Opéra du Rhin - Saison 2008_09

Voici la dernière saison de Nicolas Snowman, le directeur général de l’Opéra National du Rhin dont on peut déjà dire qu’on lui devra un superbe bilan à la tête de cette prestigieuse maison.
On retrouve avec plaisir 7 productions cette saison (contre 6 pour la précédente, ce qui permit de rétablir les comptes).
La saison s’ouvre, comme chaque année, avec un opéra contemporain. Il s’agit cette année de la reprise du premier opéra de Benoît Mernier Frühlings Erwarchen créé avec succès en 2007 à La Monnaie. La distribution des principaux rôles est renouvelée (chose rare pour un opéra contemporain !) et on aura le plaisir de retrouver à la baguette l’excellent Daniel Klajner.
Deux opéras de Verdi permettent de retrouver le maître italien absent de l’Opéra du Rhin en 2007-2008. Une reprise, Falstaff dont Vincent Deloge a vanté les mérites ici-même , et une nouvelle production de Un Ballo in Maschera dont la mise en scène de Philippe Arlaud s’annonce politique et ancrée dans le monde contemporain. Le Riccardo du très beau Massimiliano Pisapia donnera la réplique à l’Amelia de Barbara Haveman. Entre eux, le Renato de Carlos Almaguer.
Autre reprise, celle des Nozze di Figaro dans la superbe production de l’Opéra de Genève mise en scène par Nicholas Hytner. Une somptueuse distribution rassemblant Ludovic Tézier, Nuccia Focile, Sophie Karthäuser, David Bizic et Valentina Kutzarova promet des merveilles.
Des merveilles, on en aura sans doute avec la suite du prodigieux Ring de David McVicar dont nous avons loué l’excellence ici et là et dont le Siegfried de Lance Ryan a déjà été remarqué à Karlsruhe.
Changement d’ambiance avec le Jephta de Haendel qui verra dans la fosse le splendide Freiburger Barockorchester dirigé par Ivor Bolton et Jean-Marie Villégier à la mise en scène (avec Jonathan Duverger) et où la distribution ne rassemble rien de moins que Topi Lehtipuu, Ann Hallenberg, Carolyn Sampson et Christophe Dumaux !
Une autre production fort attendue sera sans aucun doute le Werther que dirigera Michel Plasson avec le Werther attendu de Paul Groves et la Charlotte de Béatrice Uria-Monzon.

Décidément, cette saison, ce sera la fête des ténors, entre Massimiliano Pisapia, Lance Ryan et Paul Groves !

Du côté des récitals, beaucoup de sopranos en revanche, et pas des moindres puisque Strasbourg aura la joie d’accueillir Nina Stemme dans un récital rassemblant Grieg, Wagner, Sibelius et Rachmaninov. Sophie Karthäuser se joindra à Stephan Loges pour le rare Spanisches Liederbuch d’Hugo Wolf tandis que Patricia Petibon chantera Copland, Satie et Hahn.
Karine Deshayes et Stéphane Degout exécuteront mélodies et duos de Duparc, Poulenc, Ravel et Mozart. Enfin, Marie-Nicole Lemieux retrouvera la scène strasbourgeoise où elle a déjà brillé pour deux cycles schumanniens : Frauenliebe und leben et le Liederkreis.

Notons encore la nouveau départ de la cellule de formation de jeunes chanteurs : les Jeunes Voix du Rhin deviennent L’Opéra Studio et se produiront dans un spectacle rassemblant des extraits d’opéras mis en scène (par Philippe Arlaud) et des concerts spectacles, notamment l’un pour le Jeune Public, les Petites Noces, des Nozze di Figaro pour petits !
[PEL]

L’Opéra de Paris pour les japonais

Devinette : quelles sont les 3 productions choisies pour représenter l’Opéra de Paris au Japon lors d’une tournée organisée du 19 au 31 juillet 2008 dans le cadre des célébrations du 150e anniversaire des relations franco-japonaises ? Réponse : Tristan et Isolde, Le Château de Barbe-Bleue/Journal d’un disparu et Ariane et Barbe-Bleue. Le choix est évidemment discutable ; à chacun son tiercé mais celui-ci illustre bien l’ère Mortier dans son répertoire, ses réussites (Le Château de Barbe-Bleue), ses controverses (Tristan et Isolde) et ses égarements (Ariane et Barbe-Bleue). [CR]

26/06/08

Entre Paris et l’Amérique du Nord, la partie de chaises musicales se poursuit.

