Forum Opéra
LE MAGAZINE DE L'OPÉRA ET DU MONDE LYRIQUE

 

Les brèves... 




Septembre
2005

 

28/09/05

Marc Monnet à l'Opéra du Rhin...

L'Opéra du Rhin (www.operanationaldurhin.com) ne cède pas à la facilité. Pour démarrer sa saison 2005-2006, il a choisi de proposer une création contemporaine, Pan. Marc Monnet, le compositeur, se veut résolument contemporain, inventeur inépuisable qui jongle habilement avec une écriture classique et l'exploration de nouveaux mondes sonores. Dans cette recherche permanente, il a choisi de ne laisser à l'opéra que son nom. Pan se positionne donc à rebours du théâtre lyrique de Grand-papa : deux chanteurs seulement mais dix comédiens, pas de décor, pas d'histoire mais nos histoires, celles des chauffe-eau qui ne marchent pas, des trains qui ne mènent nulle part, des mots qui se bousculent au point de devenir musique. Une expérience à tenter du 29 septembre au 2 octobre à l'Opéra de Strasbourg avec une session de rattrapage prévue le 7 octobre à La Filature de Mulhouse. [CR]

ACLAE, un nouveau concept d'étude du chant lyrique...

Aujourd'hui, quel que soit son domaine de compétences, pour progresser professionnellement, il importe de soigner son réseau. Et le chant n'échappe pas à la règle. Fort de ce constat, l'association ACLAE (Amis du Chant Lyrique Associés en Europe) (www.aclae.altervista.org), fondée à Paris en 2005; permet à ses membres de développer contacts et échanges. Ouverte à tous les chanteurs, du simple amateur au débutant ou au professionnel désireux d'approfondir ses connaissances et sa technique, ACLAE propose notamment des stages intensifs d'une semaine dans le cadre enchanteur de la Villa Poggio Capponi en Toscane. Le premier ce ces stages vient d'avoir lieu à la fin du mois d'août ; les cours étaient dispensés par Ghyslaine Rhaphanel et Franck Leguérinel sous l'égide spirituelle de la pianiste Hélène Blanic. Le concert final, dans les luxueux salons de la Villa Ghezzi à Vinci, a permis aux élèves de mettre en application, devant plus de 180 personnes, les leçons et conseils prodigués tout au long du séjour. La jeune association ne compte pas s'arrêter en si bon chemin et compte développer ses activités en organisant aussi des formations linguistiques, des événements culturels et autres manifestations liées aux arts musicaux. Elle vise aussi à sensibiliser et éduquer les publics de tous âges à l'art lyrique et à la musique classique. A chaque fois, Une attention particulière sera apportée aux échanges culturels entre pays d'Europe et plus particulièrement ceux dont la tradition opératique constitue un élément majeur. Réseautage oblige. [CR]


24/09/05

Guillaume Matarere, la révélation polynésienne...

N'en déplaise à notre inévitable Placido Domingo, il n'y a pas que les Etats-Unis et Operalia pour révéler de jeunes talent. A Tahiti, le Penu d'or, un nouveau concours vocal organisé par l'association Te Reo Nui, vient d'offrir à Guillaume Matarere, un jeune polynésien, une belle occasion de se faire connaître. Selon son entourage "Dynamique, gentil avec en plus une voix magnifique", le gagnant de l'épreuve avoue n'avoir jamais pris de cours de chant mais participe depuis sa plus tendre enfance à une chorale religieuse. Il empoche la coquette somme de 50 000 Francs CFP, soit l'équivalent de 419 euros, et un an de cours de chant gratuit au conservatoire de Polynésie française. "C'est un signe, il est grand temps que je me lance. Le chant est une passion et j'aimerais bien vivre de ça" affirme Guillaume Matarere. Il projette de trouver un producteur afin de réaliser un premier album qui pourrait regrouper différents styles de musique, tels que des slows, du reggae et de la musique de Tahiti. "Je veux montrer que je peux chanter de tout", explique-t-il. Souhaitons cependant qu'il cultive d'abord le versant lyrique de son talent. L'association Te Reo Nui pourrait à cet effet se révéler de nouveau providentielle ; elle prépare un opéra intitulé "La reine de Saba" qui devrait être bientôt représenté à Tahiti. Si il y a, comme son titre l'indique, du Gounod dans l'air, Guillaume interprètera-t-il Adoniram, Soliman ou Phanor ? La question reste pour l'instant sans réponse car l'histoire ne dit pas si notre nouvelle révélation est ténor, basse ou baryton... [CR]

Leclair, le Vivaldi français...

