Forum Opéra LE MAGAZINE DE L'OPÉRA ET DU MONDE LYRIQUE
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Les brèves...
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30/08/04
La Grande-Duchesse en avant-première ... Réjouissez-vous, habitants de Grenoble, la réouverture du Cargo vous offre la formidable opportunité de découvrir avant les autres, les 21, 23 et 24 septembre, le fruit de la dernière collaboration de Marc Minkowski, Laurent Pelly et Jacques Offenbach : La Grande-Duchesse de Gérolstein. Les autres rongeront leur frein jusqu'au 5 octobre, date à laquelle la production rejoindra le Théâtre du Châtelet pour une série de 17 représentations d'octobre à décembre. Si vous n'avez pas de billets, séchez vos larmes : le spectacle sera retransmis en direct sur France 2 le 26 décembre à 15 heures. Merci Papa Noël. [CR] Royaumont, le royaume du chant ... Chaque année, d'août à octobre, les fins de semaine sont ensoleillées par la saison musicale de l'abbaye de Royaumont (www.royaumont.com). L'édition 2004, du 28 août au 17 octobre, joue sur le mélange des genres même si les week-ends s'articulent souvent autour d'un thème précis. L'amoureux de la voix ne restera pas insensible au rythme de la parole proposé en ouverture du festival, le 28 et 29 août avec des chants du Mali, de l'Inde du Sud et de Perse. Le seul amateur d'opéra risque d'y perdre son Kobbé et réservera plutôt son dimanche 5 septembre pour applaudir Veronica Cangemi et l'ensemble Matheus dans un programme dédié à Vivaldi. Il se retrouvera aussi en terre familière les 11 et 12 septembre. Ces journées sont consacrées à Schubert avec pas moins de 5 récitals de lieder. Le baryton Stéphane Degout, accompagné au piano par Hélène Lucas, conclura cette série. Les baroqueux ne manqueront pas, le 25 septembre, le rendez-vous proposé par Gérard Lesne et Il Seminario Musicale autour du compositeur tchèque Zelenka. La saison s'achèvera les 15, 16 et 17 octobre au théâtre des Louvrais de Cergy-Pontoise, par une reconstitution intégrale de la comédie-ballet de Lully et Molière : Le Bourgeois Gentilhomme. Vincent Dumestre y dirigera Le Poème Harmonique et l'ensemble Musica Florea. [CR] La Péniche Opéra se jette à l'eau'pérette... L'un des objectifs que s'est fixée La Péniche Opéra est de renouveler le genre de l'opérette et de l'opéra-comique. Pour cela, elle propose chaque année en tandem une oeuvre du répertoire et une création. Ainsi, à partir du 7 octobre, en même temps que La fiancée du scaphandrier de Claude Terrasse, il sera possible de découvrir Bataille Navale, opérette mis en musique par Denis Chouillet sur un texte de Jean-Michel Ribes. Le compositeur, malgré son jeune age, 36 ans, n'est pas un moussaillon. Il a déjà navigué sur la péniche lors du dernier "Printemps de la mélodie" (voir brèves d'avril). Le spectacle devrait faire escale à l'Opéra Comique le 14 mars 2005. [CR] Aix-en-Provence 2004 : le bilan est positif... Stéphane Lissner peut remercier Mozart, Haendel et Verdi. Le succès de L'enlèvement au sérail, Hercules et La Traviata a permis de combler le trou financier causé par la grèves des intermittents du spectacle en 2003. Seul, Hanjo, opéra du compositeur japonais Toshio Hosokawa, n'a pas fait le plein. Avec 9,58 millions d'euros de recettes propres, soit un taux d'autofinancement de 66 % pour un budget global de 14,5 millions d'euros, le Festival peut envisager avec sérénité sa prochaine édition. Le crû 2005, du 9 au 30 juillet ; comptera deux Mozart (La clemenza di Tito et Cosi fan tutte mis en scène par Patrice Chereau), un Rossini (Le barbier de Séville) et la création du nouvel opéra de Philippe Boesmans, Julie, d'après Mademoiselle Julie, de Strindberg. Une seule reprise accompagnera ces quatre nouvelles productions : Le Tour d'écrou de Benjamin Britten déjà représenté en 2001. Pour les parisiens, ce dernier spectacle fera auparavant un détour par le Théâtre des Champs-Élysées du 7 au 12 juin. [CR] L'Opéra National de Paris fait le plein ... L'heure est décidément aux comptes. Après Aix-en-provence (voir plus haut), l'Opéra National de Paris aligne à son tour les chiffres. Hugues Gall annonce fièrement pour sa dernière saison un taux de remplissage supérieur à 90 %, soit 700 000 entrées pour plus de 300 représentations. Sans surprise, c'est le lyrique au Palais Garnier qui avec 100 % obtient le meilleur score. Dans la même salle, le ballet remplit 92% des sièges. A Bastille, l'opéra prend aussi le pas sur la danse avec 93% contre 90%. Le grand répertoire a une fois de plus la part belle. Tosca, Otello, La Traviata et Die Zauberflöte ont occupé jusqu'au dernier strapontin. Derrière eux, les ouvrages plus contemporains tirent la langue : 79% pour Lulu et 76% pour Peter Grimes et 68% pour L'espace Dernier de Pintscher. Assurément, Gérard Mortier a du pain sur la planche.