Après neuf mois de recherche, la Canadian Opera Company de Toronto a nommé un successeur à son directeur général, Robert Bradshaw, décédé brutalement l’été dernier qui était à sa tête depuis dix-huit ans. Il s’agit d’Alexander Neef, actuellement directeur du casting à l’Opéra National de Paris et proche collaborateur de Gérard Mortier (Ils travaillaient ensemble à Salzbourg et c’est avec lui que Mortier a préparé ses futures saisons au New York City Opera). Alexander Neef prendra ses fonctions à Toronto dès le 1er octobre prochain. [BC]


Vente aux Enchères à la Maison Leclere

Georges Farret, grand connaisseur marseillais d'opéra, décédé récemment était aussi collectionneur. Sa collection, composée de 33 tours, de partitions, de photographies dédicacées, sera dispersée par la maison Leclere, samedi 28 juin 2008. Le catalogue est disponible en ligne (www.damienleclere.auction.fr) et il est possible de faire des offres en ligne. Objets phares : 44 photos de Rockwell Blake (entre 120 et 150 euros), des albums de photos consacrées à Maria Callas (estimation 1200/1500 euros), des peintures (un portrait de Meyerbeer par Dieudonné Jacobs, estimé entre 2 et 3000 euros) ou des gants longs ayant appartenu à Callas (entre 1500 et 2000 euros). A vos claviers ! [JPT]

18/06/08

Succession de Dominique Meyer au TCE

Les pronostics allaient bon train depuis quelques mois. C'est finalement Michel Franck, 51 ans, responsable de l'’intégralité de la programmation chez Jeanine Roze Production, qui a été choisi comme successeur de Dominique Meyer à la direction du Théâtre des Champs-
Elysées. Dominique Meyer quittera la direction du Théâtre pour celle de l'Opéra de Vienne à la fin de la saison 2009-2010. Michel Franck, quant à lui, prendra ses fonctions le 1er septembre 2010 mais prépare dès à présent la saison 2010-2011 et les suivantes. Son mandat de directeur général sera d'’une durée de cinq ans. Et comme une bonne nouvelle n'arrive jamais seule, la Caisse des Dépôts, propriétaire du bâtiment et le principal actionnaire minoritaire de l'établissement, a pris en même temps la décision de majorer de façon substantielle sa contribution au cours des prochaines années. Reste à définir ce qu'elle entend par "substantiel". [CR]

Le printemps s'achève mais le temps des pollens dure. Nouvelle victime : Mariella Devia qui a dû renoncer à la première de la Traviata, à la Scala, mardi 3 juin, alors qu'elle n'avait jamais été victime de ces pharyngites allergiques. Selon le théatre milanais, la Devia répondra présente à partir du 9 juin. Elle sera remplacée par Irina Lungu, déjà prévue en alternance.

Poursuivant sur sa lancée, la direction de l’Opéra de Toulon-Provence-Méditerranée présente pour la saison prochaine un programme qui vise à allier le répertoire et l’ouverture.

Pour le premier, Rigoletto en octobre, sous la conduite du directeur musical de la maison, Giuliano Carella, dans une production rôdée mise en scène par Arnaud Bernard, avec  Leonardo Capalbo en duc de Mantoue et Rosanna Savoia en Gilda. Suivront I Puritani en avril, même direction, dans l’élégante version scénique de Charles Roubaud avec Jessica Pratt en Elvira et Shalva Mukeria en Arthur. En mai Cosi fan tutte rassemblera Thomas Rösner dans la fosse et Philippe Sireuil à la mise en scène. Plus rares, Les Pêcheurs de perles avec Amel Brahim-Jelloul en Leïla et Jean-François Lapointe en Zurga, sous la direction de Claude Schnitzler dans un mise en scène de Nadine Duffaut.