Jean-Marie Leclair, à l'instar d'un grand nombre de ses compatriotes, n'est plus prophète en son pays depuis un bon nombre d'années. Il est pourtant considéré comme le fondateur de l'école française de violon et fut en son temps membre de la musique du roi Louis XV, protégé de l'épouse de Guillaume IV d'Orange et du duc de Gramont. Il semble alors naturel que le Centre de musique baroque de Versailles (CMBV), en quête de patrimoine musical français des XVII et XVIIèmes siècles à revaloriser, lui consacre l'essentiel de ses "Grandes Journées" automnales. L'amateur d'opéra notera avant tout l'exhumation de Scylla et Glaucus, tragédie lyrique créée en 1746 et présentée par Christophe Rousset à l'Opéra Royal de Versailles les 27 et 29 septembre, malheureusement en version de concert. Il parait qu'il s'agit de l'une des rares partitions de l'époque qui puisse être comparée aux chefs-d'oeuvre contemporains de Rameau. L'histoire, récit du combat entre amours sacré et profane, se présente comme une version baroque de Tannhäuser. Glaucus, victime d'un naufrage et échoué sur une grève, vit ses derniers instants et sa mémoire enfiévrée se déchire entre Scylla, la femme pure idéalisée, et l'envoûtante Circé à l'animale sensualité. Elisabeth et Venus en quelque sorte. Pour Jean Duron, conseiller artistique et directeur de la recherche du CMBV, par son écriture chorale très dense, par ses tonalités peu usitées, par ses harmonies audacieuses, l'oeuvre constitue l'un des témoignages de la synthèse entre les styles italiens et français que parvint à réaliser Leclair. Il y justifie une fois de plus son surnom de "Vivaldi français". [CR]

Un Tannhäuser classé X à Genève...

Mais qui est cet HPG qui, à l'occasion de la nouvelle production genevoise de Tannhäuser, défraie la chronique ? Réponse : Hervé Pierre Gustave, le sexe le plus célèbre de France après celui de Rocco Siffredi, engagé par Olivier Py pour, caché sous un grand masque de taureau, dresser dès la bacchanale son membre dans une triomphale érection. "Parce que je voulais simplement montrer, comme la didascalie de Wagner le signale très clairement dans la partition, la sexualité qui préside à l'enlèvement d'Europe. Pour cela, une belle érection est le symbole le plus évident. Et garantir chaque soir une absence de panne n'était possible qu'avec un professionnel" explique le metteur en scène. Pour apaiser les esprits qui déjà s'enfièvrent, Jean-Marie Blanchard a cru bon de publier un avertissement sur le site de l'Opéra de Genève. "Ma responsabilité est totalement engagée puisque je pourrais refuser les exigences du metteur en scène. Mais en l'occurrence, la lecture qu'il propose est très littérale car les indications du compositeur sont tout à fait "explicites" précise-t-il pour calmer le jeu. Quant à HPG, il se frotte les mains à défaut d'autre chose. "Je vis de mon sexe depuis toujours. Et je suis fier de participer à un spectacle d'Olivier Py. Ma spécialité est de mettre ma libido au service de différentes professions. Cette première incursion dans le monde lyrique me fait très plaisir. Je pourrai dire à mes enfants, si j'en ai un jour, que j'aurai été le premier hardeur sur une scène d'opéra !". Et la musique de Wagner, dans tout ça ? "Je dois avouer que je dois trop me focaliser sur mon travail". Je l'écouterai mieux après les représentations." Pour cela, nous lui recommandons la version Sinopoli avec... Placido Domingo. [CR]

Quand le Metropolitan joue des Flûtes...

On le sait, pour la première fois de son histoire le Metropolitan Opera s'octroiera cette saison une pause hivernale : pas de spectacles entre le 8 et le 19 janvier, période toujours très calme en terme de location. L'initiative sera reprise l'année suivante : mais laisser vide un superbe théâtre de 4000 places, c'est un peu un crève-coeur (et un crève porte-monnaie !).Aussi le Metropolitan a décidé de profiter de l'occasion pour proposer une version "redux" de sa populaire production de La Flûte Enchantée : l'ouvrage sera ramené à 90 minutes et visera à la fois le jeune public et les adultes intimidés par les dimensions d'un ouvrage normal (lire la brève du 3 juillet dernier). Il n'y a pas de p'tits profits, surtout pour la bonne cause ! [PC] 

Devia ne sombrera plus dans la folie...

