Forum Opéra
LE MAGAZINE DE L'OPÉRA ET DU MONDE LYRIQUE

Les brèves... 




Janvier 2007

Décembre
Novembre
2006

 

08/01/07

Depardieu dans Vivaldi

La rumeur courrait depuis longtemps, c’est maintenant une certitude : l’ogre du cinéma français tiendra bien le second rôle masculin dans le biopic que Boris Damast, dont ce n’est que le deuxième film (Pro and Cons n’est pas sorti en Europe), va consacrer au maître vénitien. Il y aura pour partenaire Joseph Fiennes (Shakespeare in love) dans le rôle-titre, mais également Malcom McDowell (Orange Mécanique) et Jacqueline Bisset. Le moins qu’on puisse dire c’est que la production austro américaine distille les infos au compte-goutte. Le journaliste Steven Freedman aurait consacré vingt années de recherches [sic] aux relations de Vivaldi avec ses protégées de l’Ospedale della Pietà, orphelines ou fruits d’unions morganatiques, et le film se concentrera sur sa jeunesse et son ascension fulgurante. Si nous avons conservé peu de portraits du prêtre roux, les commentaires de ses contemporains ne sont guère flatteurs et le choix de Joseph Fiennes a de quoi étonner : son regard de braise et sa dégaine sensuelle laissent augurer une version très romancée, sinon frivole, de la vie du compositeur auquel le scénario risque bien de prêter quelques liaisons dangereuses… Mais abordera-t-il également les débuts de Vivaldi à l’opéra, en 1713-4 (Ottone in villa, Orlando finto pazzo) ? Rien n’a encore filtré… Pour sa part, Depardieu incarnera un aristocrate millionnaire au comportement particulièrement détestable – le Méchant de l’histoire ? L’amant odieux d’une courtisane contrainte d’abandonner son enfant à la Pietà ? Un obstacle sur la route de Vivaldi ? Les questions fusent ! Il nous faudra attendre l’été pour en savoir plus. [BS]

Bollywood au Châtelet en 2008

Décidément, La programmation de Jean-Luc Choplin au Théâtre du Châtelet n'a pas fini de surprendre. Après un "Chanteur de Mexico" en forme de pétard mouillé et sonorisé, après un Candide, également sonorisé, dont la mise en scène inventive de Robert Carsen ne rattrape pas le désordre et les longueurs, on annonce en 2008 la venue du réalisateur indien Sanjay Leela Bhansali. L’un de ses derniers films, "Devda - l’histoire de Roméo et Juliette à la sauce Bollywood - aurait convaincu les français de faire appel à ses talents. « Je suis très nerveux. Il s’agit d’une production somptueuse avec une distribution éblouissante » déclare le réalisateur. On n’en saura pas plus ; le projet reste mystérieux. On parle d’un opéra réalisé à partir d’un ouvrage littéraire français des années 20 dont on ne connaît pas le nom. Le compositeur est lui aussi, pour le moment, inconnu. Seule certitude, Bhansali sera à Paris dès janvier 2008 pour plancher sur la mise en scène. La création est prévue, trois mois après, en mars. [CR]

28/12/2006

Roberto Alagna : La vérité est dans « Chi »

Notre Roberto national a offert à « Chi » (le « Gala » italien) une longue interview expliquant successivement : qu’il a été victime d’un complot, que Lissner aussi, que de toute façon il était malade et qu’il a un mot de son docteur, que sa femme était maintenant menacée pour La Traviata de juillet, que son public n’avait pas pu avoir de places, toutes préemptées par ses ennemis… Même le brave journaliste de Chi semble s’y perdre un peu. Heureusement, l’article est orné de fort belles photos montrant le couple Alagna au bord du lac du bois de Boulogne, chemises blanches et jeans, poses ébouriffantes (elle sur son dos, lui sa main sur son sein,etc.) où Madame prend les airs de José Garcia singeant Cindy Crawford. Au passage, le lecteur apprend que Roberto sera présent au Festival de San Remo – sorte de radio-crochet où de jeunes recrues façon Star Ac’ se font connaître avec la caution de quelques vedettes sur le retour parmi les fleurs criardes, sous des sunlights violets et roses (la presse italienne parle de « festival poubelle » et les stars de la chanson italienne ont désormais refusé d’y paraître), le tout sous la houlette du directeur artistique, l’ineffable Pippo Baudo. Pagliaccio son ? [HM]