L’ouverture sera représentée en février par L’enfance du Christ ; mise espace de Frédéric Anfrau, avec Blandine Stakiewicz (Marie) Thomas Dolié (Joseph) et Paul Gay (Hérode), une nouvelle production de l’Opéra de Toulon. En mars, L’infedelta delusa coproduite par Toulon, le festival d’Aix-en-Provence et le Grand Théâtre du Luxembourg, sera mise en scène par Richard Brunel et la direction musicale assurée par Jérémie Rohrer à la tête de son ensemble Le Cercle de l’Harmonie. On aura vu auparavant en décembre un opéra de Britten, Le songe d’une nuit d’été, dans une coproduction associant Toulon, Nancy et Caen, mise en scène de Jean-Louis Martinoty, direction musicale de Steuart Bedford, et l’Obéron de Rachid Ben Abdeslam.

Le corps de ballet donnera trois spectacles, dont une création maison, Les jouets, sur des musiques de Mozart et Debussy. Enfin l’opérette sera représentée par Un de la canebière, en novembre, et L’auberge du Cheval blanc en février.

Ce programme éclectique tend évidemment à démontrer la vocation à l’indépendance de cette maison en faisant entendre sa différence. A priori, c’est réussi. (MS)

2008-2009 au Capitole de Toulouse

C’est sur la scène du théâtre toulousain que Nicolas Joel a présenté la saison future de la maison qu’il dirige depuis dix-huit ans. Rien moins que six nouvelles productions d’opéra ! En ouverture de la saison, le rarissime Œdipe de Georges Enescu, en coproduction avec le festival de Bucarest dédié à ce musicien, sous la direction de Pinchas Steinberg et une réalisation scénique de Nicolas Joel et de son équipe, Ezio Frigerio, Franca Squarciapino et Vinicio Cheli du 10 au 19 octobre. (A cette occasion EMI devrait republier l’enregistrement réalisé avec Jose Van Dam). Suivront Le Nozze di Figaro, coproduites avec l’opéra de Lausanne, avec la comtesse de Ricarda Merbeth, acclamée naguère dans La femme sans ombre, Marco Arturo Marelli à la mise en scène, Marco Armiliato dans la fosse et le jeune baryton-basse Alex Esposito dans le rôle-titre.
En décembre La Périchole, en collaboration avec Bordeaux et Lausanne, sera incarnée par Karine Deshayes, dirigée par Emmanuel Joel-Hornak et mise en scène par Omar Porras, avec une chorégraphie de Fredy Porras, le frère du premier. Fin janvier Pinchas Steinberg est de retour pour Andrea Chenier dans la production de l’Opéra national de Lorraine  mise en scène par Jean-Louis Martinoty ; Robert Dean Smith sera Chenier et Irene Cerboncini Madeleine de Coigny.
Rameau au Capitole ? Nicolas Joel, qui se définit comme ramiste, s’en félicite, et va même jusqu’à souhaiter l’installation sur Toulouse d’un ensemble se consacrant au lyrique baroque. Il a confié la mise en scène d’Hyppolite et Aricie au critique et musicologue Ivan Alexandre et la réalisation musicale à Emmanuelle Haïm qui dirigera l’orchestre et le chœur du Concert d’Astrée, avec parmi les solistes Anne-Catherine Gillet, Bernard Richter et Stéphane Degout. En avril reprise de la production maison de Carmen, avec Daniele Callegari au pupitre, Anna Caterina Antonacci en gitane, Zoran Todorovitch en Don Jose, la Micaela d’Inva Mula et l’Escamillo du baryton brésilien Paolo Szot. En mai, c’est  Pet Halmen, dont la Lulu fit date, que se charge de l’entière réalisation scénique d’une Salomé dirigée par Pinchas Steinberg, avec Thomas Moser et Doris Soffel en Herode et Herodias, la Salome de Camilla Nylund et le Jochanaan de Ludovic Tézier sous la direction de Pinchas Steinberg.
Monté en coproduction avec les Chorégies d’Orange, le Faust de Gounod en clôture de saison sera réalisé par Nicolas Joel et ses partenaires déjà cités, avec Giuseppe Filianoti, Inva Mula et Orlin Anastassov. Ainsi le directeur du Capitole referme-t-il un collier dont cette œuvre fut le premier maillon : voici 25 ans, il signait sa première mise en scène à Toulouse et le chef d’orchestre était Michel Plasson. En juin prochain c’est le fils de ce dernier, Emmanuel, qui assurera la direction musicale.
Un concert Sophie Koch en décembre et un récital Soile Isokoski en mars complètent le programme lyrique.
Très vite, mentionnons la riche saison du Ballet, avec quatre spectacles, des reprises, une création, trois entrées au répertoire, une nouvelle production. Sa directrice, Nanette Glushak, a reçu un hommage appuyé, comme le directeur des chœurs, Patrick Marie Aubert, qui pourrait bien quitter la Garonne pour la Seine.
On l’a compris, cette saison réaffirme des fidélités, voire des amitiés. Ce sont les mêmes valeurs qui devraient présider au mystérieux concert annoncé pour le 7 juin sans autre précision ; parions qu’il aura tout d’un feu d’artifice ! [MS]