A 57 ans passés, Mariella Devia poursuit avec bonheur une carrière principalement dévouée au bel canto. Mais les meilleures choses ont une fin et la chanteuse italienne a décidé d'abandonner le rôle de Lucia di Lamermoor qu'elle a défendu sur les plus grandes scène lyriques et qu'elle aborda pour la première fois en 1973 ! C'est la Scala qui servira d'écrin à cet événement en juillet 2006. La soprano sera-t-elle plus sage que sa compatriote Raina Kabaivanska qui multiplie régulièrement ses adieux ? [PC] 

Succès pour les kiosques à musique !...

Devant le succès de sa collection "Une saison lyrique en DVD", les éditions Del Prado ont décidé de rajouter 16 titres aux 44 initialement prévus. L'éditeur a choisi de diversifier l'éventail des compositeurs présentés : Meyerbeer, Boito, Paisiello, Vivaldi ou encore Prokofiev et Glück rejoignent ainsi leur riche collection. [PC]

L'éternel hiver de Linda Lemay...

C'est l'histoire d'un village isolé, planté au coeur d'une paisible campagne québécoise, dans lequel vivent cinq personnes. C'est surtout une histoire tragique d'amour et de haine, de promesses et de mensonges, de rêves impossibles et de décevantes réalités, de blessures mal guéries et de tendresse insuffisante. Une histoire où la vie et la mort se côtoient de trop près. Bref, une histoire d'opéra si on en croit Lynda Lemay qui n'hésite pas à qualifier son dernier drame musical, Un éternel hiver, d'opéra folk. Sur les traces de Wagner, la chanteuse canadienne en signe les paroles, la musique et la mise en scène. Après avoir connu un franc succès en Europe, l'ouvrage tourne au Québec jusqu'à la fin de l'année. Mais, pas de panique, il devrait revenir sur le vieux continent au printemps 2006. A défaut, un enregistrement pourrait être commercialisé avant 2006. Du moment que l'hiver a une fin... [CR]


18/09/05

Karine Deshayes, la Cendrillon bordelaise...

Karine Deshayes ne quitte pas ses fourneaux en ce début de saison. Marmiton dans Rusalka à l'Opéra Bastille jusqu'au 27 septembre, la mezzo-soprano française retrouvera l'office du 6 au 16 novembre dans la reprise de La Cenerentola que propose l'Opéra National de Bordeaux. Forte du succès remporté en mars 2004 sur la scène du Casino, la production d'Elsa Rooke s'installe pour 5 représentations au Grand-Théâtre. La direction musicale est confiée à Giuseppe Grazioli dont l'éloquence rossinienne n'est plus à démontrer depuis un certain Comte Ory à Metz. Bradley Williams, Almaviva dans cette même salle au mois de mai, Nicolas Cavallier, Paul Kong, Henrike Jacob et Claire Larcher complètent la distribution. Il s'agit pour Karine Deshayes d'un retour aux sources puisqu'elle présenta sa première Angelina à Bordeaux. Le rôle est d'autant plus fétiche que "Non piu mesta", le fameux rondo pyrotechnique qui clôture l'oeuvre, lui permit de décrocher en 2002 la première place du concours Voix Nouvelles. [CR] 

Les barbares selon Philip Glass...

Il n'est pas courant qu'un opéra contemporain recueille 15 minutes d'ovation à l'issue de sa création. Le triomphe de Waiting for the Barbarians, la dernière oeuvre lyrique de Philippe Glass, présentée pour la première fois le 10 septembre à Erfurt en Allemagne, n'en est que plus indéniable. Une nouvelle de l'écrivain sud-africain John Maxwell Coetzee, prix Nobel de littérature, a servi de base au livret signé Christopher Hampton. Sous prétexte de l'histoire d'un village persuadé qu'il va être bientôt envahi par des tribus nomades, il critique la société blanche actuelle face à son passé d'asservissement des cultures noires indigènes. Philip Glass n'hésite pas à pousser la métaphore jusqu'à la guerre contre l'Irak et à pointer du doigt son principal responsable, Georges W. Bush. Cette charge n'est d'ailleurs peut-être pas  étrangère au succès de l'opéra tant le président des Etats-Unis est impopulaire de part et d'autre du Rhin. Après un passage par Amsterdam durant le printemps 2006, la première américaine de l'opéra aura lieu en janvier 2007 à Austin, au Texas, état dont le gouverneur s'appela pendant plus de 7 ans Georges W. Bush. [CR] 

Quand la Callas riait de se voir si belle...