[CR] 25/08/04 Stéphane Denève part pour Glasgow... "Les chefs français, un peu d'ici beaucoup d'ailleurs" titrait Opéra International dans son dernier numéro. L'actualité le confirme. Stéphane Denève, jeune maestro d'origine tourquennoise repéré dans les années 90 par Sir Georg Solti, ne prendra pas, comme on le murmurait, la direction des orchestres de Bordeaux ou de Toulouse. C'est à l'étranger qu'il part poursuivre sa brillante carrière. A 32 ans, il vient d'être nommé directeur musical de l'orchestre royal d'Ecosse. Il est aussi le chef associé de Ricardo Chailly à Milan. Ceux qui ne se trouvaient pas au pied du mur le 2 août dernier devront entreprendre la traversée du Channel pour le voir diriger. Il mènera à la baguette la Despina de Nuccia Focile et le Don Alfonso de Thomas Allen du 25 septembre au 9 octobre prochain au Royal Opera de Covent Garden. [CR] Le livre de la rentrée... Après la plage et ses inévitables
romans, la fin des vacances appelle des lectures plus consistantes. Justement,
les 775 pages du dernier ouvrage de Myriam Chimènes, paru chez Fayard,
sont de nature à nourrir son homme. L'auteur y traite des mécènes
et musiciens de la IIIe République à Paris. Camille Saint-Saens,
Emmanuel Chabrier, Ernest Chausson, Claude Debussy et bien d'autres y pointent
évidemment le bout de leur nez. On réalise qu'en l'absence
de subventions étatiques (seuls l'Opéra et le conservatoire
de Paris sont alors financièrement soutenus) la musique trouve en
la personne de riches donateurs les subsides qui lui permettent de continuer
d'exister et de se développer. Finalement, nous devons une fière
chandelle à ces dames dont nous aurions pourtant eu tendance à
lire le nom d'un petit air amusé. Car leur salon où se bouscule
l'intelligentsia favorise la rencontre des musiciens, l'échange,
le travail en commun, la découverte de nouveaux talents aussi. Faut-il
convoquer à la barre le Morel de "La recherche du temps perdu" pour
en donner le meilleur exemple ? Tout ce grand monde se mélange joyeusement.
Les rires fusent, rapidement étouffés derrière un
mouchoir. Le verbe claque. Les réparties font mouche. Le champagne
coule. L'époque est belle. Et la magie des mots nous ouvre finalement
la porte de ces hôtels particuliers dont nous foulons avec délice
les pavés irréguliers de la cour. En attendant le Goncourt...
[CR]
19/08/04 Gérard Souzay : disparition d'un seigneur du chant Elégance, diction, noblesse. Autant de mots qui s'appliquent parfaitement au chant de Gérard Souzay. A quatre-vingt-quatre ans, le baryton français vient de tirer sa révérence. Né à Angers en 1918, de son vrai nom Gérard Tisserand, il passe son enfance à Chinon entre un père militaire de carrière et violoncelliste amateur et une mère soprano dramatique. Il aurait aimé devenir professeur de philosophie mais son sens musical et la qualité de sa voix décident de sa carrière. Au Conservatoire national de Paris, il étudie avec le grand interprète et ami de Francis Poulenc, Pierre Bernac, et obtient le Prix d'excellence. Il s'affirme d'ailleurs comme son digne héritier en réservant à la mélodie française une place de choix dans son répertoire, celle de la rose à la boutonnière. Sur scène, ses grands rôles sont l'Orphée de Glück, Don Juan, Golaud évidemment... Le récital paru dans la collection "Grandi Voci" chez Decca donne un excellent aperçu de son art. L'extrait des Indes galantes ("Soleil, on a détruit tes superbes asiles") nous fait regretter que ce grand musicien soit né trop tôt pour surfer sur la vague baroque. On se consolera en jetant une oreille attentive à Mab, la reine des mensonges, du Roméo et Juliette de Gounod, Mercutio n'a jamais été aussi princier, et surtout à la mélodie "Venise". Nul autre n'est capable de nous faire tanguer comme lui. France Musiques lui rendra hommage le vendredi 20 août en rediffusant à 11h00 l'émission d'entretiens "Mémoire retrouvée" qui lui avait été consacré en juillet 1995. Une bonne occasion d'écouter encore sa voix. Inlassablement. [CR] 18/08/04 Loin des remparts de Seville Annoncée à grands sons de trompes il y a quelques mois la production sévillane de Carmen qui devait être montée "sur les lieux de l'action" vient d'être