27/12/2006

Cure de Volvic pour Véronique Gens

Son enregistrement des Chants d'Auvergne, en compagnie de Jean-Claude Casadesus,  figure en tête des meilleures ventes mondiales 2005 de disque classique Naxos. Forte de ce succès, Véronique Gens renoue avec l'univers de Joseph Canteloube le 5 janvier 2007 à Lille (http://www.onlille.com/home.html). Elle interprétera sous la direction de Sergio Baudo des oeuvres plus rares du compositeur, notamment les neuf chants d'Auvergne qui ne figurent pas sur le fameux enregistrement, six Chants de France et le Triptyque, trois mélodies dont l'harmonie, avec sa modalité à la française et son chromatisme wagnérien, s'apparenterait à celle d'Ernest Chausson. Un excellent remède aux méfaits du champagne de supermarché dont aurait abusé la soprano française à l'occasion des fêtes, si l'on en croit le compte-rendu de sa Veuve joyeuse à Lyon. [CR]

2007, année Mireille Delunsch

Pas de répit pour Mireille Delunsch. Les fureurs d'Electra dans Idoménée à l'Opéra de Paris sont à peine apaisées que déjà la soprano française retrouve les planches du Grand Théâtre de Bordeaux. Elle interprètera du 16 au 21 janvier La mort de Cléopâtre, une cantate d'Hector Berlioz, couplée avec La voix humaine de Francis Poulenc. Mieux encore, elle signera pour l'occasion sa première mise en scène. Il s'agira aussi d'un baptème pour Kwamé Ryan, le nouveau directeur musical et artistique de l'ONBA (à partir du 1er septembre 2007) qui dirigera ainsi sa première production lyrique à Bordeaux. Une fois explorés les tourments amoureux de l'héroïne de Jean Cocteau, l'infatigable Mireille retrouvera l'Opéra de Paris pour Louise et Elsa dans Lohengrin, rôle qu'elle a créa à Bordeaux il y a quelques années. La boucle est bouclée ! [CR]

21/12/2006

Le retour de Chris Merritt à Pesaro

La publication de l'avant-programme du festival Rossini de Pesaro a surpris jusqu'aux plus inconditionnels du ténor américain. Annoncé dans la distribution d'Otello, Chris Merritt allait-il reprendre le rôle qui fit sa gloire en ces mêmes lieux en 1988 et 1991 ? Plus de quinze années après ses soirées électriques, c'est en fait le jeune Giuseppe Filianoti qui endossera les habits du maure de Venise aux côtés du Roderigo de Juan Diego Florez (succèdant lui à Rockwell Blake et William Matteuzzi). Chris Merritt incarnera quant à lui le rôle moins exigeant vocalement de Iago. Un beau pari néanmoins, après dix ans passés loin du belcanto romantique : le public italien, plutôt remonté en ce moment, saura-t-il l'apprécier ? [PC]

20/12/2006

N'éteignez pas vos téléphones portables !

Objets de la fureur du public et des musiciens, les téléphones portables attendaient leur réhabilitation. C’est chose faite avec la création par le Sinfonietta de Chicago du premier « Concertino for Cellular Phones and Symphony Orchestra » de David N. Baker en octobre dernier.

Pour l’occasion, les membres du public ont été invités à allumer leur portable et à déclencher les sonneries selon les indications de la partition. Pour un vrai effet stéréophonique, les spectateurs du balcon et ceux de l’orchestre obéissaient chacun à des signaux lumineux distincts déclenchés par le chef d’orchestre.
 
Il n’y a pas de vrai concerto sans soliste : 4 mobiles amplifiés étaient donc installés aux côtés des musiciens de l’orchestre symphonique. Les mobiles ont entamé un pot-pourri des grands succès de la téléphonie mobile, tandis que l’orchestre se concentrait sur un arrangement issu de Strauss, Bartok, Brahms et Rimsky-Korsakov.
 