Quel point commun existe-t-il entre Bianca Castafiore et Maria Callas ? L'exposition qui vient d'ouvrir ses portes à Londres apporte la réponse : les bijoux. Ceux qu'elle porta sur scène de 1946 à 1960 s'affichent depuis le 13 septembre à Covent Garden après avoir fait un détour cet été par Salzbourg. Taillés dans le cristal par Ennio Marangoni selon une technique inventée en Bohème, leur qualité se mesure à la manière dont ils reflètent la lumière de façon à éblouir jusqu'aux spectateurs des rangs les plus éloignés. Parmi les joyaux présentés, seuls deux ne furent pas exclusivement portés par la divine cantatrice. Une croix orthodoxe fièrement arborée dans Fedora en 1956 brilla cinq ans après autour du cou de Renata Tebaldi. La parure de trois colliers confectionnée pour Anna Bolena servit à Joan Sutherland dans Sémiramis. Après l'Angleterre, les bijoux traverseront l'Atlantique pour scintiller à New York à l'occasion du cinquantenaire de la première Tosca. Les parisiens attendront le trentième anniversaire de la mort de la diva, c'est-à-dire 2007, pour s'en mettre plein les yeux. [CR] 

Luciano Pavarotti décoré...

A force de parler de Placido Domingo, on finissait par oublier son inséparable compère, Luciano Pavarotti. L'actualité tente aujourd'hui de rétablir un impossible équilibre tant les carrières des deux ténors divergent désormais. "The freedom of the City of London", une décoration ancestrale, arrive cependant à point nommé sur le revers de la jaquette du tenorissimo. Elle récompense son engagement humanitaire en faveur notamment de la Croix Rouge Internationale depuis une dizaine d'année. Pendant ce temps, les chinois se préparent avec enthousiasme à accueillir en décembre deux étapes du farewell tour . "J'ai toujours pensé que le public chinois est le meilleur des publics" déclare Luciano Pavarotti à qui veut l'entendre. Son histoire d'amour avec le pays de Turandot a débuté en juin 1986 par La Bohème de Puccini. Elle culmina quinze après par un concert dans la Cité Interdite en faveur de la candidature de Pékin aux jeux Olympiques de 2008. A ses côtés chantaient José Carreras et... Placido Domingo. On y revient toujours. [CR] 

Placido Domingo toujours...

Inutile d'essayer de passer son nom sous silence. Les feux sont de nouveau braqués cette semaine sur Placido Domingo. L'opéra de Los Angeles lancera la saison prochaine un programme de formation pour jeunes chanteurs intitulé "The Domingo-Thornton Young Artist Program ". Il vise à développer les talents des jeunes artistes particulièrement doués afin qu'il fasse une carrière internationale dont Los Angeles sera la première scène à bénéficier. Cette initiative s'ajoute aux précédents efforts déployés par le bouillonnant ténor pour favoriser l'éclosion de nouveaux talents, le concours Operalia d'une part et le "Domingo-Cafritz Young Artists program" de l'Opéra de Washington d'autre part. ìIn recalling the challenges of providing for my family while bearing the costs of music and voice lessons during my early career, I know only too well the importance of special support for full-time study and the freedom to take advantage of performing opportunities,î declare Placido avec un tremolo dans la voix; "L.A. Opera's new Domingo-Thornton Young Artist Program will be instrumental in building a vital new generation of artists and will help ensure the highest standards of performance not only at L.A. Opera, but at opera companies throughout the world." Huit à dix chanteurs, sélectionnés sur audition, un chef d'orchestre et un metteur en scène, tous âgés de moins de 30 ans, bénéficieront de la formation pendant deux à trois ans. Quant au nom du programme, il s'explique par les deux millions de dollars versés dans l'entreprise par la fondation Flora L. Thornton. [CR]