reportée sine die. Le projet ambitionnait de reprendre la recette commercialement juteuse déjà utilisée pour Tosca filmée à Rome et Traviata filmée à Paris en misant également sur la présence de stars du lyrique. Mais le couple Alagna / Gheorghiu d'abord pressenti n'a finalement pas donné suite et c'est le beaucoup moins médiatique duo Borodina / Shicoff qui était dernièrement annoncé. Ne reste plus comme stars (ou assimilées) que le metteur en scène Carlos Saura et le chef Lorin Maazel. La défection récente de Maazel (pour cause de trop récente opération des yeux) vient de donner le coup de grâce au projet : qui récupère les oreilles et la queue ? [PC] Une rentrée sans Berganza... Teresa Berganza devait inaugurer la série des "Grandes Voix" au Théâtre des Champs-Élysées avec des arias de Vivaldi et Rossini, des mélodies de Bizet et Hahn et surtout le cycle des Siete Canciones populares de Manuel de Falla. Las, la mezzo espagnole a dû reporter son récital le 1er février 2005. La raison n'en a pas été indiquée. C'est donc Cecilia Bartoli qui ouvrira le ban le 22 septembre avec des airs de Salieri et de Beethoven. La relève est décidément assurée. [CR] C'est déjà l'année prochaine à Bayreuth... L'édition 2004 du festival de Bayreuth n'est pas encore terminée que déjà coule l'encre de 2005. Le prochain millésime se fera sans "Ring" car il faudra bien deux années pour préparer la nouvelle Tétralogie dirigée par Christian Thielemann (cf brève du 13 juin dernier). Le nom du remplaçant de Lars von Trier devrait être annoncé par Wolfgang Wagner avant la fin du mois d'août. Quatre reprises formeront l'essentiel de l'affiche : Lohengrin, le Vaisseau fantôme, Tannhäuser et Parsifal. Contrairement aux bruits qui ont couru dans la presse allemande, Pierre Boulez continuera de défendre les couleurs de cette dernière production. Il n'a donc pas été découragé par le petit lapin du metteur en scène Christoph Schlingensief. Symbole de la fécondité, l'animal était censé révéler l'impuissance des chevaliers du Graal. Le compositeur du "marteau sans maître" en a profité pour déclarer : Je ne voudrais à aucun prix paraître me désolidariser de l'équipe artistique... je préfère les gens qui ont trop d'idées à ceux qui n'en ont pas !". Seul nouveau spectacle au programme, Tristan et Isolde sera confié au metteur en scène Christoph Marthaler et au chef d'orchestre japonais Eiji Oué. Pourvu que les deux amants ne se retrouvent pas transformés en Belle et Le Clochard ou en Bernard et Bianca ! Et Bayreuth en zoo. [CR] Toulouse à l'heure du chant... Hugues Gall a quitté à la fin du mois de juillet la direction de l'Opéra de Paris mais ne prend pas sa retraite pour autant. Nous le retrouverons à Toulouse du 13 au 18 septembre à l'occasion du concours international de chant qu'il présidera aux côtés d'autres professionnels de l'opéra. Citons, entre autres, Pierre Médecin, Renée Auphan, Joan Matabosch, Gianni Tangucci, etc. Il s'agit de la 45ème édition de l'événement. C'est en effet au cours de l'année 1954 que la Municipalité a décidé de renouer avec une tradition chère à son coeur : les tournois lyriques, qui faisaient les beaux jours de Toulouse dès le XIVème siècle. Le Concours est ouvert aux chanteurs âgés de 18 à 33 ans. Le programme proposé par le candidat doit comprendre six titres dans la catégorie mélodie, lied, oratorio, et six extraits d'opéra, avec dans les deux cas, au moins un compositeur français. Alexandrina Miltcheva, Leontina Vaduva, José van Dam, Ernesto Grisales ou Dmitri Hvorostovski figurent parmi ses plus célèbres lauréats. [CR] Le disque de la rentrée Il faudra patienter jusqu'au 15 octobre pour trouver dans les bacs de nos disquaires préférés l'Orlando Furioso d'Antonio Vivaldi dirigé par Jean-Christophe Spinosi. La distribution est exactement la même que celle de la représentation donnée le 7 octobre 2003 au Théâtre des Champs-Élysées avec, en révélation, Marie-Nicole Lemieux entourée de l'angélique Philippe Jarousski et des non moins méritants Jennifer Larmore, Veronica Cangemi, Lorenzo Regazzo et Guillemette Laurens . Si l'enregistrement se hisse à la hauteur de cette soirée, le disque peut être acheté les yeux fermés. Ce qu'il faudra surtout, c'est garder les oreilles bien ouvertes. [CR] |
Hercules de Haendel Festival d'Aix 2004 (Brèves du 30/08/04) Stéphane Denève (Brèves du 25/08/04) Gérard Souzay (Brève du 19/08/04) Cecilia Bartoli ouvrira le cycle "Grandes Voix" du TCE (Brèves du 18/08/04) |
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