25/05/08

Opéra du Rhin, une saison qui roule !

Fini le bon vieux pli postal par lequel on recevait l'annonce de la nouvelle saison des opéras, dépassé même le mail ou la newsletter, c'est à roller cette année que l'Opéra National du Rhin a lancé sa prochaine saison. A Strasbourg, le samedi 24 mai de 14h à 17h30, des bénévoles de StrasCross (une association sportive locale d’enseignement et de pratique du roller) ont distribué le tract de la saison 2008/2009 sur chaussures à roulettes et habillés de costumes issus des productions d’opéra et de ballet. [CR]

10/05/08

Opéra de Marseille : saison 2008-2009

Six productions au programme de la nouvelle saison : deux opéras français, deux italiens, et deux d’Europe centrale. 
En ouverture, en septembre-octobre, la rare Salammbô d’Ernest Reyer, dirigée par Lawrence Foster et mise en scène par Yves Coudray, cosignataire de la récente Manon. En clôture, en mai, Mireille dans une production rôdée de Robert Fortune avec dans la fosse Cyril Diederich, directeur musical de la maison.
Fin novembre début décembre, la monumentale Aïda conçue par Charles Roubaud et la baguette de Nader Abassi, chef égyptien bien connu dans la maison, avec l’Amnéris de Béatrice Uria-Monzon. En février le redoutable Pirata sera affronté par Giuseppe Gipali et Angeles Blancas-Gulin sous l’autorité de Fabrizio Maria Carminati et dans la mise en scène de Stephen Medcalf.
Début janvier la tradition de l’œuvre légère sera respectée avec La veuve joyeuse ; au pupitre Dominique Trottein et mise en scène de Charles Roubaud, chez lui à Marseille.
Retour au drame fin mars début avril avec la tragique Jenufa sous l’autorité de Mark Shanahan et une réalisation scénique de Patrice Caurier et Moshe Leiser, avec Olga Guriakova dans le rôle-titre.

En somme une programmation séduisante  et des distributions qui s’efforcent de proposer du nouveau tout en faisant la part belle aux chanteurs français, valeurs confirmées – Gilles Ragon, Jean-Philippe Laffont, André Heyboer, Alain Vernhes, Marie-Ange Todorovitch – et jeunes talents – Karen Vourc’h, Sébastien Guèze.