11/09/09

Les mercredis de Lille

La rentrée n'a pas que des mauvais côtés. Elle restitue au mercredi cette place privilégiée au milieu de la semaine que les vacances lui avaient ôtée. A Lille encore plus qu'ailleurs où se retrouvent au foyer de l'opéra sur le coup de 18 heures les passionnés de musique de chambre, les fans de musique contemporaine, les amateurs de Lieder et de mélodies, les aficionados des musiques du monde, les mélomanes avides de découvertes, simples curieux, parents et enfants désireux de partager ensemble une heure de musique. Le lyricomane aussi trouvera de nombreuses raisons pour ne pas rater le rendez-vous lillois. Amoureux de la voix, il voyagera d'Azerbaïdjan à La Palestine en passant par l'Italie, l'Espagne et l'Iran à la découverte d'autres traditions artistiques. Il suivra avec bonheur les variations autour de Monteverdi qui complètent la nouvelle production de L'Orfeo en novembre. Enfin, il déclinera le récital sous toutes ses formes : des répertoires les plus romantiques aux programmes les plus audacieux, voire facétieux en compagnie de grands chanteurs ou de jeunes talents à découvrir. Forts de ses beaux succès publics et des critiques élogieuses qu'il recueille à chacune de ses participations aux spectacles de la saison, le Choeur de l'Opéra se produira également à plusieurs occasions. Et si, dilemme horrible, il ne fallait retenir qu'un seul mercredi, alors le Cabaret Songs proposé par Doris Lamprecht le 8 février 2006 autour de Britten et Kurt Weill pourrait emporter la mise. Mais heureusement, il n'y a aucune raison de se limiter. Au contraire, pour une fois que l'abus de bonnes choses n'est pas nuisible ! Le programme complet de la saison est en ligne sur le site de l'Opéra de Lille (www.opera-lille.fr). [CR]

Comme un ouragan !

Le Washington National Opera a décidé d'ouvrir au public payant la répétition générale des "Vêpres Siciliennes" dirigées par son directeur Placido Domingo. Il s'agit pour l'institution de récolter des fonds pour la Croix Rouge Américaine, afin de venir en aide aux populations sinistrées de Louisiane. La solidarité du public ne s'arrêtera pas là : la tempétueuse Maria Guleghina y fera ses débuts en Elena, ce qui vaut bien tous les cyclones ! [PC]

Domingo l'inusable

Il nous le démontre depuis plusieurs mois. Placido Domingo a la pêche mais tous ne peuvent pas forcément suivre ce train d'enfer. Ainsi Mirella Freni vient d'annuler sa participation à la soirée "Trilogy" qu'organise au mois de septembre le Washington National Opera (lire plus bas la brève du 3 septembre) Elle devait chanter aux côtés de l'inusable ténor le rôle titre du deuxième acte de Fedora mais son agenda de la rentrée devenait trop chargé. Elle sera remplacée par Sylvie Valayre. [CR]


07/09/05

Les nominations de septembre 

C'est la rentrée. Les écoliers retrouvent leur banc, les directeurs de théâtre leur fauteuil ; certains changent de classe, d'autres prennent de nouvelles fonctions. De l'autre côté de l'Atlantique, Stefan Lano devient le directeur musical du Théâtre Colon à la place de Tito Capobianco renvoyé dans un climat de scandale et de corruption il y a 4 mois. Américain, spécialiste de la musique contemporaine, compositeur aussi, Stefan Lano est un familier des lieux. Il y mena à la baguette la première production complète de Lulu mais aussi Wozzek, The rake's progress et, plus local, Bomarzo de Ginastera. A l'Opéra Comique, Jérôme Deschamps damne le pion à Marc Minkowski, Christian Schirm (le directeur de l'Atelier lyrique de l'Opéra de Paris) et Jacques Hédouin (l'administrateur général du Châtelet). Il succédera en 2007 à Jérôme Savary atteint à 65 ans par la limite d'age. Avouons-le, le créateur de La famille Deschiens ne figurait pas parmi nos favoris. Marc Minkowski, auréolé de ses Ariodante, Platée, Orphée aux enfers et autres Dame Blanche, nous semblait mieux correspondre à l'esprit des lieux. Espérons que, Jérôme Deschamps, 57 ans cette année, saura trouver l'énergie qui animait ses Brigands à La Bastille en 1991. Sinon, à ce compte-là, nous en avons pour 8 ans avant qu'il veuille bien atteindre l'âge de la retraite. [CR]

