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2007
Décembre
2006
|
28/02/07
Gérard Mortier : à nous deux New York !
Gérard
Mortier est sur le point de prendre la tête du New York City Opera,
seconde maison lyrique de la Grosse Pomme, aux programmations
généralement intéressantes et aux distributions pleines de jeunes
talents. Notre soulagement de le voir quitter l'Opéra de Paris est tel
que nous ne pouvons que lui souhaiter bon courage et bonne chance dans
ses (probables) nouvelles fonctions. Nous nous permettrons de souhaiter
également beaucoup de courage et de patience à nos amis New Yorkais.
Good luck, guys ! [SF]
Joyeux anniiiiiversaaiiiiire, Régine !
Le 24 février dernier, Régine Crespin a
fêté ses 80 ans. On ne révèle pas
l'âge des dames, surtout quand ce sont de grandes dames. Mais on
ne résiste pas non plus au plaisir de joindre notre voix
à la chorale des louanges et des mercis qui ont
résonné à cette occasion. Son autobiographie
L'Amour et la Vie d'une Femme raconte dans le détail - parfois
cru - les avanies d'une carrière brillantissime et les douleurs
d'une vie souvent cruelle. Bon anniversaire, Madame. [SF]
Manon olé-olé
C'est en guêpière et en bas-résille
qu'Anna Netrebko apparaîtra ce mois de mars sur la scène
de l'Opéra de Vienne dans la Manon Lescaut de Puccini. A ses
côtés un Roberto Alagna qui a fait une croix sur San Remo.
Les photos publiées par la presse italienne laissent
apparaître la nature généreuse d'Anna sans donner
une idée précise de ce que cela peut donner vocalement.
Il est vrai que c'est totalement secondaire. [SF]
Holender raccroche
A 71 ans, Ioan Holender, le très puissant patron de
l'Opéra de Vienne, vient d'annoncer qu'il ne briguerait pas un
autre mandat. Son mandat actuel expire en 2010. A la tête de
l'Opéra de Vienne depuis 1992, Holender a permis
l'éclosion de talents lyriques aujourd'hui au firmament des
stars internationales - notamment Natalie Dessay - et a maintenu le
Staatsoper parmi les toutes premières maisons mondiales. Il
estime toutefois n'avoir plus les moyens financiers de maintenir la
qualité de ses programmations, et se retirera digne et fier
à 75 ans. On parle, pour lui succéder, de Neil Shicoff,
de Thomas Hampson, de Gérard Mortier mais aussi de Pierre Audi,
Nicolas Joël, Placido Domingo. On a également entendu citer
les noms de Daniel Harding, Franz Welser-Möst, Riccardo Muti,
Michael Schade. Toutefois, le candidat le plus plausible reste
André Rieu, pour services rendus à la culture viennoise
dans le monde entier. [SF]
12/02/07
De Marie-Antoinette à Manon Lescaut : Coppola rococo
France d'Ancien Régime, affolants froufrous,
libertinage éhonté : ce fut récemment la recette
de la Marie-Antoinette de Sofia Coppola. Ingrédients que la
metteuse en scène américaine jettera dans la vaste
marmite de l'Opéra de Montpellier pour une Manon Lescaut de
Puccini prévue au cours de la saison 2009-2010. En Manon, il
serait question de Scarlett Johansson, mais son agent n'a pas
confirmé. Pour incarner Des Grieux, la rumeur parle de Roberto
Alagna et seules les méchantes langues prédisent qu'il
saisira l'occasion pour faire son cinéma.
06/02/07
Marius Alagna et Fanny Angela à Marseille en septembre 2007
Marseille l'hebdo consacre deux pages à
l'évènement attendu du 4 au 16 septembre prochain : la
création à l'opéra de "Marius et Fanny"
adapté de l'oeuvre de Marcel Pagnol avec dans les rôles
titres M. et Mme Alagna et, pour compléter la distribution,
Jean-Philippe Lafont, Marc Barrard et Eric Huchet. Tout ce petit monde
sera placé sous la direction de Jacques Lacombe, actuellement
à l'affiche dans la cité phocéenne dans Colombe et
mis en scène par Jean-Noël Grinda. Formidable ! Sans doute.