Ainsi se termine la direction de Renée Auphan à la tête de l’Opéra de Marseille, où elle a accepté néanmoins une mission de conseillère pour complaire à tous ceux qui la suppliaient de prolonger son mandat. Son adjoint Maurice Xiberras, qui provient lui aussi du sérail puisqu’il est chanteur de formation, est promu directeur artistique de la maison de la rue Beauvau. [MS]

Là haut, sur la Colline…

Surprise sur la Colline verte de Bayreuth : Wolfgang Wagner, l’indéboulonnable directeur du festival, démissionnera de son poste le 31 août 2008 au plus tard. Wolfgang, petit-fils du compositeur, regarde passer les cohortes de prétendants à sa succession depuis longtemps. Présent dans l’équipe dirigeante depuis la réouverture de 1951, sacré unique directeur du festival en 1967, il avait dressé juridiquement les plans de sa succession depuis 1973 et obtenu en 1984 de rester le seul maître à bord aussi longtemps qu’il le voudrait. Il envisageait de faire de sa seconde épouse Gudrun, rongée par l’ambition, son unique héritière. Le décès de celle-ci, il y a quelques mois de cela, a donc précipité la chute de Wolfgang. C’est le tandem Eva et Katharina Wagner, toutes deux filles du futur ex-maître des lieux, qui prendront la suite. Elles sont respectivement âgées de 63 et 29 ans.
Quelqu’un écrasera-t-il une larme pour le départ d’un despote qui n’avait pas hésité à accueillir à Bayreuth nombre de nostalgiques du nazisme et à bannir de la Colline sa propre  mère et une de ses filles (Winifred et Eva), ainsi que nombreux de ses opposants ? Pas les artistes qui avaient décider de boycotter le festival tant que Wolfgang y règnerait en tout cas… [ND]

25/04/08

Carmen enfin française à Moscou

Ce n’est pas la chute du mur mais presque. Carmen a chanté pour la première fois dans sa langue maternelle (le français pas l’espagnol) au Bolchoi le 22 avril dernier. Après plus d’un millier de représentations à Moscou interprétées intégralement en russe depuis la création de l’opéra de Georges Bizet, il était temps d’adopter la version originale. Comme les moscovites ne font rien à moitié, ils ont en même temps décidé de laisser tomber les dialogues mis en musique par Ernest Guiraud pour revenir aux répliques parlées. La langue française en sort-elle gagnante ? Rien de moins sûr quand on sait que les deux premiers rôles étaient tenus par une bulgare et un américain (Nadia Krasteva et Gerard Powers) [CR]