La répétition générale s’est révélée chaotique, les « cellphonistes » amateurs ayant beaucoup de mal à respecter les départs et, surtout, à s’arrêter à temps. Grâce à la motivation des spectateurs, dont certains s’entraînaient encore au début du concert, la première a été un franc succès.
 
On aura toutefois regretté une certaine lassitude des spectateurs-musiciens vers la fin du morceau ;  il faut dire qu’à ce stade les hautbois et les flûtes parodiaient les sonneries classiques de téléphones portables tandis que certains téléphones s’élançaient bravement dans l’ouverture de Guillaume Tell. Il y a de quoi déstabiliser son Nokia.
 
Ravi de l’expérience, le compositeur s’est déclaré prêt à écrire une pièce pour chasses d’eau si on le lui demandait. [PC]

18/12/2006

Covent Garden dévoile sa duchesse de Crackentorp


C’est finalement Dawn French qui assurera la brève apparition de la duchesse de Crackentorp aux côtés de Natalie Dessay et Juan Diego Florez pour la nouvelle « Fille du régiment » de Covent Garden.

L’actrice et auteur britannique est une des stars de la télévision anglaise pour laquelle elle a jouée, écrit ou produit un nombre incroyable de séries comiques, notamment avec sa partenaire Jennifer Saunders. Elle est notamment coauteur avec celle-ci du célèbre « Absolutely Fabulous » dans lequel Jennifer Saunders incarne une cinquantenaire particulièrement déjantée.
 
La nouvelle réjouira sans doute le public anglais, mais laissera sur leur faim tous ceux qui auraient souhaité retrouver une grande dame du chant pour un dernier hommage. [PC]

16/12/2006

Oswald Sallaberger, un chef à la mer

Directeur musical de l’Opéra de Rouen depuis 8 ans, Oswald Sallaberger poursuit son exploration du répertoire wagnérien. Après "Tristan et Isolde" en 2004, il a choisi de diriger en 2007 /Le Vaisseau Fantôme/ dans une version mise en espace par Alain Garichot, avec Manon Feubel et Matthew Best dans les rôles principaux, les 4 et 6 février à Rouen, le 8 au Havre et le 10 à la Salle Pleyel à Paris. L’absence de mise en scène devrait être compensée par une utilisation originale de la lumière qui transformera l’orchestre en navire. Le chef autrichien déplore qu’aujourd’hui la taille démesurée des salles de concert oblige les chanteurs à remplir l’espace au détriment de la diction et de la beauté du chant. Sans oublier de forger le son, il essaiera alors de donner au texte la place qui lui revient car selon lui, « c’est le mot qui crée l’étincelle ». De là à mettre le feu au bateau, il n’y qu’un pas qu’Oswald Sallaberger pourrait bien franchir, lui qui déclare, au sujet de l’exécution musicale, que « la qualité n’est pas un luxe mais un devoir ». [CR]

Les bonnes occases de Présences 2007

Rendez-vous des amateurs de musique contemporaine depuis 1991, le festival _ Présences _  a choisi, pour sa dix-septième édition, du 9 février au 4 mars 2007, de braquer les projecteurs sur Thomas Adès chef d’orchestre, pianiste et compositeur, notamment de deux opéras "Powder her face" et "The Tempest". Le premier fut représenté à Nantes, le second à Strasbourg. L’un et l’autre attendent encore d’être donnés à Paris. A défaut, il sera possible lors du festival de découvrir deux créations lyriques, l’une mondiale, l’autre française, de Gérald Barry, musicien irlandais que Thomas Adès admire et défend depuis des années : "La plus forte", opéra en un acte sur un texte d'August Strindberg (le 9 février à 20h00) et "The Triumph of Beauty and Deceit", opéra en deux actes sur un livret de Meredith Oakes (le 24 février à 18h00). L’entrée étant libre dans la limite des places disponibles, les lyricomanes parisiens ne laisseront pas passer cette occasion d’élargir leur répertoire à moindre coût. [CR]


