril
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