Saison 2008_09 du Grand Théâtre de Genève

Jean-Marie Blanchard dévoilait le 15 avril à Paris, avec une certaine satisfaction, sa 8ème et dernière saison à la tête du Grand Théâtre de Genève. Premier temps fort, un cycle « Figure du diable » avec une trilogie formée du Freischütz de Weber (nouvelle production), de La damnation de Faust de Berlioz et des Contes d’Hoffmann d’Offenbach (deux reprises) réalisée par Olivier Py et dirigée par John Nelson et Patrick Davin. Parmi les artistes invités, Elina Garanca (qui chantera sa première Marguerite), Nikolaï Schukoff (Max), Vittorio Grigolo (Hoffmann), ou Willard White (Mefistophélès), trois œuvres qui pourront être vues en un week-end (du 9 octobre au 9 novembre). Pour les fêtes, La Chauve-souris de Johann Strauss, un spectacle mis en scène par Uwe Eric Laufenberg et dirigé par Thomas Rösner (12-21 décembre). En février, retour après trente ans d’absence de la Salomé de Strauss (Julia Miguenes et Béjart avaient beaucoup faits parler d’eux à l’époque), avec dans le rôle-titre, une étoile montante, Nicola Beller Carbone, placée sous la baguette de Gabriele Ferro qui retrouvera un metteur en scène  qu’il estime, bien connu du public genevois, Nicolas Brieger. Du 28 mars au 9 avril, nouvelle production de Peter Grimes de Britten interprétée par Stephen Gould et Gabriele Fontana et pour la première fois à Genève par le chef Donald Runnicles. Au BFM, salle Théodore Turretini tout au long du mois de mai, une commande passée à François Dupeyron intitulée Conversations à Rechlin (inspirée d’un roman de Martine Chevalier), réunira un étrange trio composé par une cantatrice, sa pianiste et un officier SS, dans un camp perdu, à la toute fin de la seconde guerre mondiale ; Pierre Strosser en assurera la mise en scène, tandis que les lieder de Schubert, Wolf et Schumann retentiront. Enfin pour clore la saison 2008-2009, Il Trovatore de Verdi résonnera à nouveau au Grand Théâtre après une éclipse de 35 ans. Evelino Pido sera aux commandes de l’Orchestre de la Suisse Romande, avec Stephen Taylor à la régie et une distribution internationale.
En parallèle, de novembre à juin, une série de récitals permettra de découvrir ou de retrouver la soprano Claudia Barainsky, Sophie Koch, Werner Güra, le contre-ténor Max-Emanuel Cencic, ou encore Kate Royal. De très beaux moments en perspective. [FL]

Crise de La Monnaie

Après avoir profondément déçu le public et la presse avec un Mitridate de Mozart, puis rassuré avec un récent Wozzeck, Mark Wigglesworth ne succèdera finalement pas à Kazushi Ono au poste de directeur musical de La Monnaie (Bruxelles) comme cela avait été annoncé. Outre des prestations discutées, le chef n’est semble-t-il pas accepté par l’orchestre, qu’il n’avait jamais dirigé avant d’être nommé à ce poste ! Si Wigglesworth assurera les productions 2008-2009, l’institution instaurera un système de chefs invités dès l’année suivante. Espérons que la qualité artistique de l’orchestre que Pappano et Ono ont façonné de longues années durant ne souffrira pas de cette erreur de Peter de Caluwé, directeur de l’institution depuis cette saison. Les successions sont décidément difficiles à Bruxelles…  [ND]

Opéra de Montréal : saison 2008-2009

Maintenant qu’il renoue avec l’équilibre budgétaire, l’Opéra de Montréal (OdM) revient à cinq productions de cinq représentations chacune. En première à l’OdM, La Fanciulla del West de Puccini du 24 septembre au 2 octobre avec Susan Patterson (Minnie),William Joyner (Dick Johnson) et Keri-Lynn Wilson à la direction musicale. Karina Gauvin (Leila), Antonio Figueroa (Nadir) et Phillip Addis (Zurga) dans Les Pêcheurs de Perles de Bizet dirigés par Frédéric Chaslin du 1er au 13 novembre. En co-production avec Opera Australia, Macbeth de Verdi avec John Fanning (Macbeth) et Michele Capalbo (Lady Macbeth) dirigé par Stephen Lord du 31 janvier au 12 février 2009. Marie-Josée Lord, Lyne Fortin et Marc Hervieux se partageront respectivement les rôles de Marie-Jeanne, Stella Spotlight et Zéro Janvier dans Starmania, version opéra, de Luc Plamondon et Michel Berger sous la direction de Simon Leclerc, chef et orchestrateur (14 au 26 mars 2009). Lucia di Lamermoor de Donizetti sous la direction de Steven White clôturera la saison avec Eglise Gutierrez en Lucia et Stephen Costello en Edgardo du 23 mai au 4 juin 2009. [Réal Boucher]

La vie de Lady Di est-elle un opéra ?