Mort d'Arnold Weinstein

Son nom ne résonne pas familièrement aux oreilles de la plupart d'entre nous et pourtant, il fut le successeur des Hofmannsthal, Boito, Da Ponte et de tant d'autres librettistes qui, offrant des mots aux notes, contribuèrent pour notre plus grand bonheur à alimenter cette lutte incessante de la parole et de la musique dont Richard Strauss fera le sujet de Cappriccio. Arnold Weinstein est décédé à l'âge de 78 ans d'un cancer du foie. Né à New York, après un passage dans la marine durant la seconde guerre mondiale, il fit ses études de manière traditionnelle à Harvard. Poète, dramaturge, le lyricomane retiendra surtout sa collaboration à trois opéras de William Bolcom : Mc Teague, d'après le roman de Franck Norris, crée à Chicago en 1992, mis en scène par Robert Altman, avec Ben Heppner et Catherine Malfitano, A view from the bridge, d'après la pièce d'Arthur Miller, créé en 1999 à Chicago et présenté au Metropolitan Opera en 2002, toujours avec Catherine Malfitano et enfin, The Wedding, créé en 2004 à Chicago, d'après le film de Robert Altman, mis en scène de nouveau par le cinéaste, avec la participation de... Catherine Malfitano. Mais que faisait donc alors Placido Domingo ? [CR]

Les malheurs des théâtres lyriques

D'habitude, la rentrée n'est pas drôle mais cette année, on atteint des sommets de morosité. Les théâtres lyriques n'échappent pas à la règle. Pris à la gorge avec un déficit accumulé de 1,5 million de dollars, l'Opéra de Montréal se voit forcé d'annuler la production de Oedipux Rex prévue en février 2006. Il devrait ainsi économiser 700 000 $ et vraisemblablement finir la saison 2005-2006 avec un budget équilibré. Un appel à l'aide aux gouvernements et aux entreprises est tout de même lancé. "Si on ne nous donne pas les moyens, l'Opéra de Montréal n'aura plus la même envergure que les saisons précédentes" déclare alarmiste le président du conseil d'administration André Laurin. On croise les doigts en attendant la rencontre avec le ministre du Patrimoine canadien qui pourrait accorder une aide financière ponctuelle. A Lausanne, la municipalité continue de se déchirer sur le montant de la facture nécessaire à la transformation de la cage de scène (lire la brève du 20 février dernier). L'ouragan Katrina, enfin, a eu raison de la saison lyrique de La Nouvelle Orléans. L'entrepôt où la compagnie stocke ses costumes est sous les eaux et l'état du Théâtre Mahalia Jackson inconnu. Dans ces conditions, Les Noces de Figaro et Otello ne seront pas représentés en octobre et novembre comme prévu. Il faut dire que la tempête qui ouvre le premier acte de l'opéra de Verdi n'aurait peut-être pas été du meilleur goût. [CR]


03/09/05

En attendant Gozo

Peuplée de 20.000 habitants, Gozo est la deuxième île de l'archipel de Malte. Malgré une population limitée à 5.000 âmes, sa capitale, Victoria, est animée par la concurrence lyrique effrénée de deux théâtres rivaux, situés en face l'un de l'autre dans la rue principale. Côté sud, l'Astra, financé par la Société Philarmonique La Stella ; côté nord, l'Aurora soutenu par la Société Philarmonique Leone; chaque théâtre étant sponsorisé par des familles rivales : un duel qui dure depuis près de cent ans ! Grâce à une subtile alternance, la saison gozitaine s'étend sur 12 mois : ouverture en novembre au Teatru Aurora ; clôture de saison en octobre au Teatru Stella (chaque salle ne proposant d'ailleurs qu'une seule et unique représentation annuelle). Cette année, l'Astra semble avoir marqué un point décisif. La Bohème, programmée avec la gloire maltaise Joseph Calleja, affiche complet depuis plusieurs mois, et le Teatru Astra a même doublé le nombre de ses représentations annuelles ! La liste d'attente est ouverte pour les 27 et 29 octobre prochains. [PC]

Au fond du temple saint...