11/12/2006

Roberto Alagna : «le 14, ritorno vincitor»

Lors d'une conférence de presse ce jour à l'Hôtel Savoia de Milan, Roberto Alagna a expliqué son geste d'hier soir (il avait quitté brusquement la scène à l'issue de son Céleste Aida hué par une partie de la salle, NDLR). Il a declaré avoir été heurté depuis le début des représentations scaligères, le 7 décembre, par l'hostilité manifeste de la presse et d'une partie du public. «Je suis un homme de chair et de sang, comme vous» a-t-il dit, «si on m'attaque, j'en suis blessé». Attaques dont la préméditation s'est signalée par le fait que certaines huées ont commencé au moment même où le tenor entamait son air ! «Si le public ne me veut pas, je n'ai pas de raisons de m'imposer à lui». Roberto Alagna est resté dans sa loge jusqu'à la fin du spectacle, mais aucune réassurance suffisante ne lui est venue pour qu'il reprenne. Se sentant en pleine forme et heureux de chanter à la Scala, Roberto assurera les autres représentations prévues - prochaine, le 14 - «à moins qu'on ne m'empêche d'entrer», a-t-il ajouté en riant. Espèrons que les membres du public auront à coeur de l'aider, le cas échéant, à forcer les portes ! [SF]

23/11/06


Le Grand Prix de l'Académie Charles Cros courronne Dame Joan

Pour sa 59ème édition, le palmarès de l’Académie Charles Cros rend compte de l’évolution de l’édition discographique actuelle : en matière de lyrique et de classique, le « grand répertoire » du XIXème siècle marque le pas devant des publications plus originales d’auteurs plus anciens.
 
Le prix de la meilleure soliste vocale revient ainsi à Véronique Gens pour son album « Tragédienne » dont Forum Opéra a déjà dit tout le bien qu’on pouvait en penser.
L’opéra et l’audiovisuel sont récompensés au travers de la captation des magnifiques « Paladins » du Châtelet. Plus ancien et plus rare encore, le « Vœu de Louis XIII » de Nicolas Formé, avec les pages et les chantres du Centre de Musique Baroque de Versailles, est distingué dans la catégorie musique ancienne.
Notons également la première intégrale de l’œuvre pour orgue de Buxtehude chez Bayard Musique.
 
Comme à son habitude, le palmarès est éclectique et original, aussi bien dans les musiques dites « classiques » donc, qu’en matière de jazz ou de variétés. On citera en particulier Liu Fang, jeune interprète de musique traditionnelle chinoise, confondante de délicatesse et de virtuosité.
 
On regrettera néanmoins une cérémonie longuette (plus de 2 heures pour moins de 20 lauréats), la plupart des intervenants ayant eu du mal à préparer un discours d’un minimum d’intérêt, sans parler d’un minimum d’effort vestimentaire.
 
La sortie d’une série de rééditions chez Universal nous vaut aussi le plaisir de retrouver Dame Joan et Richard Bonynge, venus recevoir un prix d’honneur pour leur carrière exceptionnelle. A 80 ans, Joan Sutherland est toujours aussi impressionnante et reste la diva qu’elle a toujours été. Quant à son jeunot de mari (76 ans), c’est toujours la distinction discrète incarnée. Après plus de cinquante ans de vie et de collaboration commune, Joan Sutherland et Richard Bonynge restent donc un modèle unique d’intégrité humaine et artistique. Un exemple qui nous parait bien loin de celui donné par certaines pseudos stars, créées à coup de marketing par leurs éditeurs. [PC]

08/11/06

Où sont les femmes ?