Ce n’est pas la première fois qu’on en parle mais le projet semble se préciser. The Diana Chronicles, le best-seller de Tina Brown sur la vie de Lady Di pourrait faire l'objet d'une comédie musicale ou mieux encore, d’un opéra. L’idée est séduisante (on se prend déjà à rêver de Renée Fleming en Diana Spencer, Simon Keenlyside en Prince Charles et Roberto Alagna dans le rôle de l’amant, le major James Hewitt) mais l’enthousiasme retombe quand on apprend le nom du compositeur pressenti : Elton John qui compte tenu de son amitié avec la princesse de Galles, semble tout désigné pour mettre sa vie en musique [CR]

Jules Dassin, héros d’opéra

Jules Dassin, lui, n’a pas attendu d’être mort – ou presque - pour devenir un personnage lyrique. La coïncidence est troublante d’ailleurs : c’est le 31 mars dernier, à l’issue de la création mondiale d’Outsider, un opéra d’Alexandros Markeas dont le cinéaste américain est l’un des protagonistes, qu’on a appris son décès. L’œuvre le confronte à Elia Kazan pendant la chasse aux sorcières de 1951. Elle est représentée à Paris, à bord des péniches Opéra et Adélaïde, jusqu’au 15 avril. [CR]


Milada Horáková, héroïne d’opéra

Enfin jamais deux sans trois, c’est encore d’un personnage réel que s’inspire le nouvel opéra de Aleš Březina, Tomorrow will.., créé à Prague le 9 avril. Il s’agit cette fois de Milada Horáková, une héroïne de l’histoire tchèque, condamnée à mort à dans les années cinquante pour avoir critiqué le régime communiste. Son procès va revivre sur scène grâce à la cantatrice tchèque Soňa Červená, véritable inspiratrice du projet, dans un spectacle situé à mi-chemin entre l’opéra et le théâtre. [CR]

28/02/08

Thomas Dolié, un drôle de soldat !

Thomas Dolié, révélation artiste lyrique des Victoires de la Musique 2008, est annoncé le 5 avril prochain à la Maison de Radio France à Paris dans un programme qui comprend "L’histoire du Soldat". Ce n’est évidemment pas la pièce musicale d’Igor Stravinski, qualifiée par ses auteurs « d’opéra sans chanteurs », qui donnera l’occasion de mieux connaître la voix primée du jeune baryton mais /Triptyque/ de Richard Dubugnon, un cycle de mélodies créé en 1999 à la Royal Academy of Music de Londres. [CR]

Un nouvel opéra à Strasbourg ?

C'est en tout cas ce que promettent certains des candidats aux Municipales de ce mois de mars.
Des problèmes de sécurité de l'actuel "Théâtre Municipal" ont en effet contraint il y a quelques années à l'adjonction de 2 escaliers extérieurs dont l'un d'eux est des plus disgracieux et gâche la belle façade arrière en arrondie du bâtiment (voir photo - cliquez pour agrandir !). Le risque de fermeture serait "réel" d'après l'actuelle municipalité (Fabienne Keller - Robert Grossmann, UMP) qui promet la construction d'un nouvel opéra "soit in situ en reconstruisant et en agrandissant le théâtre de la Place Broglie, soit en choisissant une nouvelle implantation". La liste de Roland Ries (P.S.) quant à elle promet également un "nouvel opéra".
On espère pour notre part que la situation idéale du théâtre actuel sera conservée. On pourrait imaginer soit une restauration complète du théâtre actuel soit une solution "à la lyonnaise" consistant à ne garder que les murs extérieurs et tout rebâtir à l'intérieur avec sans doute une extension du côté sud-est (à gauche sur la photo).
Cette solution semblerait la meilleure et la plus logique puisqu'ont été inaugurés en 2002 une salle de répétition, des ateliers de costumes, de tapisseries, de coiffure etc. ainsi qu'une salle de répétition des chœurs dans un superbe bâtiment... adjacent au Théâtre actuel !
Affaire à suivre en tout cas. [Pierre-Emmanuel Lephay]


L’Institut de France à l’heure de la communication

Tout arrive ! Le vénérable Institut de France a créé sa radio en ligne et offre au téléchargement des mélomanes quelques pépites. Les émissions consacrées à Henri Rabaud ou Félicien David, agrémentées d’illustrations sonores pertinentes, méritent l’écoute autant que l’opus offert à Thaïs. Une bonne adresse : www.canalacademie.com.