En se plongeant dans l'article, naît toutefois
l'inquiétude : la musique sera de Vladimir Cosma. Violoniste,
chef d'orchestre, il a travaillé avec Nadia Boulanger. Mais il a
aussi composé la musique de La boum ou de Diva. Extrait
d'interview (vérification faite, le numéro dudit hebdo
n'est pas daté du 1er avril): "L'opéra, c'est le
musée musical du passé. On y va comme on va au Louvre. Le
film, c'est l'opéra d'aujourd'hui... Mais c'est un opéra
en conserve. Une fois montré, c'est terminé. Moi, je
voulais une oeuvre vivante, à jouer en direct." A la question "A
quoi ressemblera cet opéra ?" il répond : "Je l'ai
écrit avec une totale sincérité. Je n'ai pas
changé mon style musical (OHHHH). J'ai surtout essayé de
faire chanter les chanteurs" (AHHHH). Et de donner satisfaction
à quelques demandes d'Angela : "Elle est venue me voir, me
demander des modifications de détails. Demandes toujours
intelligentes, que j'ai acceptées. Par exemple, elle souhaite
que ses airs aient une fin de scène, pour qu'elle puisse
effectuer une vraie sortie. J'avais pensé au contraire qu'il
n'en fallait pas, pour assurer la continuité de l'histoire. j'ai
écrit les deux versions... On verra aux
répétitions". On parie ?
Enfin, un conseil au bouillant public marseillais : si vous voulez faire la une des JT... sifflez un peu pour voir.
31/01/07
Kiri is shocking
Alors qu’elle s’apprêtait à donner trois concerts à Sydney et Melbourne avec le rocker John Farnham,
Kiri Te Kanawa a décidé d’annuler. Motif de ce
revirement soudain : la soprano néo-zélandaise a
découvert que lors d’une performance du chanteur, une
culotte avait été lancée sur la scène,
geste « absolument épouvantable »
immortalisé pour le DVD par une caméra frivole. A voir
les photos de son site, notre homme ne doit pourtant pas drainer le
même public que les Red Hot Chili Pepers, Robin Williams ou
Justin Timberlake… Much ado about nothing ?
L’organisateur de la manifestation, Leading Edge Events, prend
les choses très au sérieux et réclame à la
diva 1.55 million de dollars de dommages et intérêts pour
rupture de contrat. C’est cher payé pour un caprice de
star, mais la sauvegarde du bon goût n’a pas de prix me
rétorqueront les dames patronnesses. Entre nous, Montserrat
Caballé aurait-elle lâché Freddie Mercury pour un
boxer jeté par un fan enamouré ? Nous
l’imaginons plutôt partir d’un grand éclat de
rire… [BS]
Le sanglot des anges
Les anges eux-mêmes ont du mal à s'en remettre, si l'on en
croit le titre de la série que réalise Jacques Otmezguine
pour France 2 : "le sanglot des anges". Il s'agit d'un thriller
familial autour de l'opéra dans lequel Ruggero Raimondi,
à rebours de sa nature vocale, incarne un ténor. Carlo -
c'est le nom du personnage - mène de front une carrière
prestigieuse et l’enseignement du chant du côté
d’Aix-en- Provence jusqu’à ce qu’un copain
d’enfance apparaisse et que sa femme –
interprétée par Marthe Keller – disparaisse.
« Du polar, de l’aventure, de l’amour, du romantisme
» explique Jacques Otmezguine dans l’édition du 31
janvier du Figaro, pour un budget de 10 millions d’euros dont 60
000 dévolus à l’enregistrement des scènes
d’opéra avec une centaine de musiciens. « Faire
l’acteur, c’est une folie que je m’accorde de temps
en temps », déclare Ruggero Raimondi dans le même
article. De là à changer de tessiture… [CR]
25/01/07
Mozart au cœur du Reine Elisabeth 2008
Le prestigieux Concours
International Reine Elisabeth fait peu neuve et change surtout de
rythme. Ainsi, le cycle de quatre ans est ramené à trois.
Le calendrier des prochaines sessions est donc le suivant :
2007 : piano ; 2008 : chant et 2009 : violon.