Vous lui trouvez un air de Rita Gorr ? Vous n’y êtes pas du tout ! Seule héroïne dans un univers exclusivement masculin, la diva serait en fait… un divo, un musico, oui, un castrat. Du moins, c’est ce que tente de nous prouver Albert Algoud au gré d’une impertinente et savoureuse biographie non autorisée de la plus célèbre cantatrice de l’histoire de la BD. Après Le Tournesol illustré ou Le Dupondt sans peine, ce tintinophile averti jette son dévolu sur la blonde Marguerite qui fait se hérisser les cheveux du capitaine Haddock. Né Fiorentino Casta, notre napolitain aurait sacrifié sa virilité pour sauver de la ruine un paternel miroitier. Quelques années plus tard, Bianca Castafiore rencontre Hergé à Bruxelles. Pour connaître la suite de son parcours rocambolesque, faites un saut chez votre libraire. Mireille Moons consacre une étude plus classique, mais non moins plaisante au rossignol milanais (n’en déplaise à Albert Algoud), à ses looks, à sa genèse et à sa psychologie, moins sommaire qu’il n’y paraît. Trente ans de la vie d’une femme de papier, rivale imaginaire d’une Callas et féministe à sa façon … 

(Albert ALGOUD, La Castafiore, biographie non autorisée. Editions Chiflet & CIE, 142 p. 
Mireille MOONS, Bianca Castafiore, la diva du vingtième siècle. Editions Moulinsart, 128 p.)

03/11/06

Alexandre le Grand à Londres


Ce n’est pas le titre d’un improbable péplum d’heroic fantasy, mais l’événement lyrique de cet automne dans la capitale britannique. En effet, pour son grand concert annuel consacré à une rareté de l’histoire lyrique, le bien nommé label OPERA RARA investira le 19 novembre prochain le London Coliseum où sera exhumé Alessandro nell’Indie d’Antonio Pacini. Créé à Naples en 1824, ce drame en trois actes raconte la campagne du légendaire conquérant en Inde, qui défit le roi Poro avant de s’enticher de la reine Cleofide. Le livret de Métastase fut auparavant la source des intrigues du Poro de Haendel et de la Cleofide de Hasse avant d’être mis en musique par Niccolo Piccini en 1758. “It is a vehicle for gorgeously over-the-top bravura singing as the characters confront, deceive, reproach and plead with each other” annonce OPERA RARA. L’affiche réunit Bruce Ford, Jennifer Larmore, Laura Claycomb, Dean Robinson et Mark Wilde, accompagnés par le LPO et le Geoffrey Mitchell Choir sous la conduite de David Parry. L’opéra aura été enregistré peu avant le concert, entre le 12 et le 17 novembre, et devrait sortir en septembre 2007. [BS]

Les derniers avatars du Messie

Encore un Messie ! Quelle mouche a piqué Harmonia Mundi ? La maison aixoise possède déjà à son catalogue deux gravures : l’une des plus hédonistes qui soient avec William Christie à la tête d’une distribution de haut vol (Schlick, Piau, Scholl, Padmore, Berg) et le Messie composite de Nicolas MacGegan, qui pioche allègrement dans les multiples versions adaptées par Haendel au gré des circonstances avec, en prime, une heure d’airs alternatifs. Or, voici que paraît une nouvelle lecture confiée cette fois à René Jacobs. Celui-ci propose en fait la version de 1750, avec deux altos, qu’il a d’ailleurs dirigée en concert fin 2005 au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles et au Théâtre des Champs-Élysées. Le soprano déficient de Kerstin Avemo jurait alors au sein d’un excellent plateau et l’on s’étonne de la retrouver au disque alors que la très bonne basse David Pittsinger est remplacée par Neil Davies. Les voies du Seigneur sont impénétrables… Les haendéliens seront sans doute plus attirés, sinon intrigués par le double album qui sort également ces jours-ci chez NAXOS. Ils y découvriront la première reconstitution moderne des concerts donnés en avril et mai 1751 par le compositeur qui eut alors recours à des voix de garçon non seulement pour le chœur, mais aussi pour les airs de soprano. En l’occurrence, les boyish trebles sont issus du prestigieux Choir of New College Oxford que dirige son chef attitré Edward Higginbottom. Trois jeunes chanteurs britanniques complètent le plateau : le contre-ténor Iestyn Davies, remarqué dans la récente Griselda de Vivaldi (NAIVE), le ténor Toby Spence (à découvrir dans une splendide version des Illuminations de Britten chez LINN) et la basse Eamon Davies. C’est l’Academy of Ancient Music qui assure la partie instrumentale. [BS]