26/02/08

29 Février 2008
Journée de mobilisation nationale
contre le désengagement de l'Etat dans la culture

L’Etat français a décidé de réduire le budget qu’il consacre à la culture. Les acteurs culturels commencent l’année 2008 dans la plus complète incertitude concernant leurs financements. Les plus touchées par ce désengagement de l’Etat sont les associations artistiques et culturelles, compagnies, salles de spectacles, lieux d’accompagnement des pratiques amateurs… qui constituent le vivier de la création et de l’innovation, et sont par leur proximité les premières interlocutrices des populations. Les baisses annoncées touchent au financement de la création et de la diffusion. Mais plus encore, à l’heure où l’éducation artistique et le droit à la culture pour tous sont affirmés comme prioritaires par le Président de la République, ce sont les aides aux actions culturelles en zone rurale, dans les quartiers, les écoles, les hôpitaux, les prisons… qui sont largement diminuées, voire annulées...

Parce qu'il n'y a pas de diversité artistique et culturelle sans diversité des initiatives sociales et économiques et sans reconnaissance réelle du droit culturel de tous les citoyens français, l'UFISC appelle les publics, l’ensemble des compagnies, lieux, associations d’éducation populaire, artistes amateurs et professionnels, bénévoles, élus locaux, directeurs des affaires culturelles, médias, et tous ceux qui pensent que la culture de proximité et la diversité artistique ne doivent pas disparaître, à se rassembler dans toutes les régions de France vendredi 29 février.
(A Paris : rendez-vous à partir de 15h, Place du Palais Royal, en région, voir le site 29fevrier.over-blog.com)

… et qu’elle va se marier. L’heureux élu est le baryton urugayen, Erwin Schrott. Pas de panique, la naissance est pour l’automne et la soprano russe de 36 ans précise qu’elle compte honorer ses contrats tant que ses médecins l’autoriseront à chanter. Croisons les doigts pour qu’elle tienne jusqu’au 15 juin, date de la dernière de Les Capulets et les Montaigus de Bellini qu’elle doit chanter pour ses débuts à l’Opéra Bastille aux côtés de Joyce DiDonato. [BC]

EMI continue de souffler les bougies. Après Callas, Karajan... A l'occasion du 100e anniversaire de la naissance du chef d'orchestre, la maison de disques propose 2 coffrets événements. Le premier reprend en 88 CD l'intégrale des enregistrements symphoniques et concertants, le second récapitule en 72 CD les enregistrements lyriques et vocaux de 1946 à 1984. Leur parution est prévue le 17 mars prochain. D'ici là, il va falloir faire de la place sur les étagères de sa discothèque.  [CR]

En présence de monsieur le député Laurent Hénart et de monsieur Laurent Spielmann, directeur de l’Opéra de Nancy, le Docteur Jacques Delfosse, président de Nancy Opéra Passion, a remis à son homologue de l’association Planète Clé de Sol, la recette du concert qui s’est tenu à l’Opéra national de Nancy et de Lorraine au mois de septembre 2007, à l’issue des master classes données par le ténor José Cura. Musicien lui-même (au sein de l’Orchestre symphonique et lyrique de Nancy et professeur au Conservatoire national de Région de la Ville), monsieur Pierre Colombain a fondé cette association qui envoie des musiciens professionnels porter à des enfants en longue hospitalisation un peu des joies de la musique.
Lors de cette touchante réunion était officiellement annoncée l’heureuse nouvelle du retour de José Cura en France. Le grand ténor étant en effet tombé amoureux de la capitale des Ducs de Lorraine, reviendra à Nancy en octobre 2008 pour un grand concert lyrique, alternant chant et direction d’orchestre… avant de nouvelles master classes prévues pour septembre 2009. [YB]