Les concours de composition sont programmés en décembre
2006, décembre 2008 et décembre 2009. Première
nouveauté, de taille : les candidats devront soumettre un DVD
récent – enregistré après le 1er janvier
2007 pour les chanteurs – qui sera visionné lors
d’une présélection à huit clos par un jury
international. Cette nouvelle disposition devrait épargner au
public les mauvaises surprises que lui avait notamment
réservées la dernière édition
dévolue au chant. Sur cet enregistrement, les artistes lyriques
devront présenter une œuvre de Mozart et deux
pièces au choix, d’époques et de langues
différentes. Le divin Wolfgang sera à nouveau un passage
obligé pour les demi-finalistes, tenus de programmer un air de
son cru. Heureusement, du moins pour les amateurs
d’éclectisme, ils peuvent interpréter au maximum
deux œuvres du même compositeur. Autre changement
substantiel : les candidats ne devront plus se produire avec un
orchestre baroque à diapason spécifique, mais ils
pourront toujours présenter des œuvres de la
période baroque avec accompagnement de piano lors des
épreuves éliminatoires ou lors de la finale (diapason
440), avec l’Orchestre Symphonique de la Monnaie qui sera
placé sous la conduite de Kazushi Ono. Est-ce une
régression, une mesure dissuasive ? Rien n’est moins
sûr, car les organisateurs admettent certains aménagements
du programme pour les contre-ténors – sous réserve
d’acceptation par la commission artistique. Celle-ci pourra
également autoriser un candidat à chanter certaines
œuvres contemporaines avec partition. Dans la même optique,
mais plus surprenant, les candidats pourront également inscrire
à leur programme une de leurs compositions – croisons les
doigts pour ne pas devoir nous boucher les oreilles ! Blague
à part, l’ouverture à la pluralité des
répertoires semble une préoccupation majeure du Reine
Elisabeth qui maintient aussi, dès la première
épreuve, la diversité des genres : air
d’opéra, oratorio, lieder ou mélodie doivent
figurer au programme des candidats. Cette exigence ne fera sans doute
jamais l’unanimité, mais elle forge aussi la
spécificité du concours de chant dans la multitude des
compétitions organisées à travers le monde. La
prochaine édition se tiendra au Conservatoire royal
(éliminatoires) et au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles du 8 au
24 mai 2008. [BS]
10/01/07
Inceste et trahison
L’infatigable Alan Curtis poursuit sa réhabilitation des ouvrages méconnus du Caro Sassone avec Il Floridante,
son 13ème opéra. Celui-ci n’est pour
l’instant disponible que dans une assez pâle version
captée en live au
festival de Göttingen (Harmonia Mundi). Le chef américain a
opéré un retour aux sources en enregistrant la version
originale qui avait été modifiée à la
dernière minute lors de la création, en raison d’un
changement de distribution, et qui vient d’être
éditée. Au plateau léger que dirigeait Nicholas
McGegan en 1990 (Minter, Markert, Farkas, Zadori) succède un
cast nettement plus prometteur avec dans les premiers rôles Joyce Di Donato, Marijana Mijanović et Roberta Invernizzi.
La romancière espagnole Donna Leon, dont Alan Curtis ne sait
décidément plus se passer – mais où est donc
passée Simone Kermes, la glaciale colorature qui complète
habituellement le trio ? – promet un cocktail de violence,
de luxure, d’inceste, de jalousie et de trahison… Mais
n’est-ce pas la recette des meilleurs (soap)-operas ?
Hollywood n’a rien inventé, mais cela, vous le saviez.
Sortie officielle chez DG en février 2007. [BS]
08/01/07
Depardieu dans Vivaldi
La rumeur courrait depuis longtemps, c’est
maintenant une certitude : l’ogre du cinéma
français tiendra bien le second rôle masculin dans le
biopic que Boris Damast, dont ce n’est que le deuxième
film (Pro and Cons n’est pas sorti en Europe), va consacrer au maître vénitien. Il y aura pour partenaire Joseph Fiennes (Shakespeare in love) dans le rôle-titre, mais également Malcom McDowell (Orange Mécanique)
et Jacqueline Bisset. Le moins qu’on puisse dire c’est que
la production austro américaine distille les infos au
compte-goutte. Le journaliste Steven Freedman aurait consacré
vingt années de recherches [sic] aux relations de Vivaldi avec
ses protégées de l’Ospedale della Pietà,
orphelines ou fruits d’unions morganatiques, et le film se
concentrera sur sa jeunesse et son ascension fulgurante. Si nous avons
conservé peu de portraits du prêtre roux, les commentaires
de ses contemporains ne sont guère flatteurs et le choix de
Joseph Fiennes a de quoi étonner : son regard de braise et
sa dégaine sensuelle laissent augurer une version très
romancée, sinon frivole, de la vie du compositeur auquel le
scénario risque bien de prêter quelques liaisons
dangereuses… Mais abordera-t-il également les
débuts de Vivaldi à l’opéra, en 1713-4 (Ottone in villa, Orlando finto pazzo) ?