Cherchez l’erreur…

Many voices est le titre du nouvel album de Steven Mercurio, chef d’orchestre et compositeur dont SONY propose un florilège de mélodies avec orchestre que distillent avec charme les sopranos Sumi Jo et Ana Maria Martinez, mais également Gino Quilico, Andrea Boccelli, Marcello Giordani et Rolando Villazon. Un nom détonne dans cette liste, mais sa présence surprend moins quand on se rappelle que Mercurio dirigeait un certain Trouvère publié en 2004 chez DECCA et sifflé par la critique… SONY ne prend, en revanche, aucun risque avec le dernier récital de Simon Keenlyside : Tales of Opera réunit une quinzaine d’airs de baryton au fil d’un répertoire éclectique où l’on n’attend pas forcément ce magnifique interprète (Mozart, Rossini, Bellini, Verdi, Massenet, Thomas, Cilea, Leoncavallo, Tchaikovsky, Wagner), accompagné par le Munchner Rundfunkorchester que conduit Ulf Schirmer. Ressuscitée cet été par Hervé Niquet puis Philippe Pierlot, la très belle Sémélé de Marin Marais revient déjà au disque, partiellement du moins en attendant une intégrale annoncée chez GLOSSA : le Montréal Baroque et Wieland Kuijken ont enregistré l’ouverture et les danses pour le label ATMA, lequel, rappelons-le, vient aussi de publier un disque Purcell de la soprano canadienne Karina Gauvin, inoubliable Alcina à la Cité de la Musique avec Christophe Rousset. Harmonia Mundi, enfin, met en boîte les Liebeslieder Walzes de Brahms avec Stella Doufexis, Werner Güra, Marlis Petersen et Konrad Janot. [BS]

Tubes de star chez VIRGIN

Les deux contre-ténors stars de VIRGIN reviennent en force ! David Daniels, tout d’abord, dans le Stabat Mater de Pergolesi où la frémissante Dorothea Röschmann – qui l’avait déjà enregistré il y a treize ans pour DORIAN – lui donne la réplique avant d’interpréter, en solo, les Salve Regina en do mineur et en fa mineur. Fabio Biondi est aux commandes et tient le violon au sein d’une Europa galante en formation réduite (huit musiciens). Clin d’œil – involontaire ? – au récital haendélien d’Andreas Scholl paru chez DECCA il y a quelques années, le nouvel album de Philippe Jaroussky s’intitule « Heroes ». Après avoir pris part aux intégrales de Catone in Utica, La Verità in Cimento, Orlando furioso et Griselda, le contre-ténor a retrouvé les chemins du studio avec l’Ensemble Matheus pour un récital d’airs d’opéra entièrement consacré à Vivaldi, comme l’annonçait Jean-Christophe Spinosi dans l’interview accordée à Clément Taillia. Au programme : une quinzaine de pages extraites d’Andromeda liberata, Demofoonte, Farnace, Giustino, Il Tigrane, L’Olimpiade, Orlando finto pazzo, Ottone in villa, Tieteberga et Tito Manlio soit un très large tour d’horizon du corpus lyrique, si longtemps négligé, du maître vénitien. De quoi patienter en attendant un autre album, longtemps mûri, mais qui excite notre curiosité depuis bientôt trois ans : un récital hommage au castrat Giovanni Carestini, créateur, notamment du rôle-titre de l’Ariodante de Haendel. [BS]



Joseph Fiennes
brève du 8/01/07
 

Mireille Delunsch
© Aude Boissaye
Brève du 27/12/06


Dawn French
Brève du 18/12/06


Roberto Alagna :
«le 14, ritorno vincitor»
Brève du 11/12/06


Le Grand Prix de l'Académie Charles Cros courronne Dame Joan - Brève du 23/11/06


Brèves du 08/11/06

Simon Keenlyside
et les Tales of Opera...
Brèves du 03/11/06

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