Tosca à Rome, en temps et en décors réel, La Traviata agonisant sur l'Ile Saint-Louis, Aïda au sommet des pyramides ou Turandot dans la Cité Interdite, l'histoire est connue. Il s'agit plutôt de trouver des sujets qui la renouvelle. A défaut de Carmen dans les arènes de Seville, Zurga et Nadir, les pêcheurs de perle, viennent d'unir leur voix à proximité de leur patrie natale, le Sri Lanka. L'opéra de Georges Bizet a été représenté la semaine dernière à New Delhi, pour la première fois depuis sa création au coeur du monde qu'il dépeint. "Vous êtes alors obligé d'être un peu plus authentique qu'à l'habitude" déclare Francis Wacziarg, le père de Neemrana Music Foundation, l'institution à l'origine de ce projet. Fondée en 2004, financée entre autres par l'ambassade de France et le gouvernement de Delhi, elle vise à promouvoir en Inde la musique occidentale et plus particulièrement l'opéra. Francis Wacziarg, français d'origine mais indien depuis 35 ans, ne compte pas s'arrêter en si bon chemin. Il espère un jour la création d'une scène lyrique nationale dans le pays de Gandhi. Il avait en 2002 à New Delhi et en 2003 à Bombay monté avec succès Le fakir de Benares de Leo Manuel. A quand Lakmé ? [CR]

Le nouveau café viennois

En voilà une bonne idée. L'opéra de Vienne prévoit d'ouvrir prochainement un café et un musée en ses murs. Le premier désaltérera à compter du mois d'octobre prochain, le second, lui, attendra novembre pour accueillir des visiteurs. Son ouverture coïncidera ainsi avec le cinquantenaire de la reconstruction de l'édifice, anniversaire pour lequel est prévu une grande soirée de gala (lire la brève du 25 novembre 2004. Le directeur Ioan Holender espère de cette façon attirer un nouveau public. Pourquoi pas ? Une initiative similaire serait la bienvenue à Paris où les temples de l'art lyrique, les Palais Garnier et Ott surtout, ne brillent pas par leur hospitalité. M. Mortier, à vous de jouer ! [CR]

Les Galas à Washington

L'opéra de Vienne n'est pas le seul à fêter son cinquantenaire (lire ci-dessus), celui de Washington soufflera ses 50 bougies l'année prochaine. Pour l'occasion, une grande soirée réunira les plus grands chanteurs d'hier, d'aujourd'hui et de demain : Juan Diego Flórez, Denyce Graves, Salvatore Licitra, Anna Netrebko, Samuel Ramey et Plácido Domingo (encore lui !). Auparavant, le "golden gala" du 19 mars 2006 aura vu défiler Carlos Alvarez, Elizabeth Futral, Paul Groves, etc. Le programme comprendra aussi la création d'un opéra satirique signé Marvin Hamlisch et Sheldon Harnick, deux compositeurs de Broadway, auquel participera une diva du music-hall, Kristin Chenoweth, et... Placido Domingo (toujours lui !). [CR]

Placido Domingo l'ubiquiste

Oui, Placido Domingo n'a jamais été aussi présent. Les mélomanes allergiques à l'infatigable ténor prendront leur mal en patience car, outre les galas à Washington (lire ci-dessus), la sortie prochaine de l'enregistrement de Tristan et Isolde, qualifié d'ores et déjà d'historique, le chanteur espagnol entonnera l'hymne national américain et autres "God Bless America" le 5 septembre à l'occasion de la finale du championnat national de baseball. Le lendemain, il troquera le ballon contre le club de golf lors du second tournoi annuel à Leesburg en Virginie. L'événement a été baptisé pour l'occasion "Domingo cup ". Les amateurs peuvent toujours s'inscrire sur le site de l'Opéra de Washington. Les moins sportifs se rattraperont le 24 septembre lors d'une soirée intitulé "Trilogy" qui verra, comme au bon vieux temps, se succéder sans souci dramatique le deuxième acte de Fedora, le quatrième d'Otello et le troisième de The Merry Widow. Christiane Noll, une soprano venue de Broadway, fera alors ses premiers pas sur une scène d'opéra. Son prince charmant de Danilo sera interprété par... Placido Domingo, évidemment. [CR


Pan de Marc Monnet
à l'Opéra du Rhin
Brèves du 28/09/05

Guillaume Matarere
Brèves du 24/09/05

Karine Deshayes,
Cnedrillon à Bordeaux
Brèves du 18/09/05

Arnold Weinstein (à gauche)
(aux côtés de William Bolcom)
Brèves du 07/09/05

Brèves du 03/09/2005

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