Rien n’a encore filtré… Pour sa part, Depardieu
incarnera un aristocrate millionnaire au comportement
particulièrement détestable – le Méchant de
l’histoire ? L’amant odieux d’une courtisane
contrainte d’abandonner son enfant à la
Pietà ? Un obstacle sur la route de Vivaldi ? Les
questions fusent ! Il nous faudra attendre l’été
pour en savoir plus. [BS]
Bollywood au Châtelet en 2008
Décidément, La programmation de Jean-Luc
Choplin au Théâtre du Châtelet n'a pas fini de
surprendre. Après un "Chanteur de Mexico"
en forme de pétard mouillé et sonorisé,
après un Candide, également sonorisé, dont la mise
en scène inventive de Robert Carsen ne rattrape pas le
désordre et les longueurs, on annonce en 2008 la venue du
réalisateur indien Sanjay Leela Bhansali. L’un de ses
derniers films, "Devda
- l’histoire de Roméo et Juliette à la sauce
Bollywood - aurait convaincu les français de faire appel
à ses talents. « Je suis très nerveux. Il
s’agit d’une production somptueuse avec une distribution
éblouissante » déclare le réalisateur. On
n’en saura pas plus ; le projet reste mystérieux. On parle
d’un opéra réalisé à partir
d’un ouvrage littéraire français des années
20 dont on ne connaît pas le nom. Le compositeur est lui aussi,
pour le moment, inconnu. Seule certitude, Bhansali sera à Paris
dès janvier 2008 pour plancher sur la mise en scène. La
création est prévue, trois mois après, en mars.
[CR]
28/12/2006
Roberto Alagna : La vérité est dans « Chi »
Notre Roberto national a offert à
« Chi » (le « Gala »
italien) une longue interview expliquant successivement :
qu’il a été victime d’un complot, que Lissner
aussi, que de toute façon il était malade et qu’il
a un mot de son docteur, que sa femme était maintenant
menacée pour La Traviata de juillet, que son public
n’avait pas pu avoir de places, toutes préemptées
par ses ennemis… Même le brave journaliste de Chi
semble s’y perdre un peu. Heureusement, l’article est
orné de fort belles photos montrant le couple Alagna au bord du
lac du bois de Boulogne, chemises blanches et jeans, poses
ébouriffantes (elle sur son dos, lui sa main sur son sein,etc.)
où Madame prend les airs de José Garcia singeant Cindy
Crawford. Au passage, le lecteur apprend que Roberto sera
présent au Festival de San Remo – sorte de radio-crochet
où de jeunes recrues façon Star Ac’ se font
connaître avec la caution de quelques vedettes sur le retour
parmi les fleurs criardes, sous des sunlights violets et roses (la
presse italienne parle de « festival poubelle »
et les stars de la chanson italienne ont désormais refusé
d’y paraître), le tout sous la houlette du directeur
artistique, l’ineffable Pippo Baudo. Pagliaccio son ? [HM]
27/12/2006
Cure de Volvic pour Véronique Gens
Son enregistrement des Chants d'Auvergne,
en compagnie de Jean-Claude Casadesus, figure en tête des
meilleures ventes mondiales 2005 de disque classique Naxos. Forte de ce
succès, Véronique Gens renoue avec l'univers de Joseph
Canteloube le 5 janvier 2007 à Lille (http://www.onlille.com/home.html). Elle interprétera sous la direction de Sergio Baudo des oeuvres plus rares du compositeur, notamment les neuf chants d'Auvergne qui ne figurent pas sur le fameux enregistrement, six Chants de France et le Triptyque,
trois mélodies dont l'harmonie, avec sa modalité à
la française et son chromatisme wagnérien,
s'apparenterait à celle d'Ernest Chausson. Un excellent
remède aux méfaits du champagne de supermarché
dont aurait abusé la soprano française à
l'occasion des fêtes, si l'on en croit le compte-rendu de sa Veuve joyeuse à Lyon. [CR]
2007, année Mireille Delunsch
Pas de répit pour Mireille Delunsch. Les fureurs
d'Electra dans Idoménée à l'Opéra de Paris
sont à peine apaisées que déjà la soprano
française retrouve les planches du Grand Théâtre de
Bordeaux. Elle interprètera du 16 au 21 janvier La mort de Cléopâtre, une cantate d'Hector Berlioz, couplée avec La voix humaine
de Francis Poulenc. Mieux encore, elle signera pour l'occasion sa
première mise en scène. Il s'agira aussi d'un
baptème pour Kwamé Ryan, le nouveau directeur musical et
artistique de l'ONBA (à partir du 1er septembre 2007) qui
dirigera ainsi sa première production lyrique à Bordeaux.
Une fois explorés les tourments amoureux de
l'héroïne de Jean Cocteau, l'infatigable Mireille
retrouvera l'Opéra de Paris pour Louise et Elsa dans Lohengrin, rôle qu'elle a créa à Bordeaux il y a quelques années. La boucle est bouclée ! [CR]
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John Farnham
brève du 31/01/07
Joyce Di Donato
brève du 10/01/07
Joseph Fiennes
brève du 08/01/07
Mireille Delunsch
© Aude Boissaye
Brève du 27/12/06
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